Chauncey Billups : « Les Pistons ne détestent pas assez la défaite »

Les Pistons n'en finissent plus de laisser échapper des victoires. Une mauvaise habitude qui a le don d'agacer le vétéran Chauncey Billups, gagneur dans l'âme.

Chauncey Billups : « Les Pistons ne détestent pas assez la défaite »
En décidant de relever un nouveau (et dernier ?) challenge avec les Pistons, Chauncey Billups espérait partager son expérience avec une équipe jeune et aux ambitions retrouvées à l'heure de débuter la saison. Malheureusement pour le MVP des finales 2004, rien ne s'est passé comme prévu malgré les arrivées estivales de Josh Smith et Brandon Jennings, attendus comme les nouveaux fers de lance de Detroit. Longtemps bien placés dans la course aux playoffs, les Pistons ont rapidement accumulé les mauvais résultats et se retrouvent aujourd'hui éjectés du Top 8. Une situation difficile à vivre pour celui qui a connu les heures de gloire de la franchise de Motor City et qui reproche aujourd'hui à ses jeunes coéquipiers de manquer cruellement de combativité.
« Pour être honnête avec vous, ce que je déteste, c’est que la défaite n’affecte pas vraiment un bon nombre de nos joueurs », a-t-il déclaré au Detroit News. « Ils n’ont font pas une affaire personnelle. Et quand vous ne faîtes pas ça, vous perdez tous les soirs. Car tout le monde doit avoir besoin de gagner. Et peu importe si vous êtes dans une série de victoires ou une série de défaites. »
Blessé au genou et certainement absent jusqu'à la fin de la saison, ce gagneur né longtemps surnommé Mister Big Shot n'en peut plus de voir ses coéquipiers laisser échapper des succès à leur portée. Lors de la dernière rencontre face à Chicago par exemple, les Pistons n'étaient menés que d'une longueur avant d'encaisser 34 pions dans l'ultime quart et de laisser échapper la victoire. Une fin de match qui reflète à elle seule le manque d'agressivité d'une équipe qui a pris la mauvaise habitude de lâcher prise en fin de match.
« C'est comme s'ils s'étaient dits : ‘C’est le quatrième quart-temps, on doit gagner ce match’. Quant à nous, on s'est mis en retrait et on les a regardé jouer », regrette-t-il.

« Personne ne veut vraiment perdre. Mais il y a un prix à payer pour gagner. Je pense que dans l’ensemble, cette équipe n’est pas prête à payer ce prix-là. Quand les matches se corsent, vous devez jouer avec votre volonté mais nous baissons les bras à chaque fois. »

Chauncey Billups pointe notamment du doigt le manque de cohésion d'une équipe où les joueurs shootent hors rythme et préfèrent jouer la carte individuelle plutôt que de privilégier le jeu collectif qui fait la force des grosses cylindrées de la ligue.
« Certains shoots sont comme des pertes de balles », poursuit-il.   « Et notre inexpérience apparaît au grand jour dans les quatrième quarts-temps. Nous n’avons pas beaucoup de joueurs qui ont joué des matches significatifs. Mais ce n’est pas une excuse. Il faut apprendre. Si vous ne le faites, pas, honte à vous. »
Tout n'est pourtant pas perdu pour les Pistons (24 V - 37 D) qui ne sont qu'à trois victoires de la 8ème place toujours détenue par Atlanta. Des Hawks en chute libre et qui n'ont remporté qu'une seule rencontre depuis un mois. Un défi loin d'être impossible à relever à condition d'afficher un état d'esprit enfin conquérant.
« C’est difficile d’être en confiance quand vous jouez mal. Personne ne sera désolé pour vous dans cette ligue. Si on peut vous battre, on vous battra. J’ai été des deux côtés. Ça craint. Les défaites, ça craint. »