NOLA, ça bat méchamment de l’aile

Les New Orleans Pelicans ont perdu 12 matches de suite et leur ambition de jouer les playoffs s'est déjà envolée avant même que Zion Williamson ne joue son premier match en NBA.

NOLA, ça bat méchamment de l’aile
Vous êtes déjà tombés sur cette vidéo du pélican thug, qui se promène dans un parc avec une démarche chaloupée et fait tranquillement déguerpir les passants ? C'est sans doute un peu comme ça que se voyaient les Pelicans en NBA après que David Griffin a monté une équipe jeune et sexy en deux temps, trois mouvements à New Orleans. On les voyait naïvement capables de bousculer un peu la hiérarchie à l'Ouest à une place située entre la 7e et la 10e. Nous voilà au tiers de la saison et plus personne n'imagine les Pels passer le cut et jouer autre chose que le ventre mou. Avant-derniers de la Conférence Ouest, les hommes d'Alvin Gentry ne peuvent pas utiliser comme unique excuse l'absence de Zion Williamson. Tout prodige qu'il est, l'ancien Dukie n'a encore jamais joué en NBA et la qualité du groupe aurait dû permettre à la franchise de Louisiane d'éviter des séries aussi gênantes que celle sur laquelle ils naviguent actuellement.
Voilà 12 matches de suite que les Pelicans perdent. Si la plupart des défaites survenaient au terme de matches serrés, il y aurait plus de motifs d'espoir. Sauf que c'est presque à chaque fois d'au moins 15 points et sans que l'on ait l'impression que Gentry soit capable de redresser la barre. Ou même qu'il ait réussi à donner une identité de jeu à cette équipe... L'ancien coach des Suns se borne pour le moment à répondre "On doit être meilleurs" à la plupart des interrogations sur le niveau de son groupe. Rien ou presque sur les errements défensifs honteux que l'on voit quotidiennement lors des rencontres des Pelicans. Les rumeurs de licenciement vont forcément s'intensifier dans les prochaines semaines si la majorité des joueurs continuent de livrer le même niveau d'efforts que pour des matches de pré-saison. Le coach fait alors souvent figure de fusible un peu facile, mais Gentry avait déjà du mal à faire défendre correctement son équipe avec Anthony Davis et Jrue Holiday dans le cinq par le passé. On parle quand même de deux joueurs qui ont déjà été membres de meilleurs cinq défensifs dans leur carrière et sont capables, théoriquement, de piloter trois camarades pour ne pas prendre l'eau.

Zion, la dernière chance ?

La production de Brandon Ingram et les tomars de Jaxson Hayes ne masquent plus le manque d'alchimie dans l'équipe et l'absence d'une ligne directrice. L'expérience et le leadership de Jrue Holiday et JJ Redick, tous les deux annoncés sur le départ - ne suffisent pas. Les recrues, en dehors d'Ingram, sont fantomatiques. Lonzo Ball a déjà été blessé plusieurs fois et sort du banc de manière anecdotique, Derrick Favors ne pèse pas. On ne voit pas non plus assez de minutes pour les rookies Nickeil Alexander-Walker et Nicolo Melli. Voilà, en vrac, ce qui ne va pas après seulement 27 matches. Comme évoqué dans The Athletic cette semaine, c'est bien la promesse d'un retour prochain de Zion Williamson qui risque de sauver Alvin Gentry. David Griffin semble persuadé que celui qu'il avait déjà côtoyé à l'époque à Phoenix est l'homme adéquat pour aider le phénomène à rapidement devenir l'un des plus gros producteurs offensifs de toute la NBA. Blessé au genou avant le début de la saison, Zion apporterait au moins un regain d'intérêt national sur une équipe qui disparaît sinon tranquillement des conversations. Or, c'est l'excitation autour d'une franchise qui peut la sauver de la déroute lorsqu'elle est menacée de déménagement. Sur un marché dominé par les Saints en NFL, beaucoup considèrent qu'il n'y a pas assez d'émulation pour qu'une équipe de basket y joue de manière pérenne. Zion Williamson est peut-être l'une des dernières chances pour NOLA d'éviter d'être considérée comme n°1 des villes à remplacer par d'autres plus passionnées. Mettre Williamson dans de meilleures conditions, c'est à dire avec une équipe qui tourne correctement et qui sait où elle va, aurait été un premier pas pertinent. Il reste du temps aux Pelicans pour établir un environnement plus compétitif. Cela passera peut-être par le renoncement à des atouts comme Holiday et Redick. Mais aussi à l'illusion que cette équipe peut faire les playoffs.