Oklahoma City Thunder : prêt à retrouver les sommets ?

Kendrick Perkins a bossé sans relâche cet été pour retrouver un niveau de jeu décent. Comme Kevin Durant, il voit le Thunder viser les sommets.

Oklahoma City Thunder : prêt à retrouver les sommets ?
Kendrick Perkins est souvent pointé du doigt comme le responsable de tous les maux à Oklahoma City. Il n'est pas considéré de la sorte par la direction de la franchise, qui a décidé de ne pas amnistier le pivot acquis il y a deux ans en l'échange de Jeff Green, mais par les spécialistes et une partie des fans. C'est vrai qu'il faut remettre les choses dans leurs contextes. Le propriétaire du Thunder ne veut pas payer la Luxury Tax et comme le rappelait Zach Lowe dans un papier publié sur Grantland, chaque dollar compte à Oklahoma. Un petit rappel historique s'impose. Flashback. L'été dernier, James Harden est sujet à une extension. Kevin Durant prend déjà beaucoup de place dans le salary cap, Russell Westbrook également. Logique, ce sont là les deux meilleurs joueurs du Thunder. Serge Ibaka vient d'être resigné. Autrement dit, pour assurer un salaire conséquent à Harden, les dirigeants seraient dans l'obligation de se séparer de ce bon vieux Kendrick Perkins et de ses 32 millions sur quatre saisons. Le front office tranche (sûrement trop rapidement mais bon, ceci n'est pas le sujet) et le barbu est envoyé à Houston. La suite, on la connait... Retour à la réalité. Pendant que James Harden donnait justement du fil à retorde à la défense du Thunder durant les playoffs, Perkins avait des allures d'un pivot de 37 balais (il n'en a que 28) traînant sa carcasse dans la raquette. Ses statistiques en playoffs ? 2,2 points et 3,7 rebonds. Pour un pivot titulaire d'une franchise candidate au sommet, ça ne le fait pas. Blague à part, même Joel Anthony faisait un peu mieux avec le Heat en 2012. Le natif du Texas se retrouve au centre des critiques : a) pour son rendement, b) pour le poids qu'il représente au sein de la masse salariale du Thunder, c) pour son rapport qualité/prix, conclusion des points a et b. Mais même pointé du doigt, Kendrick Perkins ne baisse pas les bras.
"Il y a un truc que j'ai appris de la part de Kevin Garnett, c'est de ne pas seulement faire attention aux choses positives que l'on dit sur vous. Il faut aussi retenir le négatif et s'en servir comme d'une motivation", raconte le pivot à The Oklahoman. "Su vous êtes un homme, vous pouvez faire attention aux deux. La plupart des gens se cachent des critiques. Moi, je m'en sers comme une source de motivation pour être meilleur. Je suis prêt à reprendre la compétition."
Comme expliqué plus haut, les dirigeants avaient l'occasion de mettre un terme à leur relation avec Kendrick Perkins en l’amnistiant cet été. Finalement, l'ancien Celtic est toujours là, preuve de la confiance du front office envers son intérieur. Le joueur doit une belle revanche à sa franchise et il en est conscient.
"Je bosse beaucoup, mec. Je vais à la salle de muscu, je bosse mon explosivité. Je travaille aussi sur mon hook shot et mon touché près du cercle. (En plus de ça) Je prends 300 shoots chaque soir, j'essaye juste de me préparer."
Perkins n'est jamais venu à OKC avec l'intention d'être un scoreur poste bas. Mais tout de même, le joueur était un poids en attaque pour les jeunes pousses du Thunder. Lent, inefficace (26% de réussite en playoffs...), incapable de rentrer un shoot, pas dans le coup, il se doit désormais de retrouver un niveau de jeu afin de peser ne serait-ce qu'un tantinet sur la défense adverse. Cela libérerait assurément beaucoup de pression des épaules de Kevin Durant et Russell Westbrook.

A l'ombre du show-business

Alors que les concurrent du Thunder se sont renforcés à l'Ouest (Howard à Houston, etc.), OKC n'a pas pu attirer des gros free agents. Même des role players comme Dorell Wright et Mike Miller, tous deux convoités par les finalistes 2011, ont préféré rejoindre respectivement Portland et Memphis que KD et sa bande. La franchise n'a pas la flexibilité financière pour accueillir des joueurs de qualité mais pire encore, elle a perdu de son attractivité. Mais à l'instar de Kevin Durant, Kendrick Perkins est persuadé que le Thunder a encore un gros coup à jouer cette saison :
"Les gens nous sous-estiment. Mais au bout du compte nous avons tous le sentiment que nous allons revenir plus fort. Si chacun élève son niveau de jeu et dépasse un peu son rôle, alors nous seront bien meilleurs."
On serait d'avis de rejoindre Perkins sur ce point. Après tout, Oklahoma City possède dans ses rangs deux JEUNES superstars. Un luxe.
"Ce que les gens ne comprennent pas c'est que c'est seulement la sixième année de KD, a cinquième pour Russell. Désormais, ils ont assez d'expérience. Thabo est libre à la fin de la saison et vous savez comment sont les gars lorsqu'ils jouent leur contrat. Au bout du compte, on peut y arriver."
Oui, le Thunder a un coup à jouer. Après tout même si la Conférence Ouest est très forte, aucune équipe ne se dégage du lot, qu'il s'agisse des Spurs, des Warriors, des Rockets, des Clippers ou d'OKC. Mais pour revenir à la citation de Perkins, les troupes de Scott Brooks auront effectivement besoin d'un apport plus important de l'ensemble des role players. Ibaka doit devenir une troisième option offensive fiable. Perkins doit retrouver un niveau de jeu décent. Les jeunes joueurs doivent également assurer le relais de Kevin Martin.

Place aux jeunes, encore.

Finances oblige, encore et toujours, le Thunder n'a pas pu - ou n'a pas voulu - remplacer Kevin Martin. Désormais, Jeremy Lamb et Reggie Jackson, qui a déjà montré ses progrès en playoffs, seront les principales options offensives en sortie de banc. Même s'ils n'ont pas encore prouvé grand chose, les deux joueurs sont bourrés de talent.
"Je les observe depuis le début, mec", raconte Kendrick Perkins. "ils ont tous progressé cet été. Je les vois progresser, ils ont bossé tout l'été."
Avec Jeremy Lamb et Reggie Jackson dans le backcourt et Steven Adams et Perry Jones dans la raquette, le Thunder possède là quatre joueurs capable d'apporter à l'équipe. Le tout à un bas salaire (chaque dollar compte...). Si jamais un ou plusieurs de ces quatre là parvient à exploser cette saison, Oklahoma City sera une nouvelle fois à craindre...