Y a-t-il (vraiment) un problème d’arbitrage en compétitions FIBA ?

Entre les plaintes fatigantes de joueurs jamais contents et quelques coups de sifflets étonnants, y a-t-il un souci avec l'arbitrage FIBA ?

Y a-t-il (vraiment) un problème d’arbitrage en compétitions FIBA ?

Le quart de finale entre l’Allemagne et la Slovénie (99-91) a relancé un débat aussi ancien que récurrent : la qualité et la cohérence de l’arbitrage en compétitions FIBA. Dans le CQFR du jour, nos chroniqueurs ont consacré une large partie de leur analyse non pas au jeu, mais aux coups de sifflet. Faut-il parler de problème structurel, ou simplement d’un manque d’harmonisation ?

Une contestation slovène permanente

La Slovénie a quitté l’EuroBasket avec le sentiment d’avoir été lésée. Les chiffres bruts (37 lancers francs pour l’Allemagne contre 25 pour la Slovénie) ont alimenté le ressentiment, et les joueurs ne s’en sont pas cachés. Luka Doncic a expliqué n’avoir « pas compris » sa faute technique précoce, soulignant qu’il n’avait pas reçu d’avertissement. Le pivot Alen Omic a, lui, regretté « que les meilleurs joueurs ne soient pas protégés », quand Klemen Prepelic a dénoncé une situation qui « devient ridicule ».

Pour Antoine, le constat est implacable : « J’ai jamais vu une équipe se plaindre autant. Sur le banc, tout le monde se plaint, tout le monde… sur chaque coup de sifflet… » Cette contestation permanente finit par desservir la Slovénie, mais elle soulève aussi une question plus large sur la manière dont les arbitres gèrent ces compétitions.

Un manque d’harmonisation récurrent

Le problème n’est pas nouveau. Comme le rappelle Théo, « c’est un des gros points noirs des compétitions FIBA, le manque d’harmonisation dans la manière de siffler. » Les exemples passés abondent : du France-Slovénie de 2022 marqué par les exclusions de Nando De Colo et Luka Doncic, aux fautes antisportives souvent jugées incohérentes selon les tournois.

« C’est comme au Uno », ironise Théo, « tout le monde a ses règles différentes et ça crée des embrouilles ». Quand les joueurs et les entraîneurs ne savent pas exactement ce qui est autorisé ou interdit, l’adaptation devient impossible et la frustration inévitable.

Une question de perception et de contexte

Faut-il pour autant parler de scandale ? Théo et Antoine nuancent. Globalement, l’EuroBasket 2025 n’a pas été jugé plus mal arbitré que les précédents. « Sur ce championnat d’Europe, ça ne m’a pas particulièrement marqué. » Mais le cas slovène reste symbolique : à force de réclamer chaque coup de sifflet, les joueurs créent une dynamique négative avec les officiels.

Et Luka Doncic et la Slovénie ne sont pas les seuls dans ce cas, mais ils sont les plus véhéments et agaçants.  Ils arrivent même en tête de classement. « En 3 c’est Alperen Sengun, t’as l’impression qu’il subit une injustice au moindre truc. 2, c’est Nikola Jokic, c’est abusé à quel point il se plaint de tout. Et en un mais de très loin, c’est un award collectif pour Luka Doncic et la Slovénie », tranche Antoine.

Même si l’harmonisation fait défaut, la contestation permanente entretient un cercle vicieux. Elle “charge” l’atmosphère, crispe les officiels et finit par desservir l’équipe qui proteste le plus. Ce qui provoque de nouvelles contestations.

Un défi pour la FIBA

La difficulté tient au caractère international des compétitions. Chaque championnat a sa culture, ses habitudes, et les arbitres eux-mêmes viennent d’écoles différentes. Comme le notait le coach soudanais aux Jeux Olympiques, le style plus physique pratiqué dans certaines régions du monde n’est pas toujours respecté au niveau mondial. L’absence d’harmonisation reste donc un enjeu central.

« Quand on joue, peu importe le jeu, il faut qu’on connaisse les règles », synthétise Théo. Sans cadre clair, les contestations s’enchaînent, et le spectacle pâtit d’un débat permanent sur l’arbitrage. La FIBA devra trouver des solutions pour restaurer la cohérence et éviter que la polémique ne prenne le pas sur le jeu.

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Luka Doncic doit-il changer d’attitude pour devenir encore plus grand ?

Bon c'est toujours facile de taper suer l'arbitrage, et on s'est rendu compte particulièrement cette année que les fans NBA passent aussi leur temps à s'en plaindre et à crier au complot (oui oui la ligue voulait absolument favoriser l'immense marché qu'OKC et ce héros américain qu'est SGA).

Mais ce qui me gêne un peu plus sur ce que j'ai vu à l'euro, particulièrement hier, et plus généralement dans la culture arbitrale en Europe, c'est que beaucoup d'arbitres veulent être les protagonistes et que s'ils t'ont dans le pif, ils vont te siffler un truc parce qu'ils peuvent le faire juste pour montrer qui est le patron, ce qui affecte le jeu.

C'est compréhensible, surtout quand tu te retrouve face à une équipe comme la Slovénie qui va être insupportable et te pourrir la vie pendant deux heures, mais à ce niveau de compétition, c'est aussi un manque de respect envers le public que de vouloir être le coq de la basse cour quitte à en pourrir le spectacle.

Star ou pas, une faute est une faute, mais coller une technique après 3 minutes de jeu à un joueur qui a déjà une faute (donc le mettre dans le rouge pour tout le match), alors qu'a priorié il t'a pas hurlé dessus ni insulté toute ta famille, c'est un excès de zèle.
A plusieurs reprises sur courtside 1891 (je sais pas si c'est pareil sur bein) on pouvait aussi entendre les intéractions entre arbitres et coachs ou joueurs, j'en ai vu un qui a sorti "you should know the rule" à un coach qui lui a juste demandé une explication sur une action ou c'était franchement pas clair. Y en a d'autres qui sont plus pédagogues.

Bref ça aiderait certainement si les joueurs et coachs n'étaient pas des chouineurs, et vu le CV de la Slovénie dans ce domaine, ils peuvent s'en prendre qu'à eux même s'ils ont une cible dans le dos, mais ça va aussi dans les deux sens et la FIBA serait bien inspirée de mettre plus l'accent sur ça aussi.
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