Trae Young, se faire un nom à l’ombre des comparaisons

Trae Young divise. Adulé par certains, déjà accusé d’arnaque par d’autres, aucun autre rookie de la draft 2018 ne suscite autant de questions.

Trae Young, se faire un nom à l’ombre des comparaisons
Avant même de jouer en NBA, Trae Young a réussi à faire bouger les lignes. De la Draft 2018 certes, mais une nouvelle fois il provoque des secousses. Tout allait comme prévu : le surdoué d’Arizona atterrissait à Phoenix, Sacramento n’étonnait personne en créant pourtant la surprise Bagley. Tout se passait comme prévu jusqu’au coup de poker des Atlanta Hawks. Les rumeurs du début de journée se sont confirmées. Totalement obsédé par la perspective d’associer Luka Doncic à Dennis Smith Jr, les Dallas Mavericks ont sacrifié un futur tour de draft pour parvenir à arracher le prodige slovène. Les Hawks n’ont pas lutté : adieu Doncic, la priorité se nomme Young. Un reach (joueur drafté plus haut que prévu) pour beaucoup d’observateurs, un pari démesuré sur le papier mais pourtant à la hauteur du potentiel incroyable du joueur.

Un joueur « trop »

Plutôt discret au départ, Trae Young a commencé à faire parler de lui il y a quelques mois. Mais déjà, son explosion n’avait rien de commune. Le meneur d’Oklahoma est plutôt du genre à arriver en soirée sapé avec la veste la plus flashy possible pour illuminer la salle par sa seule présence. Quand Young prend feu, c’est toute la NCAA qui se retrouve incendiée. Pénétration, vision du jeu, crossover à tout va, la palette offensive s’avère très large. Malgré tout, c’est son bras très fiable qui le popularise. L’étiquette sniper lui colle à la peau et il entretient à merveille cette réputation pourtant réductrice. Quel que soit la distance, le frêle talent allume la mèche. Son insolente réussite lui attire rapidement les louanges. La hype Trae Young surgit à toute vitesse, les vidéos de ses exploits envahissent les réseaux sociaux. La chute n’en a alors été que plus lourde. Si sa technique fascine, son physique inquiète. En dessous des 1m90, à peine au-dessus des 80 kilos, son gabarit va le limiter en défense, voir même en attaque pour certains. Une douche froide qui rend le joueur impossible à classer dans les différentes mocks drafts. Il est devenu un mystère qu’on n’identifie plus autrement qu’à travers le prisme d’autres joueurs.

Écrire sa propre histoire

En 2018, quand un meneur de jeu brille par son tir extérieur, il risque d’être comparé dans la minute à Stephen Curry. C’est aussi automatique que Kyle Korver aux lancers francs. Dans ce cas bien précis, le profil de Young donne du grain à moudre à cette réflexion. Meneur de jeu adroit avec un petit gabarit, du mal à défendre, des cartons au scoring en université, drafté par un ancien des Warriors (Travis Schlenk) : tout est réuni. Une comparaison flatteuse qui apporte un nouveau poids énorme sur les légères épaules de l’ancien d’Oklahoma. Va-t-il devenir le nouveau Stephen Curry ? Sera-t-il une mauvaise pioche et donc au mieux Seth Curry ? Des questions qui ne brillent pas par leurs mesures mais qui entourent fatalement le joueur. Sa récente arrivée dans la ligue lui offre une ombre supplémentaire qui plane au-dessus de lui. La saison à venir de Trae Young va être rythmé par son inévitable comparaison avec celle de Luka Doncic. Chaque jour, le choix risqué des Hawks va être observé de très près. Nombreux sont les joueurs qui ont dû endosser une telle pression. Lorsqu’on voit ce que sont devenus certains.. Drafté devant des All-Stars comme Dwyane Wade ou Chris Bosh, l’échec d’un Darko Milicic s’explique en partie par ce surplus de pression. Outre ses blessures, Sam Bowie a souffert mentalement d’être « l’homme qu’on a préféré à Michael Jordan ». Le meneur d’Atlanta va devoir rester serein car à la moindre période de faiblesse, personne ne se gênera pour rappeler à sa franchise qu’elle aurait pu prendre Doncic. Loin de cette ombre envahissante, Trae Young doit apporter un peu de lumière à une ville qui en manque cruellement. Il en a le talent, à lui d’avoir le mental qui suit.