Les Hornets doivent-ils trader LaMelo Ball pour franchir un cap ?

LaMelo Ball reste un talent All-Star capable de transformer un match, mais sa fragilité physique et une progression moins spectaculaire que prévu rendent le pari de plus en plus risqué pour Charlotte. Avec l’émergence de Brandon Miller et Kon Knueppel, la vraie question devient : les Hornets ne gagneraient-ils pas enfin du temps en tournant la page plutôt qu’en s’acharnant à construire autour de lui ?

Les Hornets doivent-ils trader LaMelo Ball pour franchir un cap ?

À Charlotte, la question n’est plus seulement de savoir si LaMelo Ball est frustré ou non par la situation. Une rumeur de mécontentement, quelques défaites de trop, un emoji clown lâché sur les réseaux pour démentir le tout… et voilà les Hornets au cœur d’un débat plus large. Pour franchir enfin un cap, doivent-ils tourner la page LaMelo, ou continuer à parier sur lui comme visage de la franchise ? Shaï et Antoine se sont penché sur ce sujet épineux ce matin dans le CQFR. Debrief.

Une rumeur, un clown et un message à la ligue

À l’origine, ce ne sont pas des déclarations publiques mais des fuites. LaMelo serait « ouvert » à un départ et agacé par l’enchaînement de défaites. Derrière, les Hornets ont vite envoyé le message habituel via les insiders : le joueur « n’est pas sur le marché », mais si des équipes veulent appeler, la franchise écoutera. Autrement dit : pas de soldes, mais tout le monde a un prix.

La réaction de LaMelo, elle, passe par un simple emoji clown posté sur les réseaux pour se moquer de la rumeur. Ça ne prouve pas que tout est inventé, mais ça remet un peu de flou. Est-ce vraiment lui qui pousse, est-ce son camp, ou est-ce que Charlotte teste déjà la température du marché ?

Un talent All-Star… et un pari très fragile

Sur le papier, LaMelo Ball reste un profil rare. Meneur créatif, calibre All-Star, capable de changer le rythme d’un match, d’allumer la salle sur une série de tirs impossibles et de trouver des passes que très peu de joueurs voient. Offensivement, il apporte du scoring, du playmaking, du tempo. Quand il est sur le terrain, une équipe aussi limitée que Charlotte a forcément l’air meilleure. Les chiffres l’ont longtemps montré.

Mais tout le problème est là. Il est « sur le terrain » beaucoup trop peu souvent. Une seule saison à plus de 50 matchs, des pépins récurrents, notamment à la cheville, et la sensation qu’on ne peut jamais vraiment construire sur lui sur la durée.

Son efficacité au tir reste moyenne, il n’a pas complètement passé un cap en finition près du cercle, et sa progression ressemble davantage à une courbe naturelle qu’à un bond vers le statut de véritable franchise player. À cela s’ajoute une personnalité très marquée, un entourage présent et une culture autour du joueur qui ne donnent pas forcément envie à toutes les franchises de miser lourd.

Charlotte a-t-elle encore intérêt à se construire autour de lui ?

C’est là que le débat devient intéressant pour les Hornets. Sportivement, l’équipe est tellement faible depuis des années qu’elle a toujours paru meilleure avec LaMelo que sans lui. Mais être « un peu meilleur » dans la médiocrité, ce n’est pas un projet. À un moment, Charlotte doit se demander si c’est autour de lui qu’elle veut repartir pour les cinq prochaines années.

LaMelo Ball est sous contrat jusqu’en 2029. Ça donne du temps, mais ça donne aussi un vrai levier en cas de trade. Une équipe intéressée sait qu’elle ne prend pas le risque de le perdre immédiatement en fin de contrat. Pour les Hornets, cela signifie qu’il n’y a aucune urgence à le bouger… mais aussi que si sa valeur commence à baisser (blessures, doutes, réputation), le bon moment pour négocier pourrait être plus proche qu’on ne le croit, surtout si l’ambiance se dégrade dans un vestiaire très jeune.

Miller, Knueppel et la tentation d’un vrai reset

L’autre élément qui change la donne, c’est le contexte autour de LaMelo. Brandon Miller montre déjà qu’il peut devenir un vrai joueur majeur. Kon Knueppel donne l’impression d’être un joueur solide, capable lui aussi de créer avec le ballon. Ajoutez à cela l’idée d’un troisième jeune sur les postes 3-4 à la prochaine draft, plus un pivot comme Ryan Kalkbrenner pour stabiliser l’intérieur, et vous avez une base intrigante, une équipe où les postes 2-3-4 peuvent tous porter la balle, où le jeu est plus grand, plus polyvalent, moins centré sur un seul créateur.

Dans ce scénario, ne pas avoir tout de suite un meneur star n’est pas dramatique. Charlotte pourrait assumer une reconstruction plus classique, donner les clés à Miller et Knueppel, et chercher plus tard le bon profil à la mène, plutôt que d’essayer de forcer un fit autour d’un joueur aussi particulier et fragile que LaMelo.

Kon Knueppel, la pépite qui redonne des couleurs aux Charlotte Hornets

Y a-t-il vraiment un marché pour LaMelo Ball ?

Reste la grande question : qui est prêt à tenter le coup ? C’est là que les choses se compliquent. LaMelo a encore de la valeur, mais pas au point de déclencher une bataille entre 15 franchises. Il faut une équipe capable d’accepter le risque physique, la variabilité de son jeu et tout ce qui l’accompagne en dehors du terrain.

On peut imaginer quelques pistes : une franchise en reconstruction qui cherche un pari spectaculaire, ou une équipe qui joue très vite et accepterait ses défauts défensifs pour miser sur le frisson permanent. Les Bulls, par exemple, ont été cités comme une destination possible, avec l’idée d’un backcourt LaMelo-Giddey qui collerait à leur style up-tempo.

Mais même là, tout dépend de la confiance qu’on accorde à sa capacité à mûrir, à enchaîner des saisons pleines et à accepter un cadre plus strict. Ce n’est clairement pas un profil pour tout le monde.

Trader LaMelo : vraie solution ou fausse bonne idée ?

Pour les Hornets, l’équation est simple à formuler mais difficile à trancher : garder LaMelo, c’est continuer à miser sur un talent unique, tout en acceptant le risque permanent qui va avec. Le trader, c’est prendre le pari inverse : perdre son seul All-Star, mais récupérer de quoi bâtir une équipe plus saine, plus équilibrée, plus conforme à la timeline de Miller, Knueppel et des prochains jeunes.

À l’heure actuelle, on peut défendre l’idée qu’un trade serait une bonne chose pour Charlotte… à condition que le retour soit à la hauteur et qu’il s’inscrive vraiment dans une reconstruction cohérente. La seule certitude, c’est que la franchise ne pourra pas éternellement rester dans l’entre-deux. Tôt ou tard, il faudra choisir entre tourner autour de LaMelo Ball, ou tourner la page.

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Un échange contre Ja Morant !
Même style de joueur. Même choix de draft. Même style de marché. Qui ont besoin de bouger pour se relancer. Et dans deux ans, refaire le même échange en sens inverse.
Sinon aux Clippers pour relancer la franchise et réveiller la nouvelle salle.
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