Mais pourquoi les Bucks sont-ils autant sous-estimés ?

Les Milwaukee Bucks sont présentés comme des outsiders contre les Boston Celtics alors qu'ils sont pourtant champions en titre.

Mais pourquoi les Bucks sont-ils autant sous-estimés ?

Je suis tombé par hasard sur les pronostics des experts ESPN pour le second tour des playoffs. Une prédiction m’a surpris plus que les autres. 14 des 20 journalistes « senior » du géant US imagine les Boston Celtics battre les Milwaukee Bucks. Ça me semble quand même beaucoup. Trop. Ça me conforte d’ailleurs dans cette idée que les champions en titre sont parmi les plus sous-estimés de ces dernières années.

Le constat peut sembler facile à tirer après un Game 1 gagné de plus de 10 points à l’extérieur par Giannis Antetokounmpo et sa bande malgré la maladresse de la superstar grecque. Mais, très sincèrement, j’aurais pensé exactement la même chose si j’étais tombé sur l’avis des experts avant le coup d’envoi de la série. Pour moi, c’est 4-2 en faveur de la franchise du Wisconsin.

Je comprends que l’absence de Khris Middleton, forfait plusieurs semaines en raison d’une blessure au genou, pousse au pessimisme. Mais dans cette histoire, j’ai l’impression que son forfait fait oublier à certains les joueurs encore présents au sein de l’effectif. Les Bucks sont armés, même sans lui. Et ils ont toujours autant de stars que les Celtics au final : 2 contre 2. Antetokounmpo et Jrue Holiday face à Jayson Tatum et Jaylen Brown.

C’est mort pour Khris Middleton contre Boston

Holiday n’est pas souvent considéré au même titre que certains All-Stars (une seule sélection). C’est sans doute ça l’erreur. En playoffs, avec son expérience et sa défense, il me semble au moins aussi « valuable », si ce n’est plus, qu’un joueur comme Brown. Ses 25 points lors du Game 1 et ses 18 pions de moyenne avec quasiment 6 rebonds et plus de 6 passes et 38% à trois-points depuis le début des playoffs parlent aussi pour lui.

Quant à Giannis, il est deux univers au-dessus de tout le monde. Le meilleur basketteur de la planète avec Kevin Durant. Oui, KD a souffert contre la défense de Boston. Antetokounmpo aussi, en quelque sorte, puisqu’il a été limité à 9 sur 25… en compilant un triple-double (24-13-12). Mais physiquement, le « Greek Freak » représente un tout autre défi pour les joueurs des Celtics. Ils ne pourront pas juste se relayer sur lui. Tatum ne fait pas le poids. Al Horford va devoir se démener comme un taré à chaque match pour le contenir. Autant dire que ça ne marchera pas à chaque coup, sachant que ça n’a déjà pas suffi sur ce premier match.

C’est important de parler de physique. Milwaukee est une équipe complètement différente de Brooklyn. Plus grande, plus athlétique, plus forte. Elle ne se laissera pas dominer aux rebonds ou sous cercle. Ni même dans la peinture. Elle n’a pas peur non plus des duels engagés ou des matches « moches » où il faut jouer « salement » pour gagner. D’ailleurs, gagner, elle sait le faire.

Les Bucks ont autant de vécu collectif que les Celtics – encore une grande différence avec les Nets – mais tout en ayant été plus loin dans la compétition. Ils connaissent le chemin du succès. Ils ont été testés et ils ont su aller au bout. Sur ces deux aspects, il sera difficile de les bousculer mentalement. L’inverse étant beaucoup plus probable.

La dynamique des joueurs d’Ime Udoka depuis 2022 donnent envie de croire en eux. Mais la logique de la saison régulière n’est pas celle des playoffs, encore moins quand il s’agit d’affronter plusieurs fois de suite la même équipe. Sur un mini-championnat sur 10 ou 15 matches, ils auraient de vraies chances de terminer premiers. Là, ça fonctionne autrement et ça joue en faveur des Bucks. Surtout que les Celtics ont laissé des plumes en route, même en gagnant 4-0 dans des matches globalement serrés où ils ont été contraint à défendre comme des lions. Leurs adversaires, eux, se sont baladés contre les Bulls.

Au-delà des stars, l’équipe de Milwaukee est au moins aussi profonde que celle de Boston. Le banc des C’s est bon, pas excellent. Même constat en face. Les deux formations utilisent essentiellement 8 joueurs chacune. Le sweep infligé à Brooklyn représente un vrai coup d’éclat mais il faut mesurer l’écart finalement assez grand entre la bande de Durant et celle d’Antetokounmpo.

En résumé, les Bucks ont le meilleur joueur de cette série, plus d’expérience, un profil qui correspond aux Celtics et une équipe au moins aussi talentueuse. La sous-estimer à ce point est sans doute une vraie erreur.