LeBron James accusé de dopage par un ancien All-Star

Interrogé dans le Club 520 Podcast sur la meilleure version de LeBron James, Jeff Teague a affirmé que l’actuel Laker se dopait quand il était à Miami :

Jeff Teague accuse LeBron James…

« Bron période Miami Heat (était le meilleur LBJ). Il prenait des stéroïdes. Il a dû rater des matches parce qu’il était sous stéroïdes, pour de vrai. Genre, vraiment il prenait des stéroïdes. Prétendument. Il a dû arrêter de jouer. Vous ne vous en souvenez pas ? Quand ils ont commencé à tester pour les hormones de croissances et qu’il a dû arrêter plusieurs matches. Il disait qu’il avait mal au dos et il n’a pas joué pendant trois semaines et il est revenu tout fin. J’étais dans la ligue, je m’en souviens. »

Tu t’en souviens, tu t’en souviens… mouais. Bon déjà, les hormones de croissances et les stéroïdes, ce n’est pas vraiment la même chose, mais passons, ça n’a rien à voir avec la mémoire.

…mais se trompe sur plusieurs points et rétropédale

En revanche, Jeff Teague n’est pas très bon sur la chronologie. Si le syndicat des joueurs a donné son accord pour les tests sur l’hormone de croissance en 2011, la NBA n’a commencé à les tester qu’au début de la saison 2015-16. En prenant soin d’informer les joueurs de cette évolution plusieurs mois à l’avance. Bah ouais, si on peut éviter des mauvaises surprises - même si le risque est faible (voir plus bas).

Autre point sur lequel Jeff Teague ne fait pas preuve d’une grande mémoire, la fameuse absence de LeBron James. Ce n’était pas lorsqu’il était à Miami. Au Heat, il n’a jamais manqué plus de trois matches d’affilée.

C’était lors de la saison 2014-15. Il a arrêté de jouer une grosse quinzaine de jours, entre fin décembre et mi-janvier, pour un problème au dos. Selon Brian Windhorst, LBJ a été diminué tout le reste de la saison, d’ailleurs.

Bref, Jeff Teague s’est bien emmêlé les pinceaux niveau chronologie, ce qui ne tend pas à crédibiliser son discours. Est-ce pour cette raison qu’il a ensuite rétropédalé ? Ou parce qu’il s’est mangé un coup de téléphone en provenance de chez Klutch ? Ou alors parce que pour de vrai il déconnait en racontant ça dans son podcast ?

Toujours est-il qu’il a posté sur Instagram :

« Je blaguais au sujet de Bron, il était juste ultra dominant, chill »

Des rumeurs et de la suspicion

De toute façon, même si jamais LeBron James se dopait, Jeff Teague ne peut pas porter d’accusations comme cela. Au mieux, il ne peut qu’être suspicieux, comme tous ceux qui abordent le sujet. Comme l’avait fait Ric Bucher qui avait pris toutes les précautions d’usage pour évoquer les spéculations dans le milieu au mois de juin dernier :

« Il y a la question latente de savoir exactement comment il a maintenu une si extraordinaire condition physique à un âge si avancé. Maintenant, s’il y a la moindre base à ces spéculations, et je pense que vous voyez tous de quoi je parle, je ne vais pas les verbaliser parce que je n’ai pas les moyens de les prouver. Mais nous savons tous quelles sont ces spéculation que font beaucoup de gens. Et je peux vous assurer, il y en a plein en privé, par des joueurs et par des gens de la ligue. »

Le fait est que rien n’est prouvable. Dans un sens comme dans l’autre. Une seule fois le nom de LeBron James s’est retrouvé dans quelque chose de sérieux sur le sujet. Et là je ne parle pas de Victor Conte (tête pensante du scandale BALCO) qui a dit publiquement ses doutes, des accusations indirectes de Kevin Garnett ou de celles de l’ancien combattant UFC Chael Sonnen.

Non, je parle de l’enquête de la DEA sur le laboratoire Biogenesis, qui avait notamment prouvé le dopage de l’ancienne star MLB Alex Rodriguez (co-proprio des Wolves…). Deux proches de LeBron James, David Alexander qui l’avait entraîné, et son ami et business manager Randy Mims, étaient impliqués pour avoir reçu des produits dopants. Je vous invite à lire ce papier (version courte de l’histoire) ou celui-ci (version longue), mais la DEA avait conclu qu’il « n’y avait aucune indication que LeBron James ait fait quoi que ce soit de mal ».

Les hormones de croissance indétectable, mais les mâchoires parlent ?

Et dans le sens inverse, si LeBron James se dopait, ce serait très compliqué de le démontrer. Tout d’abord parce que le programme antidopage de la NBA est une vaste blague. Et ensuite parce que les hormones de croissance sont quasi indétectables, comme l’assure Pierre Wallet, docteur en physiologie et spécialiste du dopage pour Spe15 : elles sont très bio-similaires à l’hormone naturellement produite par le corps, et leur demi-vie (durée au bout de laquelle il ne reste plus que 50% du produit dans le corps) est extrêmement courte.

Il est donc quasi-impossible de les détecter, surtout en NBA qui - comme les autres sports pro américains - ne suit pas les règles de l’AMA. Il suffit de voir la surprise et l’énervement d’Evan Fournier quand il s’est fait contrôler très tôt le matin dans le cadre de la prépa pour les JO 2024. Les NBAers ne sont pas vraiment habitués des visites surprises des contrôleurs…

Au final, selon Pierre Sallet, c’est le « morphing », et notamment la déformation de la mâchoire (acromégalie), qui serait la meilleure piste pour constater un dopage aux hormones de croissance.

Est-ce que certains basketteurs très célèbres ont vu leurs maxillaires évoluer au cours de leu carrière ? Je vous laisse juge, certaines évolutions sont étonnantes. Mais je ne suis pas Jeff Teague. Pas de conclusions et dénonciations hâtives. En revanche, je suis évidemment certain que le dopage touche la NBA. Et que contrairement à ce qu’avaient pu raconter certains, dont David Stern, il est potentiellement très utile au basket…

Et je suis encore plus certain qu'aucun scandale n'éclatera. En tout cas pas à travers les contrôles...

Et bien , on peut aussi considérer, que l'évolution technique et médicale permet aux athlètes qui prennent soin de leur corps de tenir jusqu'à un âge avancé.

On observe ce phénomène dans tous les sports aujourd'hui, on a eu Federer , on djokovic, en tennis . En football on a l'exemple impressionnant de cristiano ronaldo , on vient d'assister à un retour retentissant de Manny pacquiao à 46 ans. LeBron James est peut être une exception dans le basket mais il ne l'est pas dans le sport aujourd'hui de manière générale.

Concernant le dopage en lui même , il y en a probablement dans le basket même chez les plus grands. Ne serait-ce que du dopage " involontaire " comme ça été le cas pour jannick Sinner ou Paul pogba. Mais comme toujours, c'est l'institution qui fait la loi , et c'est elle qui fixe la norme. La NBA semble-t-il, ne pose aucune action qui pourrait mettre à mal son image.

Enfin , LeBron dopé ? peut-être, mais cela. Ne suffit pas à expliquer sa longévité, cela ne justifie pas à expliquer la banalisation de l'excellence dont il est encore capable.
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De toute façon vu le iron man que c'est, c'est pas uniquement dû à mère nature, et dans le sport pro, il faut pas se voiler la face, le dopage ou autre dérive ca existe
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Les tatouages seraient une méthode pour empêcher les contrôles antidopage parce que le sang serait impossible à analyser à cause de l'encre et cela 6 mois après le tatouage.
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Petite pensée pour D Wade qui a soudainement fusionné avec un hamster au milieu de sa carrière.
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il essayait juste de ressembler à sa statue
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Ouais y a quelques-uns dans cette ligue qui cachent des machoires bien massives derrière leur barbe...
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