Chris Bosh, à l’ombre du show-business

En venant à Miami, Chris Bosh a dû s'adapter à un nouveau rôle et laisser son ego de côté afin de se sacrifier pour son équipe.

Chris Bosh, à l’ombre du show-business
Chris Bosh aurait pu être le franchise player des Toronto Raptors pendant des années, battre tous les records de l'équipe canadienne, enchaîner les double-doubles et matches à plus de 20 points, avant de finalement se faire éliminer chaque année au premier tour des playoffs. Allez, disons deuxième tour dans le meilleur des cas.
"J'ai toujours voulu être LE mec. J'ai toujours voulu être Jordan", explique Chris Bosh à Sports Illustrated.
Mais non, Chris Bosh a fait une croix sur ses ambitions individuelles pour rejoindre ses deux compères, LeBron James et Dwyane Wade, en Floride. En se sacrifiant, CB1 est venu à Miami pour gagner des titres. Trois années plus tard, il a joué deux finales NBA, remporté une bague et est toujours en course pour réaliser le doublé avec le Heat. Pour se couvrir de titres, l'intérieur de South Beach se met au service de l'équipe à chaque rencontre :
"Ce que j'ai appris en venant ici c'est que vous devez vous sacrifier pour être dans une équipe qui gagne. Un exemple. Je défends sur Roy Hibbert (7 centimètres de plus que lui, 19 kilos de plus). Si j'avais le choix, je ne voudrais pas me coltiner ce gars tout le match. Entre lui et David West ? Je prends West. Mais je me dois de faire mon job pour que l'on gagne."
Au sein de la raquette de petite taille du Miami Heat, Chris Bosh se retrouve contraint de défendre sur le pivot adverse. Lorsque le troisième larron de la bande de South Beach est performant en attaque, les joueurs d'Erik Spoelstra sont quasiment imprenables.
"C'est pour ça qu'il est notre joueur le plus important depuis trois saisons", rajoute Erik Spoelstra. "Il a prouvé qu'il était une option offensive de premier rang par le passé qui a eu la maturité suffisante pour se plier à un nouveau rôle dans lequel il n'était pas à l'aise."
Un rôle auquel Chris Bosh a mis du temps à s'adapter. L'ancien pensionnaire de Georgia Tech a été la cible des critiques des observateurs US. On lui a notamment reproché de ne pas être aussi fort que Dwyane Wade ou LeBron James, etc.
"J'ai du me réinventer", explique Chris Bosh. "Vous devez des fois faire des choses que vous n'avez pas envie de faire."
Alors qu'il alignait les statistiques à Toronto, le joueur de 29 ans a désormais un impact sur le jeu qui ne se voit pas à la simple lecture de la feuille de marque. Il fait le sale boulot, pose des écrans, bloque son vis-à-vis au rebond... Des tâches habituellement réservées aux joueurs de devoirs, pas aux superstars.
"Cela demande de la force de caractère pour accepter de jouer ce rôle. La plupart des gars de trente ans ne veulent pas faire tout ça, il est unique", rappelle Shane Battier.
Comme s'amuse à le répéter Erik Spoelstra, le Heat ne serait pas passé face aux Boston Celtics en finale de Conférence l'an passé si Chris Bosh n'était pas revenu à temps de sa blessure aux abdominaux. Et Miami n'aurait donc pas pu remporter son premier titre...
"Ecoutez Chris a un ego, vous ne devenez pas une star dans cette ligue sans avoir de l'ego. Mais il sait gérer ça et il a compris que seule la victoire compte. Il comprend ce concept, il veut gagner peu importe ce qu'il doit faire pour ça. S'il doit se sacrifier et s'adapter, il le fera. Ça apporte de la fraîcheur et du renouveau dans cette ligue."
Chris Bosh est toujours un grand joueur. Simplement il n'est plus seulement une starlette individuelle, il s'est muté pour le collectif, pour la victoire et conserve toujours un impact énorme sur les résultats de son équipe...