Est-ce que le basket NBA était vraiment plus physique avant ?

Était-ce vraiment plus « physique » avant ? À l’heure du rythme effréné et du load management, on décortique comment l’intensité a surtout changé de forme.

Est-ce que le basket NBA était vraiment plus physique avant ?

La discussion revient chaque saison : le basket « d’avant » était-il plus physique que celui d’aujourd’hui ? Dans notre CQFR, on a confronté nostalgie et données, vécu d’anciens et réalités du jeu moderne. Verdict : si l’ADN du combat n’a pas disparu en NBA, la nature de l’intensité a profondément changé. Debrief.

Pas moins d’intensité en NBA, une intensité différente

L’exemple le plus parlant, c’est le rythme. On joue plus vite, plus souvent, avec davantage de transitions et de courses longues. On le mesure au volume de possessions : entre la fin des années 90 et aujourd’hui, l’écart représente environ l’équivalent de plusieurs matchs « ajoutés » sur une saison NBA en termes d’effort cumulé.

Concrètement, enchaîner un Tyrese Maxey qui cavale sur 39 points après prolongation face à Washington, puis regarder un match complet des années 90, c’est changer d’époque en une vidéo. L’impact n’est plus seulement celui des coups portés au poste bas ; c’est l’usure de la vitesse, des changements de direction, de la répétition des sprints.

Le prisme du “load management”

Le débat se télescope avec la gestion de la charge. Les anciens rappellent qu’ils jouaient 82 matchs « quoi qu’il arrive ». Les staffs actuels répondent qu’ils arbitrent pour que les stars soient fraîches au printemps. Dans l’épisode, on cite les positions « old school » à la Michael Jordan – l’idée d’être présent pour les fans, de ne jamais céder une soirée – et on les confronte à la science d’aujourd’hui : monitoring, prévention, minutes contrôlées. La question n’est pas tranchée, mais l’enjeu est clair : protéger le joueur sans trahir le spectacle NBA.

Michael Jordan reste old school et défonce le load management

Quand la preuve est sur le parquet

Regardez Sixers-Wizards : match ouvert, prolongation, 139-134, un Joel Embiid limité en temps mais porté par la montée en puissance collective et la chaleur de Tyrese Maxey. Même sensation avec Miami-Charlotte, 144 points marqués par le Heat d’Erik Spoelstra malgré les absents.

Le « physique » n’est pas mort, il s’est déplacé. En NBA, il vit dans la densité des runs, la pression constante sur les closeouts, l’obligation d’absorber des espaces plus grands et des décisions plus rapides. C’est une charge athlétique réelle, différente de celle des 90’s, mais pas moindre.

Trouver l’équilibre, pas un vainqueur

Au fond, le débat « c’était mieux avant » n’appelle pas un verdict binaire. On peut être nostalgique des batailles de tranchées au poste et apprécier la virtuosité actuelle en vitesse réelle.

Oui, certaines affiches déçoivent quand une star se repose. Oui, le jeu moderne impose des contraintes nouvelles, de l’attaque du closeout à la couverture en drop puis switch dans la même action. Plutôt que d’opposer deux ères, il faut chercher l’équilibre. Préserver les corps, cadrer mieux les repos, tout en respectant l’exigence du rendez-vous avec le public et la compétitivité de la saison régulière.

Selon nous, le basket n’était donc pas « plus » physique avant, il était autrement physique. Les joueurs ont perdu certainement des kilos de muscles (et de stéroïdes ?), mais ont gagné en tonicité et en vitesse. Aujourd’hui, la rudesse du contact a cédé du terrain à la férocité du tempo.

À chacun ses cicatrices. Bleus d’épaules hier, ischios et chevilles sous tension aujourd’hui. Le défi, désormais, est moins de choisir un camp que d’harmoniser science de la performance, disponibilité des stars et plaisir du jeu. Et pour les joueurs, tenir en un-contre-un un vrai strech 4 est devenu un challenge tout aussi épuisant que de se coltiner un poste 4 old-school aux mains carrés et aux coudes saillants soir après soir.

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Avant les gars prenaient beaucoup plus de coups. C'était moins athlétique mais plus physique dans le sens rugueux, lutte, combat.
Difficile de dire si le corps souffrait plus avant ou maintenant.
MAIS les gars avaient plus de respect pour le laveur de carreaux qui économise pour voir son idole. Bird a joué blessé la moitié de sa carrière. Pas de load management pour un petit bobo.
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En terme de minutes jouées par joueur ça donne quoi ?
Certes ils jouent moins de matchs a cause du load management mais avec le rythme actuel ça se rapproche en nombre de possession jouées. Je me demande donc s'il y a une différence en terme de minutes à l’intérieur des matchs pour les cinq majeurs.
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à vu d'oeil je diraid que ça a baissé. C'est assez rare qu'un joueur joue plus de 35 minutes par match en moyenne, là où dans le passé des superstars à 40min par match c'était plutôt monnaie courante.

Peut-être qu'ils devraient continuer de baisser les moyennes et faire plus tourner plutôt que de faire rater des matchs. Mais j'imagine que comme ça affecte les stats moyennes personne ne veut ça.
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2-3 min d'écart entre Karl Malone et Giannis par exemple.
Alors oui Giannis court beaucoup plus mais Malone prenait des tas de coups.
Aujourd'hui c'est beaucoup de sprint et avant c'était beaucoup de lutte.
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Un truc que je comprends pas : on compare toujours la physicalité des 90's au jeu actuel alors que tous les amateurs de stats et autres analytics avancées comparent le rythme et le score au jeu des 80's voire des 70's.
Pour moi c'est clair : aujourd'hui, la saison régulière a adapté le jeu des 70-80's et les playoffs ressemblent autant que faire se peut à celui des 90's grâce à l'arbitrage.
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Ce qui a changé ? C'est les droits TV.

On peut rejeter la faute sur l'évolution du jeu, la mentalité des joueurs, le management précautionneux du staff médical, etc...

Mais le problème de l'absence des stars, c'est le mécontentement des fans et qui dit mécontentement des fans dit manque à gagner pour les diffuseurs. Diffuseurs responsables de l'envolée des salaires NBA et qui veulent un retour sur investissement.
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C'est juste une question de définition de "physique".

C'est un sport plus athlétique maintenant. Si on entend "physique' par "de contact", je pense que la réponse est oui, le contact était plus présent avant.
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Tout à fait
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