Victor Wembanyama : un baptême oubliable dans la Mecque du basket

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À NEW YORK — Largement battu par les Knicks (126-105), Victor Wembanyama n’a pas marqué les esprits pour son premier match au Madison Square Garden.

Victor Wembanyama : un baptême oubliable dans la Mecque du basket

« J’ai entendu de nombreuses personnes dire que c’est la meilleure salle au monde, et je suis impatient de le découvrir », confiait Victor Wembanyama, à quelques heures de son baptême au Madison Square Garden. Le sport passait au second plan, ce mercredi. « Wemby », annoncé comme un messie, foulait le parquet de la Mecque du basket pour la première fois. Le caractère presque sacré de l’évènement a pris le dessus sur tout le reste.

Finalement, la prestation des Spurs relève plus de la profanation que du miracle. Wembanyama a été ovationné par le public new-yorkais pour son entrée sur le terrain. Trois quart-temps plus tard, les chants des fans des Knicks résonnaient différemment : « Overrated (surestimé) », ont-ils entonné, alors que le rookie se tenait sur la ligne des lancers francs pour inscrire très tardivement son cinquième, puis sixième point. « Ce n’est pas la première fois qu’on me chambre. Ça fait des années », a-t-il relativisé a posteriori.

Le Français, retrouvant sa zone de confort dans le quatrième quart-temps, a marqué huit points supplémentaires dans les derniers instants. Mais cela n’a pas suffi. Ni à masquer sa piètre performance (14 points à 4/14 aux tirs, 9 rebonds, 3 balles perdues, une défense en deçà des attentes). Ni à éviter une troisième débâcle consécutive pour San Antonio, concédant une défaite de 21 points (126-105).

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Victor Wembanyama : « Ce sera toujours spécial »

Les Spurs, malgré un dénouement amer, se souviendront de cette soirée. En 27 ans à la tête de San Antonio, jamais Gregg Popovich n’a trouvé une salle qui égale le Madison Square Garden. « C’est le meilleur endroit où jouer dans le monde », a-t-il assuré avant la rencontre. L’échec de son équipe n’a, bien sûr, rien changé à cela. « J’ai vu beaucoup de choses pendant toutes ces années. Le parquet, les fans, la manière dont les choses sont faites ici… c’est iconique. »

La première impression de Victor Wembanyama, dans une salle vide lors du shootaround du matin, était plus réservée : « Ce n’est pas aussi grand que je l’imaginais ». Après avoir vécu l’expérience complète, il a surtout souligné le caractère « spécial » de l’évènement. « Je pense que, peu importe combien de fois je vais jouer ici, ce sera toujours spécial », s’est projeté le joueur de 19 ans.

Peut-être que la première aurait pu l’être davantage, si seulement il s’était montré à la hauteur des attentes, comme Tim Duncan. La légende des Spurs avait inscrit 25 points, 10 rebonds et 2 contres dans une victoire de 17 points pour ses débuts au Madison Square Garden. Peut-être alors, le grondement de la salle aurait résonné plus fort et plus souvent — l’atmosphère n’ayant été en rien exceptionnelle, avec de nombreux sièges vides pendant le quatrième quart-temps.

Pour Gregg Popovich, pour Victor Wembanyama, pour l’équipe entière, l’essentiel n’est déjà plus là. Ils doivent rentrer dans le Texas avec trois défaites consécutives, le premier vrai défi de ce jeune groupe. Ce rendez-vous manqué avec l’Histoire patientera une année de plus.

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