Harden-D’Antoni, un couple au poil

On croyait Mike D'Antoni has been et voué à l'échec à Houston. Au lieu de ça, il a fait de James Harden un monstre et des Rockets un régal pour les yeux.

Harden-D’Antoni, un couple au poil
James Harden vit actuellement une idylle. Pas avec Khloé Kardashian, fréquentée un temps avant son départ en qualité de free-agent pour porter la poisse à Tristan Thompson Cleveland, mais avec un moustachu repenti. Le barbu le plus célèbre de la ligue est en pleine romance avec Mike D'Antoni, son coach chez les Houston Rockets. On ne va pas faire semblant de prétendre que l'on a toujours cru à la réussite de "MDA" dans le Texas. Comme beaucoup, on pensait l'ancien boss des Suns complètement has been et grillé par ses deux expériences assez désastreuses à New York et Los Angeles, lui qui était pourtant l'un des techniciens les plus cotés de toute la NBA. On était même étonnés qu'une franchise NBA avec un tant soit peu d'ambition lui confie les clés de la boutique. La saison est loin d'être finie, mais un premier mea culpa (ou nostra culpa en l'occurrence pour les latinistes intégristes) s'impose. [superquote pos="d"]Harden : "Il n'essaye pas de contrôler quoi que ce soit chez moi"[/superquote]L'apôtre du run and gun n'a pas subitement changé d'approche. Simplement, il a trouvé en Harden la muse qu'il n'avait plus à sa disposition depuis la fin de sa collaboration avec Steve Nash. Et Harden, qui exprimait ses formidables talents de soliste sans passion, ni vrai enthousiasme avec Kevin McHale, est désormais un joueur nouveau. De par sa position sur le terrain, certes, lui qui est désormais officiellement estampillé "point guard" (même s'il avait déjà la balle en main sur les 3/4 des possessions de Houston en débutant au poste 2), mais aussi dans sa manière de mener les opérations. Harden score à peine moins, mais s'implique au rebond, à la passe et dans le leadership, là où il se terrait souvent dans le silence pour éviter de s'embrouiller en public avec Dwight Howard. Être entouré de shooteurs dans une atmosphère où on se préoccupe surtout de marquer plus de points que l'adversaire était exactement ce dont avait besoin l'ancien 6e homme d'OKC. L'ADN très offensif des Rockets cette année lui donne même paradoxalement envie de défendre davantage et il est devenu nettement moins handicapant pour ses camarades dans ce secteur. Le voilà donc à 28.7 points, 11.7 passes et 7.6 rebonds de moyenne à 44.7% d'adresse et, surtout, à la 4e place de la Conférence Ouest avec Houston, au coude à coude avec le Thunder d'un autre loup solitaire aux chiffres démentiels, Russell Westbrook. Si après 20 matches le "Bearded One" et les Rockets sont sur cette cadence, c'est d'abord parce que D'Antoni a su séduire le bonhomme.
"Honnêtement, je ne savais pas à quoi m'attendre quand j'ai appris que Mike D'Antoni serait notre coach. Je savais très bien ce que Steve Nash a fait avec lui à l'époque, mais ce n'est pas pour ça que j'étais certain de la manière dont fonctionneraient les choses. Aujourd'hui, tout coule de source. Il n'essaye pas de contrôler quoi que ce soit chez moi. S'il a un système en tête, il me le propose. Si je pense avoir quelque chose de mieux, je lui dis et il est totalement cool avec ça. Une relation comme ça, ça change tout. On parle de tout. On continue de se découvrir tous les jours parce que notre rencontre reste récente, mais ce n'est que du fun pour le moment".
Alors que ses deux précédentes équipes était dans le top 8 des franchises au tempo le plus soutenu, D'Antoni a su s'adapter aux besoins et aux caractéristiques de sa star et Houston n'est que 14 au "pace ranking" pour le moment. Mais son coaching ne se limite pas à l'utilisation optimale de James Harden. Faire confiance à Clint Capela après le départ de D12, demander à Eric Gordon et Ryan Anderson de se limiter au shoot extérieur ou faire de Montrezl Harrell une vraie force en sortie de banc, sont autant de petits paris réussis par l'ancien paria. Après des années passés à essayer de retrouver l'harmonie qu'il avait réussi à installer à Phoenix avec son "7 seconds or less", le voilà en passe de retrouver sa crédibilité dans un microcosme qui avait appris à se passer de sa présence. Lui a simplement appris à se passer de sa moustache et à caresser l'homme qu'il fallait dans le sens du poil.

Les stats de James Harden en NBA

Year Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
2009-10 OKC 76 22:52 3.1 7.6 40.3 1.2 3.3 37.5 2.6 3.2 80.8 0.6 2.6 3.2 1.8 1.4 1.1 0.3 2.6 9.9
2010-11 OKC 82 26:41 3.6 8.3 43.6 1.4 4.0 34.9 3.5 4.2 84.3 0.5 2.6 3.1 2.1 1.3 1.1 0.3 2.5 12.2
2011-12 OKC 62 31:23 5.0 10.1 49.1 1.8 4.7 39.0 5.0 6.0 84.6 0.5 3.6 4.1 3.7 2.2 1.0 0.2 2.4 16.8
2012-13 HOU 78 38:15 7.5 17.1 43.8 2.3 6.2 36.8 8.6 10.2 85.1 0.8 4.1 4.9 5.8 3.8 1.8 0.5 2.3 25.9
2013-14 HOU 73 38:02 7.5 16.5 45.6 2.4 6.6 36.6 7.9 9.1 86.6 0.8 3.9 4.7 6.1 3.6 1.6 0.4 2.4 25.4
2014-15 HOU 81 36:48 8.0 18.1 44.0 2.6 6.9 37.5 8.8 10.2 86.8 0.9 4.7 5.7 7.0 4.0 1.9 0.7 2.6 27.4
2015-16 HOU 82 38:06 8.7 19.7 43.9 2.9 8.0 35.9 8.8 10.2 86.0 0.8 5.3 6.1 7.5 4.6 1.7 0.6 2.8 29.0
2016-17 HOU 21 37:06 8.4 18.8 44.7 2.9 8.2 35.3 9.0 10.7 84.4 1.4 6.1 7.6 11.6 5.7 1.4 0.3 2.7 28.7
Totals 555 33:22 6.3 14.3 44.3 2.1 5.8 36.7 6.6 7.7 85.4 0.7 3.9 4.7 5.2 3.1 1.5 0.4 2.5 21.4