La Tribune du Tsar #3 : Simmons et Lonzo, l’origine du problème

Les carences au shoot de Ben Simmons et Lonzo Ball les pénalisent énormément. Angelo Tsagarakis se penche sur l’origine du problème.

La Tribune du Tsar #3 : Simmons et Lonzo, l’origine du problème
J’ai toujours un élan de frustration quand je me penche sur les carences techniques majeures dans la gestuelle de tir d’un Ben Simmons par exemple. L’axe de travail et de correction me semble tellement évident et plutôt simple dans l’identification du problème pour un œil averti, que je n’arrive pas à imaginer avec tous les « skills » spécialistes qui traînent dans le milieu NBA et NCAA que personne n’ait pu s’occuper ou se PRÉoccuper de son tir extérieur avant son arrivée à LSU ou pendant son année à l’université. Ça me perturbe véritablement. (Donnez-moi un été de travail avec le gamin ... juste un). Je trouve tout de même particulièrement dommageable dans une idée de formation pure, de céder à la facilité et de laisser un jeune phénomène dominer le jeu en s’appuyant sur ses acquis naturels au lieu d’insister sur le développement nécessaire des fondamentaux manquants qui lui permettront de concrétiser son potentiel. https://twitter.com/REVERSEMAGAZINE/status/1197310451241144320 Michael Kidd-Gilchrist... comment exprimer mon ressenti à la pensée de son shoot à son arrivée en NBA qui était tellement désaxé, avec une gestuelle complètement incompréhensible. Il lui a carrément fallu TOUT changer. Ce qu’il a réussi à faire de manière honorable d’ailleurs, donc respect à lui pour avoir eu le recul nécessaire d’essayer de corriger cette hérésie. Mais permettez-moi de nouveau de remettre en question avec une conviction sans équivoque le bien fondé du concept de tolérer un mécanisme clairement contre-productif dans la pratique d’un sport d’adresse ! À qui est la faute ? La reine dans « Alice au pays des merveilles » s’en donnerait à cœur joie... Mais cela renforce mon argumentation de plus belle. Si Kidd-Gilchrist a réussi à revenir des abysses (par rapport à son point de départ), un Ben Simmons devrait pouvoir concrètement corriger sa mécanique ; cependant il n’a pas changé sa gestuelle de tir cet été et se concentre plus sur son approche mentale vis à vis du tir et de son rythme. C’est une première étape positive, mais tant que son coude gauche sera autant désaxé vers l’extérieur et que sa main gauche tiendra le ballon sur le côté et non en-dessous comme il se devrait, il ne deviendra JAMAIS le joueur qu’il pourrait devenir potentiellement en corrigeant son seul vrai défaut. Il a en effet le talent dans les mains pour devenir un des tous meilleurs de l’histoire de notre sport et c’est aussi simple que ça. Rassurez-vous, je ne dis pas que c’est facile, c’est probablement le plus gros challenge de sa carrière dans le cas présent, mais l’histoire ne retient que la finalité... pas les possibilités. Vous souvenez-vous de ma première tribune et des subtilités techniques que j’ai pu énoncer dans l’amélioration du shoot de Giannis Antetokounmpo ? Nombreux sont les joueurs qui, d’une manière ou d’une autre, doivent faire face à la réalité d’une carence technique dans leurs fondamentaux du tir plus ou moins dommageable selon les cas. Lonzo Ball est un autre exemple criard de cette vérité ! Auteur d’une saison universitaire de haut vol à UCLA, où on a pu le voir rentrer des gros tirs très longue distance dans la réputée PAC-12 (Conférence dans laquelle j’ai eu l’honneur d’officier pendant quatre ans à Oregon State), il a malheureusement dû se heurter aux limites de sa technique de tir initiale au sein de la meilleure ligue professionnelle au monde. Gilbert Arenas a d’ailleurs expliqué avec une pédagogie irréprochable les raisons de ses déboires au shoot (pour ceux qui ne connaissent pas Gilbert Arenas, YouTube sera votre ami). Il a mis en avant qu’avec le positionnement complètement désaxé à gauche du déclenchement de son shoot, Lonzo se coupait la moitié de ses options potentielles au niveau du pull up jumper car le défenseur l’encadrant ne lui permettait pas de repositionner le ballon confortablement (voir pas du tout) dans sa poche de tir désaxée. Raison pour laquelle il était condamné à n’utiliser que le step-back quand il attaquait vers sa droite, contrairement à son côté gauche où son pull up jumper après quelques dribbles est tout à fait respectable. Imaginez donc un joueur comme Lonzo Ball, grand, athlétique, gros défenseur, superbe passeur avec une science du jeu digne des plus grands meneurs, réduit à n’être efficace offensivement que sur une moitié de terrain à cause d’une mécanique de tir consciemment non-corrigée par son père malgré les heures interminables consacrées à shooter dans l’arrière cours de la maison familiale. IN-COM-PRÉ-HEN-SIBLE. Sachant de surcroît que plus les années passent, plus les mauvaises habitudes sont difficiles à corriger, Lonzo Ball a fait un gros travail cet été pour transformer bon gré mal gré son défaut technique majeur. Il a réaligné sa gestuelle de tir dans l’axe central et force est de constater que son émancipation du cocon familial lui a fait grand bien et que son shoot est concrètement plus propre et présente une fluidité plus épurée. Même si son pourcentage reste encore bas et qu’il nous a sorti un beau air-ball aux lancers-francs face aux Knicks, le futur semble prometteur pour ce jeune meneur dans lequel Magic Johnson a cru et croit toujours, et qui j’espère restera enfin loin des pépins physiques qui l’ont empêché de donner sa plénitude jusqu’à présent (il pourra remercier ses chaussures BBB « haut de gamme » qui ont vraisemblablement joué un rôle prépondérant dans la dégradation de son intégrité physique). https://www.youtube.com/watch?v=1tOSpa4VgKs

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