Analyse : Diaw, le choix payant de Popovich

Lancé au coup d'envoi, Boris Diaw a encore eu une influence énorme sur la victoire des Spurs. Le capitaine des Bleus est indispensable.

Analyse : Diaw, le choix payant de Popovich
Lorsque les Spurs connaissent une déconvenue comme celle rencontrée lors du game 2, il y a fort à parier que Gregg Popovich ne restera pas inactif. Comme prévu, le coach des Spurs n'a pas gardé les bras croisés et a sévi avec un 5 de départ adapté à ses besoins. La nuit dernière, Tiago Splitter, efficace dans le game 1 mais anodin dans le suivant, a pris place sur le banc pour faire place à Boris Diaw. Un changement qui n'a pas apporté "romantisme et sonorités beethoveniennes" comme le décrivait Bill Walton il y a quelques années, mais bien d'autres choses. [superquote pos="g"]Bosh : "On ne sait jamais ce qu'il va faire. Il embrouille tout le monde".[/superquote]La présence du Français d'emblée a radicalement modifié l'approche défensive des Texans et la fluidité de leur circulation de balle. Le début de match canon et même historique (75.8% d'adresse en 1e mi-temps) de San Antonio a d'ores et déjà validé ce choix avant même d'entrer dans le détail. Au-delà de statistiques passables en 37 minutes (9 points, 5 rebonds et 3 passes), Diaw s'est occupé du cas Chris Bosh avec le savoir-faire défensif qui le caractérise. Là où Splitter avait laissé le All-Star participer au jeu (58 touches de balles dans le game 1, 50 dans le game 2), le capitaine des Bleus l'a complètement sevré en le suivant comme son ombre et en gardant ses mains au contact. Un traitement que Bosh a rarement connu par le passé.

Il a complètement sevré Chris Bosh de ballons

Avec seulement 30 touches de balles, l'ex-intérieur des Raptors a été réduit à la portion congrue (9 points à 4/4 en 34 minutes), sans pouvoir aider le Heat à se montrer plus menaçant. De l'autre côté du terrain, en postant Bosh ou Rashard Lewis de façon plus convaincante que le Brésilien lors du match précédent, "Babac" a également semé le trouble chez les Floridiens, qui avaient déjà confessé que Diaw était insondable et donc très difficile à défendre.
Boris Diaw est un joueur rusé. On ne sait jamais ce qu’il va faire, shooter, driver, passer… Cette capacité à tout faire qu’il apporte dans un rôle de point forward le rend très difficile à jouer. C’est l’un de ceux qu’on va devoir verrouiller et ralentir. Il embrouille tout le monde en drive and kick, puis si vous ne switchez pas, il vous plante un tir à 3 points. Il sème un sacré trouble", avait expliqué Bosh après le game 1.
Un bel hommage qui aurait dû servir de leçon au Heat. Dans cette série, les Spurs sont à +45 lorsque Diaw est sur le parquet, lui qui a bouclé ce dernier match sur un différentiel de +20, meilleure stat en la matière côté texan. Le genre d'influence qui rappelle l'apport de Lamar Odom pour les Lakers en 2009 et 2010. Avant sa déchéance sportive et personnelle, l'ailier polyvalent crééait des différences de ce type au grand bonheur de Phil Jackson. Plusieurs glorieux anciens ont salué le choix de Gregg Popovich de lancer le Français dans le 5 comme il avait pu le faire lors des Finales 2013, Magic Johnson en particulier. Certes, on répète quasi quotidiennement que Boris Diaw joue à un niveau hallucinant et est l'une des pièces maîtresses du meilleur collectif de la ligue. Mais on ne peut pas s'empêcher de sourire lorsqu'on se souvient qu'en mars 2013, l'intéressé était coupé par Charlotte, pire équipe de l'histoire sur une saison. Pas fou, RC Buford avait suivi les conseils de Tony Parker et permis à Diaw de finir la saison dans le Texas. Aujourd'hui, c'est ce choix qui paraissait alors anodin qui pourrait guider les Spurs vers le 5e titre de leur histoire.