Stephen Curry, le coeur d’un champion

Stephen Curry a surmonté une première mi-temps catastrophique pour être l'acteur majeur de la qualification des Warriors pour la finale de Conférence.

Stephen Curry, le coeur d’un champion
"Vous devez arrêter de manquer de respect à Stephen Curry. Ce n'est pas parce que c'est un gars qui pense d'abord à l'équipe et est prêt à se sacrifier par moments que ce n'est pas une bête". Le compliment vient de Dwyane Wade, quelques heures après la qualification des Golden State Warriors pour la finale de la Conférence Ouest. La "bête" s'est réveillée au meilleur moment possible, la nuit dernière, alors qu'on la croyait mortellement blessée. A la mi-temps du game 6 contre les Houston Rockets, Curry n'avait pas réussi à marquer le moindre panier. Cinq shoots ratés, une influence pas aussi forte qu'attendue sur le jeu de son équipe, un problème de fautes obligeant Steve Kerr à lancer Quinn Cook à sa place, un doigt disloqué visiblement douleureux, et voilà que l'on imaginait déjà le double MVP obligé de reconnaître que c'était devenu beaucoup trop difficile sans Kevin Durant à ses côtés. "Ne sous-estimez jamais le coeur d'un champion", tweetait lui LeBron James en guise d'hommage à l'équipe et à l'homme qui ont fait que son palmarès ne sera sans doute jamais aussi garni que ceux des autres légendes de la NBA. Et il avait raison. La deuxième mi-temps de Stephen Curry a été à la hauteur de son immense talent et de son leadership. S'il s'était déjà repris dans le 3e quart-temps pourtant dominé par les Rockets, c'est sur les 12 dernières minutes de cette partie décisive que le "Baby-Faced Assassin" a révélé son vrai visage. Celui d'un basketteur exceptionnel, capable de surmonter les obstacles et de garder confiance en lui et en ses hommes, même quand la situation paraît mal embarquée.

Du brouillard au God Mode

A coups de shoots, de drives et d'actions initiées pour ses camarades, Curry a fait basculer la rencontre. Dans le quatrième quart-temps, personne dans le camp texan n'est parvenu à limiter son impact : 23 de ses 33 points ont été inscrits dans cette fenêtre et c'est la présence défensive accrue sur lui qui a permis à ses coéquipiers, Klay Thompson (27 points), Andre Iguodala (17 points dont 5 paniers à 3 points), Kevon Looney (14 points) Shaun Livingston (11 points). En l'espace de quelques minutes, le n°32 des Dubs a semblé passer du brouillard total à la confiance irrationnelle. Comme s'il lui suffisait d'actionner un levier mental pour redevenir le basketteur unique qui marque sa génération qu'il restera quoi qu'il advienne désormais. "On était à égalité à la mi-temps alors que je n'avais pas marqué le moindre point. J'étais vraiment mauvais, à part pour ne pas perdre la balle. Donc c'était plutôt encourageant. [...] Les vannes se sont ouvertes ensuite. Un match comme celui-là ne peut pas survenir si je ne crois pas en moi. [...] Malgré les discussions sur le fait que je jouais mal dans cette série, mes proches ont été positifs avec moi et ma confiance n'a jamais flanché. Je sais ce dont je suis capable, mais je sais aussi que cela va au-delà de mon simple cas. Je ne peux pas me perdre là-dedans", a expliqué Curry devant la presse après la rencontre. La route est encore longue vers un quatrième titre pour Stephen Curry et les Warriors. Mais que le parcours dure 8, 12 ou 16 matches, Golden State peut compter sur celui qui incarnera à jamais cette dynastie. L'après, aussi. Sur cette rencontre et sur le 4e quart-temps de la précédente, on a pu voir que les Warriors étaient encore capables de jouer comme en 2015, lorsque Kevin Durant n'avait pas encore rejoint la Bay Area. Dans l'optique d'un départ de "KD" l'été prochain, c'est finalement assez rassurant...