Les Celtics, pourquoi la crise est plus profonde qu’il n’y paraît

Les Boston Celtics viennent d'enchaîner trois défaites de suite et la situation est peut-être vraiment délicate au sein de l'organisation.

Les Celtics, pourquoi la crise est plus profonde qu’il n’y paraît

Récemment, Jayson Tatum avouait qu’il aimerait jouer avec Bradley Beal, ami de longue date lui aussi originaire de Saint-Louis, Missouri. Avec le contrat de l’arrière All-Star qui arrive à expiration, les mots laissaient penser à une possible association dans le Massachussetts. Et donc une éventuelle signature de Beal aux Boston Celtics une fois libre sur le marché. Mais avec la direction prise par les deux franchises, il se pourrait finalement qu’il soit aujourd’hui plus crédible de voir Tatum avec un maillot des Washington Wizards sur le dos s’ils devaient vraiment se réunir un jour.

Jayson Tatum et Bradley Beal, un futur duo de stars en NBA ?

Les Wizards, renforcés par leurs recrues estivales, pointent à 5 victoires en 7 matches. Pour les Celtics, c’est l’inverse. 5 défaites en autant de rencontres. Alors bien sûr qu’il est trop temps pour vraiment craindre un départ de Tatum, jeune ailier de 23 ans lié à l’organisation au moins jusqu’en 2025. Bien sûr qu’il est aussi trop tôt pour paniquer alors que la saison n’a débuté que depuis deux semaines juste après un été chargé – avec le retrait de Brad Stevens, passé du banc au poste de GM.

Mais un mal-être un peu plus profond ronge les verts et blancs. Des détails se cachent parfois des revers pas toujours faciles à analyser. Perdre pendant la saison régulière n’est pas nécessairement un signal alarmant. Mais la manière, les mots, l’attitude… tout ce qui a autour permet de décrypter une situation délicate.

Boston menait de 14 points à l’entame du quatrième quart-temps avant de complètement craquer devant son public. Avec, au final, une défaite de 14 points contre Chicago à l’issue d’un terrible 38-11 encaissé en douze minutes. Et une sortie des joueurs sous les huées de leurs propres supporters. C’est évidemment la première fois dans l’Histoire qu’une équipe s’incline d’autant de points après avoir justement mené d’autant de points.

Après le match, Marcus Smart, une voix importante du vestiaire, s’en prenait directement à Jayson Tatum et Jaylen Brown en notant que les deux jeunes stars ne « voulaient pas faire de passes. » Une manière de faire comprendre qu’il aimerait aussi être un peu plus impliqué dans les systèmes offensifs tout en renvoyant les cadres à leurs responsabilités. Le message est intéressant mais la façon de faire – en parlant dans la presse plutôt que dans le locker – ne passera sans doute pas bien auprès de Brown et Tatum.

Marcus Smart met une bonne petite cartouche à Tatum et Brown

C’est là une petite preuve d’une certaine déconnexion au sein de l’effectif. Ça ne manque certainement pas de talents. Peut-être même pas de leaders avec le retour d’Al Horford en plus de Smart. Mais en tout, ça manque de cohérence et de lien entre les talents et les leaders. Tatum et Brown sont deux excellents joueurs. Mais ils peinent encore à passer le cap de star à superstar. Pour leur défense, ils ont encore du temps pour y parvenir.

Personne ne peut remettre en questions leurs statistiques, dignes des meilleurs. Mais leur impact laisse parfois à désirer. Surtout quand ça concerne Jayson Tatum, l’un des joueurs les plus individualistes de la ligue – parmi les cadors – en attaque. Son 1 sur 8 dans le money time n’a certainement pas aidé lundi soir. Il pointe d’ailleurs à 55 tirs tentés pour 5 passes décisives sur les deux dernières rencontres. Le bonhomme s’évertue à imiter Kobe Bryant, son mentor, sans forcément en comprendre les ficelles.

Et l’étau se resserre. Autour de lui, autour de Brown, mais aussi autour de tous les membres essentiels de cette franchise. Les Celtics ne sont pas loin de la crise. Dès le mois de juin dernier, The Athletic mettait en lumière des dysfonctionnements et des tensions au sein de l’équipe. Plusieurs joueurs en arrivaient même à la conclusion qu’il fallait changer de coach.

Stevens a démissionné, prenant ensuite la place du mythique Danny Ainge à la tête des opérations basket. Il a donc nommé lui-même son propre successeur, Ime Udoka. Pour l’instant, l’ancien assistant de Gregg Popovich cherche encore ses marques. Parce que ça va prendre du temps pour redorer l’image des Celtics auprès des joueurs. Le traitement accordé à Kemba Walker a laissé des traces.

Pour preuve, quand Blake Griffin réfléchissait à l’idée de rejoindre Boston en cours de saison dernière, il a été refroidi par… un joueur des Celtics, qui soulignait les problèmes au sein de l’équipe. Walker, finalement transféré à Oklahoma City, était proche de Tatum. Tout comme Javonte Green, lui aussi laissé filer. Pas sûr que le jeune homme apprécie. Les défaites accentuent évidemment cette atmosphère morose, voire limite nauséabonde. Et c’est exactement dans ce genre de circonstances que les stars finissent par se barrer…