Pourquoi Andrea Bargnani sera performant cette saison avec les Knicks

Croyez-le ou non, Andrea Bargnani va renaître de ses cendres la saison prochaine et retrouvera le haut niveau avec les New York Knicks. Explications.

Pourquoi Andrea Bargnani sera performant cette saison avec les Knicks
Été oblige, nous aimerions profiter de l’activité plutôt calme du mois d’août pour nous projeter sur la saison à venir. Au programme notamment, une présentation de ceux que nous estimons capables d’être performants la saison prochaine, et malgré le fait que personne ne les attend. Premier de cordée, Andrea Bargnani. Oui, Andrea Bargnani, le grand qui ne prend pas de rebonds et qui shoote à trois-points. Outre l’arrivée de Metta World Peace, l’Italien est la principale acquisition des New York Knicks cet été (vague de déprime soudaine à la lecture de ces lignes de la part des supporteurs de Manhattan). Rien de très emballant ? Détrompez-vous. L’ancien joueur des Toronto Raptors pourrait en surprendre plus d’un. D’abord, un bref retour sur la carrière NBA d’Andrea Bargnani jusqu’à maintenant s’impose. Présenté comme un futur Dirk Nowitzki (Ps : ne plus jamais mettre ces deux noms dans la même phrase), le natif de Rome est choisi en première position lors de la draft 2006. Il est le premier Européen – et le seul jusqu’à présent – à avoir été sélectionné en premier choix. Malgré quelques saisons passées à scorer avec les modestes Raptors, l’intérieur tout mou n’a jamais fait lever les foules. Un "bust" complet. Incapable de porter sa franchise, incapable de jouer poste bas, incapable de défendre, incapable de se maintenir en forme, bref, la totale. Sa dernière saison à Toronto est catastrophique et, sans surprise, Masai Ujiri l’a foutu dehors dès son arrivée à la tête de la franchise.

All I do is shoot

Nous revoici donc avec ce bon vieux Andrea qui pose ses bagages à Big Apple. Déjà, jetons un œil au trade en lui-même. Les Knicks ont bazardé le vieux Marcus Camby et l’unidimensionnel au possible Steve Novak (plus des tours de draft) contre l’Italien. Autrement dit, Bargnani vient prendre numériquement la place de Novak. Et même s’il n’est pas un foudre de guerre, l’ancien joueur de Rome vaut tout de même mieux que le « journeyman » de 30 ans. Sauf qu’Il Mago n’est pas venu jouer les remplaçants. Il sera tout bonnement titulaire au poste 4, avec Tyson Chandler en pivot et Carmelo Anthony au poste 3. Mike Woodson confirme :
« Ils (Melo et Bargnani) peuvent jouer ensemble. Je sais que l’on a été bon avec Anthony en 4 mais Bargnani nous apporte une autre dimension, il peut faire plein de choses. Il sera titulaire. »
Stop ! Premier point positif. Avec l’arrivée d’Andrea Bargnani, Carmelo Anthony va pouvoir retrouver sa place à l'aile. En fait, surtout, il va pouvoir jouer au poste haut, qu’il affectionne tout particulièrement et c’est un euphémisme, tout en ayant plus d’espaces pour manœuvrer dans la raquette. Bargnani aime tirer de loin ? Parfait, qu’on le mette dans le corner pour que Melo puisse attaquer le cercle sans peine. Le défenseur de l’Italien (à priori un Big Man, donc) sera bien obligé de serrer de près son vis-à-vis sous peine de se manger des paniers primés dans la tronche. Cela fait donc déjà un intérieur de moins susceptible de ralentir Anthony dans sa course vers le panier. On peut d’ailleurs ajouter que le franchise player des Knicks est grand et costaud pour un ailier (2,03 m et 104 kg), et il pourrait donc prendre plus facilement le dessus sur son adversaire. Si vous, fans des Knicks, vous vous inquiétez de la venue de ce Byron Mullens aux origines italiennes, sachez que votre franchise player, lui, en est ravi !
« Je pense qu’Andrea Bargnani est un vrai ‘steal’ », précisait Carmelo Anthony.
Comme le rappel Bleach Report, Melo s’est trop souvent heurté face à David West et Roy Hibbert durant les playoffs. Avec Bargnani, il a l’assurance de pouvoir faire parler pleinement ses qualités d’attaquant soliste ultra-méga doué. Donc oui, l’Italien n’a pas de moves au poste bas. Ou disons plutôt : il n’aime pas jouer au poste bas. Peu importe, il n’est pas venu pour ça aux Knicks. Il sera chargé de faire ce qu’il apprécie tout particulièrement : SHOOTER ! Que demander de plus ? Autre petit point positif mis en lumière par Posting&Toasting, Andrea Bargnani sait provoquer les fautes et aller sur la ligne (6 tentés en moyenne sur 36 minutes, seul Melo et Amar'e Stoudemire font mieux aux Knicks). Utile lorsque l'on cherche à sortir un Big Man adverse (exemple : Hibbert) de la rencontre... [superquote pos="d"]"Il va retrouver son jeu avec nous.Il correspond parfaitement à ce que je voulais." Woodson[/superquote]Passons désormais à la principale faiblesse de son jeu : la défense. Lui se considère comme « un bon défenseur individuel » qui doit « progresser en défense collective ». Bref, qu’on se mette tout de suite d’accord : aussi étonnant que cela puisse paraître, les Knicks n’ont pas été éliminés en raison de leur défense en mai dernier mais bien en raison de leurs problèmes offensifs. Si New York avait une défense plutôt moyenne en saison régulière (et une attaque de feu), les joueurs ont vraiment élevé leur niveau dans ce domaine lors des playoffs. Un exemple ? Les points encaissés pardi ! En 12 rencontres, les hommes de Mike Woodson ont encaissé moins de 100 points… à dix reprises. Fichetrement bon pour une équipe qui est censée jouer vite. Non, le problème, c’est que les Knicks n’ont jamais su trouver un deuxième scoreur capable d’épauler Melo lorsque J.R. Smith était complètement à côté de la plaque. Avec Andrea Bargnani, ils ajoutent un nouveau joueur capable d’inscrire des points à gogo. Sauf que désormais ce joueur mesure 2,13 mètres. Et cerise sur le gâteau, J.R. Smith est resté à bord du navire. Si Mike Woodson veut vraiment (mais vraiment) écarter au maximum le jeu, il peut même lancer un cinq composé de : Pablo Prigioni (pour distribuer), Raymond Felton (pour attaquer le cercle), Iman Shumpert (histoire de défendre un peu), Carmelo Anthony (ben… pour scorer) et Andrea Bargnani. Bon pour la défense, on repassera. En résumé, l’Italien apporte de nombreuses options à « Woody ». Encore faut-il que le joueur soit motivé. Et là-dessus, on serait encore tenté de mettre une petite pièce sur la rédemption de Bargnani. Ses anciens coaches à Toronto le décrivent comme un flemmard, qui ne prend pas soin de sa condition physique et ne cherche pas à progresser. Même s’il est difficile pour nous, de l’extérieur, d’en avoir le cœur net, on suppose qu’il y a du vrai là-dedans. Avec Woodson, les choses vont changer. Andrea Bargnani n’a pas d’autres choix que de se bouger.
« Il va retrouver son jeu avec nous », prévient d’emblée Woodson au NY Post. « Je vais le mettre dans la meilleure position possible. » Il poursuit : « Je suis très excité de l’avoir ici. C’est un garçon talentueux qui a sorti quelques bonnes saisons au début de sa carrière. Il correspond parfaitement à ce que je voulais. »
Ce n’est pas un secret, Andrea Bargnani était couvé à Toronto. Le boss, Jerry Colangelo (démissionnaire depuis) refusait d’admettre son échec – celui de l’avoir drafté – et faisait donc bloc avec son poulain face au mécontentement des coaches. A New York, il doit se remuer. S’il espère encore se la couler douce en NBA tout en palpant des dollars, Bargnani devra se bouger les fesses pendant au moins deux saisons – les deux restantes à son contrat de 50 millions sur cinq ans signé en 2010.

No Brain, No Game

New York, Manhattan, cette ville cosmopolite où résident des milliers et des milliers d’autres Italiens justement… même si cela relève de l’analyse psychologique, on peut penser que l’ancien premier choix de draft sera plus à l’aise à Big Apple qu’à Toronto. Son pote en sélection nationale, Danilo Gallinari, en est lui persuadé :
« Il est très excité à l’idée de jouer à New York, c’est un super gars, je suis sûr qu’il sera bon avec les Knicks. »
En même temps, si le joueur des Nuggets avait dit le contraire, cela nous aurait étonné. Mais tout de même. Andrea Bargnani se sentira plus à l’aise dans la ville mais aussi sûrement sur le terrain. Après tout, il est désormais d’ordre public que l’intérieur est un bust, donc autant s’enlever une grosse pression des épaules. Surtout, on peut facilement deviner que le joueur de 27 ans fonctionne à l’affectif. Avec Mike Woodson en bon père attentionné, sévère mais pas trop, on peut se mettre à penser que l’Italien va se mettre au boulot et retrouver un niveau de jeu décent. On miserait bien sur une saison similaire à celle qu’il a réalisée en 2009, lorsque ses statistiques ont décollé pour la première fois (15 points, 5 rebonds mais surtout 45% aux tirs et 40% à trois-points). Andrea Bargnani sera-t-il All-Star la saison prochaine ? Certainement pas. Mais l’intérieur a tous les ingrédients à sa disposition pour relancer une carrière plutôt triste bien qu’elle ne soit pas ridicule. Comme les Knicks, le joueur sera certainement moins attendu et c'est plutôt tout bonus, pour lui comme pour la franchise. Est-ce que ce sera suffisant pour rivaliser avec les autres ténors de la Conférence Est ? C'est une autre histoire...

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Les statistiques d'Andrea Bargnani en carrière

Year Team G GS MPG FG% 3P% FT% OFF DEF RPG APG SPG BPG TO PF PPG
06-07 TOR 65 2 25.1 0.427 0.373 0.824 0.8 3.1 3.9 0.8 0.5 0.8 1.65 2.77 11.6
07-08 TOR 78 53 23.9 0.386 0.345 0.840 0.6 3.1 3.7 1.1 0.3 0.5 1.13 2.71 10.2
08-09 TOR 78 59 31.4 0.450 0.409 0.831 0.9 4.4 5.3 1.2 0.4 1.2 1.73 3.10 15.4
09-10 TOR 80 80 35.0 0.470 0.372 0.774 1.3 4.8 6.2 1.2 0.3 1.4 1.50 2.69 17.2
10-11 TOR 66 66 35.7 0.448 0.345 0.820 1.1 4.1 5.2 1.8 0.5 0.7 2.30 2.42 21.4
11-12 TOR 31 31 33.3 0.432 0.296 0.873 0.8 4.8 5.5 2.0 0.6 0.5 2.23 1.68 19.5
12-13 TOR 35 25 28.7 0.399 0.309 0.844 0.7 2.9 3.7 1.1 0.6 0.7 1.54 1.83 12.7
Career -- 433 316 30.3 0.437 0.361 0.825 0.9 3.9 4.8 1.3 0.4 0.9 1.67 2.60 15.2

Les 41 points, 7 rebonds, 6 passes d'Andrea Bargnani contre... New York

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