Bismack Biyombo : « Boris est un frère, MJ un mentor »

On a discuté quelques minutes avec Bismack Biyombo en marge du Quai 54 et quelques heures après son trade aux Charlotte Hornets.

Bismack Biyombo : « Boris est un frère, MJ un mentor »
Bismack Biyombo était l'invité de marque du Quai 54 ce week-end. Venu défendre les couleurs de son association Children Of Africa, l'intérieur congolais en a profité pour remporter cette 14e édition. Il nous accordé quelques mots juste avant la finale et quelques heures après son trade vers les Charlotte Hornets. BasketSession : Bismack, la nuit a été un peu... particulière non ? Bismack Biyombo : Oui (sourire). J'étais en train dormir quand ça s'est fait. J'en ai parlé à mon agent dans la matinée. Pour être sincère, je ne peux pas dire grand chose pour le moment. Ce n'est pas encore complété, je dois passer des tests physiques. Quand ce sera OK, je pourrai vous dire que je vais tout donner, etc... (rires) Si ça doit se faire, c'est plutôt une bonne nouvelle pour toi de revenir à Charlotte ? Charlotte, c'est une ville que j'aime bien, c'est sympa. Tant que le trade n'est pas officiel c'est difficile... Après, quand j'y serai, on aura toutes ces conversations sur le futur avec les dirigeants, pour voir ce que l'on fait. Orlando peut rappeler et dire "écoute, y'a plus de trade, tu restes ici' (rires). Je reste calme pour le moment. Et puis, c'est un retour auprès de Michael Jordan. Qu'est ce que ça te ferait de le retrouver ? C'est mon sponsor, qu'est ce que je peux dire (rires) ! C'est comme un mentor en fait. Quand j'étais à Charlotte, il m'a beaucoup aidé et appris. Il a eu un rôle important et marquant dans ma carrière. Quand tu viens de l'étranger, sans ta famille, c'est difficile. Il m'a beaucoup parlé. Il venait souvent me voir pendant les entraînements, pour discuter des matches et de mon jeu. Quand il intervient, ce n'est pas un manque de respect par rapport au joueur. C'est parce que c'est "MJ" et qu'il a gagné le respect de tout le monde. A Orlando, l'ambiance devait être sympa avec les autres francophones, Evan notamment... C'est clair. Ce sont des amis. Avec Evan, on parlait plus en français, c'était bien vis à vis des adversaires. On s'est connu avant avec Evan, lorsque l'on a joué au Hoop Summit, on a commencé notre amitié là. On a grandi depuis et on s'est retrouvés dans la ligue. Boris nous disait que tu étais "son" rookie à l'époque à Charlotte, qu'est ce que ça te fait de le voir dans ton équipe au Quai 54 ? J'étais son rookie c'est vrai ! Quand je suis arrivé, il m'a aidé. On mangeait souvent ensemble, mais toujours dans des restaurants, jamais à la maison (rires). Il m'emmenait partout et ne me laissait jamais seul. Dès qu'il me voyait seul, il me disait de venir avec lui.  A Charlotte, il me disait, 'allez, aujourd'hui je vais te faire 5 ou 6 passes, tu vas pouvoir marquer 10 points'. Il m'en a donné plein ! Là, je lui ai dit que je faisais une équipe pour le Quai. Il voulait jouer, s'amuser. C'est un frère pour moi. Il m'a montré comment faire mes premiers pas en NBA. Quel est ton sentiment concernant ta première venue au Quai ? Le Quai 54, c'est une grande célébration du basket. Sans le Quai 54, peut-être que je n'aurais jamais rejoué avec Boris, c'est beaucoup pour moi. C'est une part de basket que l'on aime. On se rencontre, on s'amuse, on passe un bon moment. Gagner ou perdre n'est pas le plus important. On veut passer de bons moments avec les amis et repartir avec des souvenirs. Tu fais partie de ces athlètes qui s'engagent au-delà du basket. Il y a une évolution notable à ce sujet, de plus en plus de sportifs s'impliquent.  Aujourd'hui, on a une vision mondiale et plus seulement tournée vers le basket. En Afrique, le basket est encore limité. Il y a du talent, mais pas suffisamment d'infrastructures. Les joueurs NBA ont commencé à comprendre qu'on ne peut pas se limiter à jouer, on doit voir plus loin, avoir des idées, c'est pour ça que j'ai créé ça. On doit faire de bonnes choses ensemble. En tant qu'Africian, on n'est pas habitués à travailler ensemble. C'est plutôt la division, le combat... On s'est posés des questions avec mes associés pour se demander comment faire des choses et aider nos jeunes frères et soeurs.  On est en train d'avancer, grâce à des musiciens, des sportifs, des acteurs qui sont aussi impliqués... Ça nous aide à faire la différence et à travailler pour ce futur africain.