
Faisant partie des cinq plus mauvais élèves de la Ligue sur transition défensive sur ses premiers matchs, le Magic a retrouvé des couleurs sur cette phase de jeu en ne concédant que 12 points sur contre-attaque contre les Hornets. Décrié en ce début de saison, Jamahl Mosley a effectué un ajustement qui a tout changé.
20 points encaissés par match sur contre-attaque et 21,6 points encaissés par match après une perte de balle. Ces stats peu reluisantes illustraient en partie le début de saison ratée du Magic, pourtant deuxième meilleure équipe au defensive rating (points encaissés sur 100 possessions) de NBA l'an passé. Plus que la nouvelle attaque qui peinait à porter ses fruits, c'est surtout la défense du Magic qui lui a enfoncé la tête dans le seau. Il fallait donc une réaction rapide pour stopper l'hémorragie. Ça a été chose faite contre les Hornets avec une victoire probante 123-107 avec une défense retrouvée, et notamment cette fameuse défense de transition. Contre Charlotte, Orlando a donc encaissé seulement 12 points sur contre-attaque et 16 points après une perte de balle. Alors comment le Magic a corrigé ça ?
Moins de drives et plus de tirs à trois points, la formule gagnante pour le Magic ?
Contre les Hornets, le Magic a complètement changé son régime de tirs. Sur ses 5 premiers matchs, le Magic avait effectué 54,2 drives par match et pris 45,3% de ses tirs au cercle (plus haut total de NBA). Mais en efficacité, le Magic était à peine au-dessus de la moyenne de la Ligue sur ces tirs (68,2% contre 66,6% pour la NBA) et surtout il commettait 8% de pertes de balle sur drive (plus haut pourcentage du Top 10 en drive) et subissait 5,4 contres par match (dont 8 contres les Sixers et 9 contre Detroit) qui ont donné beaucoup de points de contre-attaque à ses adversaires. Contre les Hornets, le Magic a réduit son nombre de drive à 42 et a pris seulement 32% de tirs au cercle avec 76% de réussite, tout en limitant ses pertes de balle, avec "seulement 13" mais 4 seulement ont donné du jeu de relance à son adversaire.
Contre les Hornets, le Magic a encore subi 6 contres mais seulement 2 ont donné des opportunités de contre-attaque tandis que 3 ont été immédiatement récupérés par le Magic dont 1 s'est converti en claquette dunk pour Bitadze. À l'inverse, le Magic a pris 40% de la totalité de ses tirs à 3 points (contre à peine 28,6% en moyenne jusque-là) avec un joli 40,5% de réussite hier (contre 30,7% jusque-là). Évidemment, la réussite sur les tirs primés a aidé mais en prenant plus de tentative à 3 points, le Magic a surtout pu s'organiser plus facilement pour les transitions défensives, chose extrêmement compliquée voire impossible à faire sur des tirs ratés au cercle comme l'indiquait récemment Jeff Van Gundy dans le podcast Slappin' Glass. Donc paradoxalement, même si le Magic est généralement mauvais dans ce domaine, il a tout intérêt à continuer de prendre plus de tirs à 3 points et réduire ses tentatives au cercle car il n'est pas assez efficace dans ce domaine pour le faire sans conséquence pour son attaque et surtout pour sa défense.
Un paradoxe nécessaire
Statistiquement, les tirs au cercle sont les tirs les plus rémunérateurs du basket avec les lancers francs. En étant justement la meilleure équipe de NBA dans ces deux domaines, le Magic était pourtant l'une des cinq plus mauvaises attaques de la Ligue lors de ses 5 premiers matchs. Pourquoi ? Parce qu'en plus de perdre énormément de ballons (16,8% de pertes de balle par match), le Magic était certes correct en efficacité au cercle (10e de NBA) mais il concédait beaucoup trop de points sur ses échecs et surtout il était très mauvais aux lancers francs (5e pire équipe de NBA avec 73,2% de réussite). Donc avec ce régime de tirs pourtant statistiquement excellent, le Magic ne boostait ni son attaque ni sa défense.
Le match contre Charlotte doit donc montrer la marche à suivre pour le Magic pour le reste de la saison avec un jeu plus contrôlé en attaque, ce qui inclut moins de drives, moins de risques et donc moins de pertes de balle ET plus de tirs à 3 points. Évidemment, le manque d'adresse à longue distance sera parfois un frein mais le plus important, c'est qu'il ne devrait pas être handicapant pour la transition défensive, ce qui peut déjà lui donner une marge qu'il n'avait pas sur ce début de saison. Si le Magic parvient à régler ses autres problèmes défensifs (le rebond défensif, la défense de pick-and-roll, faire moins de fautes sur tir) tout en retrouvant sa capacité à créer beaucoup de pertes de balle, tout porte à croire qu'il va vite remonter la pente en retrouvant ce qui fait le cœur de son identité de feu: une défense de fer. En attendant que l'attaque trouve son rythme de croisière, ce serait déjà un grand pas en avant vers des standards plus conformes aux attentes d'avant-saison.
Merci Fred