La tactique qui peut faire gagner Toronto

Battus lors du Game 1, les Raptors doivent absolument réagir contre le Magic ce soir. On leur suggère d’oser du « small ball » avec Pascal Siakam.

La tactique qui peut faire gagner Toronto
Comme les Philadelphia Sixers avant le match d’hier soir, les Toronto Raptors sont déjà dos au mur. Ils ont perdu le Game 1 à domicile et sont donc forcés de réagir avant que la série prenne la direction d’Orlando. Cette première rencontre, les Canadiens l’ont perdu de peu et nombreux sont ceux – à juste titre – à s’être focalisés sur la performance de Kyle Lowry. Le meneur n’a pas marqué le moindre panier. Et avec ses antécédents, c’est logique qu’il soit la cible des critiques. Mais il n’a pas été le seul joueur à avoir été mauvais ce soir-là. Hormis Kawhi Leonard et Pascal Siakam, plusieurs membres de la franchise de l’Ontario ont déçu. On pense notamment aux intérieurs. Marc Gasol et Serge Ibaka. Les « Big Men » ont manqué d’efficacité. 5 points (8 rbds) à 2/6 pour Ibaka en sortie de banc. Son coéquipier au sein de la sélection espagnol a fait un peu mieux : 13 pions, 6 rebonds et 4 passes. Mais même s’il reste solide, le pivot All-Star, qui profite de sa réputation, n’est clairement pas aussi tranchant que par le passé (34 ans, forcément…). Alors qu’à l’inverse, un jeune joueur comme Siakam renverse tout sur son passage. On sent la volonté des Raptors de laisser Gasol pour freiner Nikola Vucevic. Mais c’est Toronto la tête de série numéro 3 dans cette série. Pas Orlando. C’est à eux d’imposer leur jeu. C’est à eux de miser sur leurs forces. Et le Camerounais est donc l’une de leurs plus grandes forces avec Leonard. Pour les optimiser, il serait idéal de tenter des séquences en « small ball ». Jouer petit n’est pas la solution à tous les problèmes mais c’est souvent une bonne alternative dans la NBA moderne. Et encore plus en playoffs. Pour mieux exploiter les talents de Leonard et Siakam, deux attaquants véloces, il serait intéressant de jouer plus vite. En s’appuyant encore sur des isolations mais pas sur jeu arrêté. En situation de semi-transition. Un un-contre-un sur demi-terrain est chiant au possible et c’est rarement efficace. C’est du « Melo Ball ». En revanche, en poussant le rythme, il peut y avoir plus d’opportunités pour Toronto de faire la différence grâce à ses deux scoreurs.

Jouer plus vite autour de Pascal Siakam et Kawhi Leonard

Devinez donc quelle est l’une des équipes les plus efficaces (à ne pas confondre avec prolifique) de la ligue sur jeu rapide et transition d’après les statistiques avancées ? Les Raptors, évidemment. Une formation qui continue de prendre son temps. Ils ne sont pas toujours plein gaz. Mais là, c’est le moment de le faire pour essayer de déstabiliser le Magic (qui reste l’une des meilleures défenses en transition cela dit). On suggère donc un cinq – pas un cinq majeur mais un groupe lancé sur quelques séquences de six ou sept minutes – avec Kyle Lowry (ou Fred VanVleet), Danny Green, Norman Powell, Leonard et donc Siakam en pivot. C’est costaud, ça shoote et c’est polyvalent. Ça défend, aussi. Si le futur MIP joue en cinq, cela signifie qu’il se retrouvera avec Vucevic sur lui. Il a les atouts pour le prendre de vitesse et le mettre à mal toute la soirée. Le risque, c’est toujours d’en payer le prix en défense. Le « small ball » est, par définition, l’alignement de plusieurs joueurs a priori petits (même si le terme ‘mobile’ correspond mieux). Mais on pense que les Raptors ont les armes pour tenir le choc. Pascal Siakam est suffisamment puissant pour museler Vucevic au poste bas. Enfin, le ralentir complètement, non. Mais le freiner suffisamment pour que ça joue à l’avantage des Dinos bien plus difficiles à stopper en attaque. Green et Leonard sont deux excellents défenseurs capables de switcher sur tous les postes. Lowry et Powell ont aussi des facilités. Une sorte de « Death Lineup » des Warriors avec Siakam à la place de Draymond Green. Le Magic manque de réels créateurs ou de gros scoreurs capables de faire la différence balle en main. Il y a vraiment un coup à jouer. C’est même étonnant que Nick Nurse ne l’est pas tenté dans le Game 1. Peut-être s’est-il laissé prendre par l’enjeu de son premier match de playoffs. En tout cas, les quelques échantillons en saison régulière tendent en faveur d’un cinq « small ball ». Les Raptors ont littéralement écrasé leurs adversaires quand Pascal Siakam a été placé sur ce poste. Ce n’est donc pas une tactique définitive mais ça peut être un élément à exploiter sur la suite de la série, et même des playoffs.