À Portland, la parole est aux lieutenants

Malgré la toute petite forme du duo Lillard-McCollum, c’est bien par de bons lieutenants que passera le succès de Portland.

À Portland, la parole est aux lieutenants
15 secondes avant la fin du premier match entre les Portland Trail Blazers et les New Orleans Pelicans. Balle en main d’un Damian Lillard supposé faire régner le « Dame Time » au Moda Center. Le All-Star manque sa possession, note finale d’une partition totalement manquée. Si les critiques ont (logiquement) pointé du doigt la performance de son duo avec C.J McCollum, il faut retenir une chose. Malgré son monstre à deux têtes en chute libre (13/41 aux tirs), Portland a eu la balle de match. Cette survie, les hommes de Terry Stotts la doivent à une seule chose : un collectif globalement performant. Longtemps accusé de se reposer uniquement sur ses deux stars et de peiner à établir une défense digne de ce nom, le coach donne l’impression d’avoir corrigé ses défauts. Des ajustements qui représentent l’une des clés de cette série. Soyons honnêtes : qui pense réellement que Lillard et McCollum vont continuer à jouer à un niveau aussi désastreux ? Seuls certains illuminés oseraient parier contre les pistoleros de l’Oregon. Pour autant, afin de vaincre de valeureux Pelicans, ils devront compter sur une armée de lieutenants réguliers.

Du talent à exploiter

La constance, une qualité qui a trop souvent manqué chez un joueur comme Evan Turner. Installé à l’aile durant ces playoffs, il dispose d’un vrai boulevard devant lui. Alvin Gentry a décidé de réinventer le basket en le pratiquant sans un vrai poste 3, à l’exception du revenant Solomon Hill. Pas de quoi freiner Turner, l’un des rares lieutenants à être capable de créer balle en main pour lui et pour les autres. Dans un registre davantage similaire à Lillard ou McCollum, Shabazz Napier a régulièrement allumé la mèche en sortie de banc. Parfois brouillon, son association avec Pat Connaughton peut faire certaines différences face au banc limité de New Orleans. Le dossier Jusuf Nurkic s’avère, lui, très compliqué. Opposé au meilleur intérieur de la ligue, il risque de souffrir toute la série. La mobilité d’Anthony Davis le rend parfois même inutile. D’où l’utilité d’un supporting cast de qualité..

Un baroud d’honneur permanent

Personne n’a trouvé la manière de défendre sur le franchise player des Pelicans. Cette affirmation vaut pour la ligue entière. Malgré tout, outre Nurkic, l’apport de soldats comme Ed Davis ou Zach Collins doit aider. Pas forcément réputés pour être de grands défenseurs, ils peuvent quand même apporter dans d’autres registres : contester le moindre rebond (Davis reste toujours actif notamment au niveau offensif), faire beaucoup de fautes, tout donner même sur de très courtes séquences, voir même pousser Davis à défendre et sortir au large dans le cas de Collins. Al-Farouq Aminu représente peut-être le plus bel atout pour Portland. Défensivement, il est de loin le plus performant de l’effectif. Si, au gré des différents switchs, il se retrouve face à Anthony Davis, sa mobilité, alliée à son envergure, lui permet de ne pas être forcément battu d’avance. Surtout, il dispose d’un profil idéal pour éteindre Nikola Mirotic. Il peut le suivre à trois points et lui rendre la vie difficile en imposant un peu de dureté, un facteur que l’Espagnol déteste. Si ce dernier reste discret, le jeu de New Orleans souffre vite d’un manque de spacing qui les rend bien plus inoffensif. Les Portland Trail Blazers devraient vraisemblablement retrouver une paire Lillard-McCollum à son réel niveau lors du Game 2. Mais pour passer ce tour, leur salut passe par un collectif qui répond présent. Au même moment, de préférence..