Pourquoi Anthony Davis sera encore plus fort cette saison

La domination d'Anthony Davis n'est pas prête de s'arrêter. Déjà époustouflant l'an passé, le jeune homme devrait être encore plus monstrueux cette saison.

Pourquoi Anthony Davis sera encore plus fort cette saison
Les New Orleans Pelicans n'ont pas levé un sourcil au moment d'offrir à Anthony Davis un contrat record de 145 millions de dollars sur cinq saisons. Aucune franchise NBA n'aurait agi différemment si elle avait la possibilité de s'assurer les services de la prochaine mega-giga-superstar de la ligue. 'Unibrow' a fait exploser les compteurs la saison dernière, au terme d'un superbe exercice qui lui a valu d'être nommé parmi les candidats au trophée de MVP. C'est comme si le jeune homme de 22 ans ne cessait de progresser match après match à une vitesse folle. Il était présenté comme un crack dès sa sortie de Kentucky - premier choix de la draft en 2012 - et il est déjà l'un des trois meilleurs joueurs de la ligue trois ans après. Encore une fois, ce n'est que le début. J'ai pris l'habitude de vous bassiner chaque saison sur l'évolution terrifiante d'Anthony Davis avec des papiers vantant les talents de la star des Pelicans. Alors autant continuer. Si vous avez été impressionné par les performances du natif de Chicago l'an passé, vous n'êtes pas au bout de vos surprises : il sera encore plus fort dès la rentrée prochaine. Explications.

Une évolution constante

[caption id="attachment_209505" align="alignleft" width="318"] Anthony Davis n'a cessé de progresser depuis son arrivée en NBA.[/caption] Anthony Davis est loin d'être le Marcus Camby du riche que voyaient en lui certains médias. Un Marcus Camby du riche. La saison rookie d'A.D. a dû les conforter dans leur prise de position. Souvent blessé, il n'a cumulé "que" 13,5 points et 8,2 rebonds de moyenne pour ses grands débuts dans la ligue. Mais il y avait quand même une attitude Tim Duncano-Kevin Garnettiènne chez le jeune intérieur. Dès l'année suivante, il a franchi un cap en tapant la barre des 20 pions de moyenne. L'an dernier, il affichait des chiffres dignes des Hakeem Olajuwon, David Robinson et compagnie : 24,3 points, 53,5% de réussite aux tirs, 10,2 rebonds et encore 2,9 blocks. Un monstre. Un stre-mon même. [superquote pos="d"]"Je vais attaquer la prochaine saison avec une nouvelle mentalité." Anthony Davis[/superquote]Son évolution ne se traduit pas uniquement dans les statistiques. Au contraire, les stats sont simplement la conclusion d'une prise de conscience de ses capacités et donc de sa progression mentale, de sa prise de masse (il a notamment pris 6 à 7 kilos lors de la dernière intersaison) et de l'expérience qu'il a acquise au fil des saisons NBA et d'une campagne internationale conclue par une médaille d'Or en Espagne. Davis est un adepte du basket total, comme si son jeu ne comportait aucune faiblesse ou presque. Monty Williams (l'ancien coach des Pelicans, licencié à l'issue de la saison) a été critiqué mais il a mis son poulain dans les meilleures dispositions pour progresser année après année. Il doit désormais franchir un nouveau cap.
"Je vais attaquer la saison prochaine avec une nouvelle mentalité", prévient déjà l'intéressé. "Je veux rendre mon équipe meilleure et viser un peu plus que les playoffs."
Plus de leadership et plus de domination - notamment en fin de rencontre. Voilà ce que l'on attend d'Anthony Davis. Ce dernier souhaite donc aussi que sa progression ait une vraie influence sur les résultats de son équipe. Il ne veut pas seulement être un grand joueur, il veut gagner.

Un joueur sans lacune

[caption id="attachment_153041" align="alignleft" width="318"] Alvin Gentry, le nouveau coach des Pelicans, veut faire de Davis un shooteur à trois-points. Flippant.[/caption] Sa progression mentale est sans doute encore plus importante que son évolution sur le parquet (qui, par définition, découle le plus souvent de l'évolution psychologique) mais Alvin Gentry, le nouveau coach des Pelicans, a tout de même un plan d'action pour faire de Davis un joueur encore plus impressionnant dès la saison prochaine. Il a demandé à son nouveau joyau de rentrer 300 tirs à trois-points dans le corner (150 de chaque côté) chaque jour cet été.
"Il doit être plus efficace de ce coin du parquet. Je pense qu'il va facilement y arriver", assure déjà le tacticien. "C'était un très bon shooteur à trois-points au lycée. Il a grandi d'un coup (ce qui explique son passage à l'intérieur - NDLR). On veut qu'il prenne et qu'il rentre des tirs à trois-points."
A.D. excelle déjà en pick&roll et en transition. Son tir à mi-distance est de plus en plus au point (et de plus en plus craint) et il martyrise les autres intérieurs NBA lorsqu'il les prend de vitesse en dribbles. Même son jeu dos au panier est en progression. Imaginez donc s'il ajoute à sa panoplie un shoot extérieur fiable dans le corner. Les pénétrations de Tyreke Evans et Jrue Holiday ne seront que plus savoureuses si Davis se poste dans un coin, prêt à arroser. C'était d'ailleurs sa spécialité lorsqu'il jouait encore meneur (...) au lycée.
"On m'appelait le petit gringalet qui shoote dans le corner", se remémore le All-Star.
On espère tout de même que cette nouvelle tendance qui consiste à convaincre les grands de shooter de loin ne brisera pas l'essence du jeu d'Anthony Davis. Si le shoot dans le corner devient une arme supplémentaire - comme c'est le cas pour LaMarcus Aldridge par exemple - alors les 29 autres franchises NBA peuvent se mettre à trembler. En revanche, on prie pour que les Pelicans n'utilisent pas leur superstar comme les Cavaliers emploient Kevin Love. A priori, ce n'est pas d'actualité.

Un style de jeu plus adapté à ses qualités

[caption id="attachment_137419" align="alignleft" width="318"] Anthony Davis marquait près de 24 points par match en seulement 17 tentatives.[/caption] Les dirigeants de New Orleans se sont donc séparés de Monty Williams, remplacé par Alvin Gentry, assistant de Steve Kerr à Golden State. Le champion NBA débarque avec ses idées et des schémas offensifs qui ont fait leurs preuves. Il a déjà annoncé la couleur.
"On va devoir bénéficier de plus de possessions chaque soir et pour cela il faudra jouer plus vite", promet le coach.
[superquote pos="d"]"On veut donner plus d'opportunités à Anthony Davis." Alvin Gentry[/superquote]Plus de possessions est synonyme de plus d'opportunités pour Davis. Ce dernier tentait sa chance à 17 reprises (en moyenne) chaque soir la saison dernière. C'est finalement assez peu pour un joueur de son standing. Il a terminé quatrième meilleur marqueur de la ligue alors qu'il n'était "que" septième au nombre de tentatives de tirs par rencontre. Son taux d'utilisation (27,6%) est l'un des moins élevés parmi les superstars de la NBA (il disposait d'autant de possessions qu'un Monta Ellis par exemple). Un scandale quand l'on sait à quel point il est susceptible de dominer ses adversaires.
"On veut lui donner plus d'opportunités", promet Gentry.
Comme nous l'avons mentionné plus haut, Brow excelle sur jeu rapide. Il court aussi vite que les arrières et a pris l'habitude de conclure les contre-attaques des Pelicans par des dunks bien costauds. Si l'équipe joue plus vite, il disposera de paniers plus faciles en transition. La ligue peut vraiment se mettre à flipper.

Une équipe enfin au complet ?

Les Pelicans n'ont pas été épargnés par les blessures depuis trois saisons et ils ont tout de même réussi à accrocher les playoffs la saison dernière (NB : les stats d'Anthony Davis en PO : 31,5 pts, 11 rbds et 3 blks). Ils devraient cette fois compter sur Jrue Holiday et Ryan Anderson, enfin en forme. Le cinq composé d'Holiday, Eric Gordon, Evans, Anderson et Davis avait marché sur la ligue lors de courtes séquences il y a deux saisons. Les Pelicans peuvent espérer des résultats similaires la saison prochaine. La franchise a conservé le même effectif ou presque et avec une saison de vécu collectif en plus, l'équipe ne devrait être que plus au point. Les Pelicans ont accroché le top 8 la saison dernière et ils vont désormais chercher à gratter des places à l'Ouest. Les Blazers devraient s'écrouler après avoir perdu quatre titulaires cet été. Les Mavericks sont largement à la portée des troupes de Louisiane. Cette équipe fait peur. Sa mascotte fait peur. Et surtout, Anthony Davis fait peur. Après trois années de progression supersonique mais constante (un paradoxe), il est prêt à prendre le contrôle de la NBA.