Donovan Mitchell, frappé par la fougue

Houston a pris l'énergie et la hargne du rookie en pleine face.

Donovan Mitchell, frappé par la fougue
A quoi reconnaît-on un grand joueur ? Il est capable de peser sur un match même lorsque son adresse l'a provisoirement abandonné. Donovan Mitchell grimpe les échelons vers le très, très haut niveau à la vitesse de l'éclair. L'arrière du Jazz a beau découvrir la NBA, il montre soir après soir, grand rendez-vous après grand-rendez-vous, qu'il ne vise pas moins que ce statut-là. Celui de "grand joueur", de star de la ligue pas condamnée à rester sur son canapé pour suivre les playoffs. Ou à ne pas les vivre au-delà d'une série du 1er tour... Cette nuit, comme lors du game 1, le rookie a eu du mal à régler la mire. C'était même pire que le week-end dernier (9/22), puisque Mitchell a shooté à 6/22 pour 17 "petits" points face aux Houston Rockets. On pourrait se dire que ce rendement aurait dû être fatal à son équipe, puisqu'il est l'arme offensive majeure du Jazz depuis plusieurs mois. C'était sans compter la capacité du garçon à s'adapter et à endosser un costume différent. Puisque l'adresse n'y est pas, pourquoi ne pas se concentrer sur autre chose ? En l'absence de Ricky Rubio, Donovan Mitchell a rappelé qu'il était capable d'être un vrai meneur de jeu. Ses 11 passes décisives et son envie d'impliquer ses partenaires ont transpiré. Mike D'Antoni, qui avait mis sur pied un plan pour ralentir à nouveau le rookie, a été impressionné.

"Donovan Mitchell nous a cassés. Il a réussi à avancer là où il voulait et à trouver ses coéquipiers dans le corner. Qu'il score ou non, ce garçon nécessite énormément d'attention", a expliqué "MDA" sur ESPN.

Un dunk fou et un combat de chiens avec Tucker

Outre son playmaking salutaire, c'est dans un registre désormais traditionnel chez lui que Mitchell a brillé. L'agressivité, la hargne et la combativité de l'ancien joueur de Louisville ont posé de gros problèmes aux Rockets, tout en réveillant ses partenaires. Deux actions en particulier traduisent bien l'intensité avec laquelle il joue. - Dans le 3e quart-temps, à +4 pour Houston, Donovan Mitchell ne s'est pas démonté face à PJ Tucker. Il s'est lancé dans une guerre pour la balle avec le meilleur défense des Rockets et a refusé de lui céder le moindre centimètre. Pitbull contre pitbull ! - A 98-94 dans le 4e quart-temps, et après un shoot manqué, Donovan Mitchell est allé prendre son propre rebond pour lâcher une claquette phénoménale, quasiment sur détente sèche. Une action traumatisante pour les Texans à ce moment du match.

"Il se trouve que j'étais dans le coin après le rebond. Alors je me suis dit : pourquoi ne pas aller claquer cette balle ?", a raconté malicieusement l'intéressé après le match.

La prochaine étape pour continuer cette ascension vertigineuse ? Malmener la meilleure équipe de la saison régulière à domicile, pour prouver que cette série est bien plus indécise que prévu. On ne pariera pas contre Donovan Mitchell, qui semble prendre un malin plaisir à repousser ses limites...