Victor Wembanyama et les Spurs ont exécuté les Nets

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À AUSTIN — Grâce à une performance titanesque de Victor Wembanyama et une belle exécution collective, les Spurs ont enflammé le Moody Center lors de leur victoire contre les Nets ce dimanche (122-115).

Victor Wembanyama et les Spurs ont exécuté les Nets

Vendredi, lors de la défaite face aux Nuggets, de nombreux spectateurs avaient quitté le Moody Center avant le buzzer. Ce dimanche, le public n’était plus assis non plus, mais c’était une tout autre histoire. Il était simplement impossible de tenir en place, pendant que les Spurs de Victor Wembanyama arrachaient une victoire en prolongation contre les Nets (122-115).

« Comment aurions-nous pu quitter Austin sans prendre une victoire ? », a interrogé Wembanyama, auteur d’une nouvelle performance dominante avec 33 points, 15 rebonds, 7 passes décisives et 7 contres. Pourtant, ce scénario était tout à fait envisageable à six minutes de la fin, lorsque San Antonio était mené de 10 points.

Seulement, c’est à ce moment précis que les choses ont pris un virage soudain vers la victoire. Un faux pas de l’adversaire, Day'Ron Sharpe, a mis le feu aux poudres. En commettant une faute flagrante sur Jeremy Sochan, l’envoyant sur la ligne des lancers francs pour inscrire deux points, il a déclenché une réaction en chaîne.

« On peut dire que nous avons pris le momentum », a souligné Keldon Johnson. « Nous avons juste accéléré à partir de là. »

Quatrième quart-temps « électrique » au Moody Center

Devin Vassell a d’abord réduit l’écart à cinq points avec un tir extérieur, déclenchant un rugissement de la salle. Puis : un trois points de Wembanyama, un step-back à mi-distance de Vassell, un tip-in et un dunk stupéfiant du Français… Et voilà les deux équipes à égalité, à moins de trois minutes du terme.

Chaque point marqué faisait grimper le volume du Moody Center — plus intimiste que le Frost Bank Center dans lequel la franchise joue habituellement. « C’était électrique », a témoigné Keldon Johnson. Le pic de décibels a été atteint lorsqu’il a inscrit le trois points décisif, catapultant les Spurs en tête, à une minute de la fin du temps réglementaire.

Seulement, c’est dans les détails que se cache l’essentiel. Chaque panier reflétait les progrès réalisés par la plus jeune équipe de la ligue dans l’organisation et l’exécution du jeu. La manière dont ils ont construit leurs actions a mis en lumière tout le chemin parcouru depuis leur début de saison chaotique.

Les détails qui font la différence pour Victor Wembanyama et les Spurs

« Nous leur avons donné beaucoup de choses à exécuter ce soir », a reconnu Gregg Popovich. « Il y a des choses que nous n’avions jamais faites auparavant, et ils ont fait du bon travail […] Dans l’ensemble, pour un jeune groupe, je pense qu’ils se sont vraiment concentrés sur l’exécution. »

L’action développée à cinq minutes de la fin du quatrième quart-temps en est un parfait exemple. Après que les Spurs aient libéré le strong side, Nic Claxton s’obstine logiquement à empêcher Victor Wembanyama d’accéder à ce grand espace. Mais l’écran de Devin Vassell le contraint à faire un choix : il décide alors de passer en dessous, pour s’assurer que l’intérieur de 2,24 m n’aille pas au panier. Dennis Smith Jr ne switch pas, Wembanyama lit rapidement la situation, se repositionne derrière la ligne à trois points et, servi par Tre Jones, sanctionne Brooklyn.

Cette action déterminante a mobilisé l’ensemble des joueurs sur le terrain pour démarquer la star de l’équipe. Plus tôt cette année, elle ne le faisait pas. Mais elle évolue.

« Il y a régulièrement des changements tactiques, offensivement et défensivement », a expliqué Wembanyama. « Je pense que Gregg Popovich voit à long terme et qu’il a vraiment commencé à poser les bases de ce que nous devons faire pendant de nombreuses années. En même temps, nous découvrons des choses que nous n’étions pas forcément capables d’exécuter plus tôt dans la saison. »

Ironiquement, c’est un manque d’application en défense qui a permis à Dennis Schröder d’égaliser avec un tir à trois points. S’en est suivi une gestion chaotique de la dernière possession, propulsant le match en prolongation. Un retournement de situation qui a néanmoins ravi les spectateurs, toujours en quête de sensations.

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Une prolongation palpitante, un temps mort décisif

Ces derniers auraient difficilement pu rêver d’un dénouement plus palpitant. Victor Wembanyama, à 38 secondes de la fin de la période, a conclu un alley-oop lancé par Devin Vassell. Une nouvelle action bien pensée, bien exécutée, qui a enflammé le public.

L’intérieur a enchaîné : de l’autre côté du terrain, il a fondu sur Dennis Schröder pour bloquer sa tentative de layup. Malgré un coup de sifflet pour goaltending, l’arbitrage vidéo a finalement validé ce contre spectaculaire.

Pour couronner le tout, une ultime possession maîtrisée. Après un temps mort, une rare action concluante sur remise en jeu a permis à Jeremy Sochan de trouver Keldon Johnson, isolé, pour consolider leur avance. « Ils étaient vraiment concentrés pendant le temps mort », a apprécié Popovich.

Les derniers instants se sont passés sur la ligne des lancers francs, laissant à l’assistance le temps de bien profiter du goût de cette victoire. Wembanyama a signé une nouvelle ligne de statistiques historiques, avant de mettre la NBA en garde : « Ce qui est sûr, c’est que je suis loin d’avoir atteint mon plein potentiel. Je ne pense pas que ma progression s’arrêtera de sitôt », a-t-il prévenu.

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