2011, le trade qui a assuré l’avenir des Spurs

En envoyant George Hill chez les Pacers pour drafter Kawhi Leonard contre l'avis de presque tout le monde, RC Buford a réussi un coup de génie et garanti une transition sereine aux Spurs.

2011, le trade qui a assuré l’avenir des Spurs
Si l'on vante généralement volontiers la patte Popovich et l'influence du Big Three Duncan-Ginobili-Parker, l'apport de RC Buford est moins souvent salué. Pourtant, le General Manager des Spurs a réussi quelques coups très significatifs depuis sa prise de fonction en 2002. L'un des plus remarquables reste celui qui a très certainement garanti à San Antonio de ne pas basculer vers le côté obscur lorsque les cadres du groupe auront décidé de raccrocher. Il y a trois ans, Buford a pris le risque de trader l'un des éléments les plus appréciés du groupe pour grimper dans la Draft. C'est aux Pacers que le Texan a proposé George Hill, le back-up de Tony Parker, pour récupérer le 15e choix en plus des droits sur les Européens Erazem Lorbek et Davis Bertans. C'est avec ce pick que les Spurs ont drafté Kawhi Leonard, jusque-là plutôt ignoré par les mock drafts qui le plaçaient plus bas dans leurs sélections virtuelles. A l'époque, ce move avait suscité une certaine incompréhension, à la fois de la part des analystes et des joueurs. Lors de ses trois premières années sous les ordres de Gregg Popovich, Hill avait gagné la confiance des anciens et s'était même affirmé comme un successeur potentiel à Tony Parker dans le futur. A 25 ans, Hill avait une discipline tactique et un sens de la défense qui plaisaient à "Pop" et à l'ensemble du groupe. D'où le risque pris par Buford contre l'avis initial du coach lunatique...
"J'ai cru qu'on allait se faire botter les fesses parce qu'on a quand même tradé l'un des joueurs préférés du coach... Tim, Tony et Manu avaient un lien très fort avec George. Ils ont vécu beaucoup de choses ensemble et ça a été une source d'inquiétude pour eux. Ils ont perdu un ami et un super coéquipier. Le groupe nous a quand même accordé sa confiance. On en a parlé avec eux car on ne voulait pas les laisser en dehors de ça. C'était vital de les inclure dans cette décision et ils ont fini par dire : 'OK, on n'aime pas ça, mais on verra bien', a expliqué Buford dans les colonnes de USA Today.
Les Spurs ont vu, et pas qu'un peu. Depuis son arrivée dans la ligue en 2011, le discret et indéchiffrable Leonard progresse match après match et a fait oublier Hill depuis longtemps déjà. Avec deux campagnes de playoffs très réussies coup sur coup (deux Finales et de bonnes chances de titre cette saison), l'ancien de San Diego State a d'ores et déjà fait mieux que Hill, dont l'apport reste très apprécié du côté d'Indiana. Mais la polyvalence inouie de Leonard a bien plus de valeur... Si le choix de Buford a tout du coup de génie quand on voit ce dont est déjà capable Kawhi Leonard (à savoir être fiable offensivement tout en défendant sur le meilleur joueur du monde à seulement 22 ans), l'intéressé la joue modeste.
"Ce serait mentir de dire qu'on pouvait prévoir ce qu'allait devenir Kawhi. Il faut surtout saluer ce qu'a fait Chip Engelland avec lui pendant le lockout. C'était déjà un joueur différent quand la saison a démarré".
C'est effectivement l'ajout d'un shoot solide qui a permis à Leonard de ne pas être uniquement un défenseur haut de gamme mais une potentielle vedette de la ligue dans les années à venir. Tranquillement, le taiseux s'octroie un peu plus de lumière derrière les tauliers. Son heure arrive, avec la promesse pour les Spurs de ne pas repartir de zéro lorsque leur incroyable cycle aura pris fin avec les retraites de Popovich, Duncan, Ginobili et Parker.