Ces joueurs qui vivent pour le money time

Voici les 10 joueurs à qui on vous conseille de passer la balle en fin de match si le score est serré, statistiques détaillées à l'appui. La clutch attitude, ça ne s'apprend pas.

Ces joueurs qui vivent pour le money time
Le sang froid dans les veines, ça ne s'insuffle pas. Pas plus qu'un état d'esprit assassin lorsque vient le money time. Marquer des paniers lorsque le score est serré dans les derniers instants d'un match, c'est finalement tout un art. D'une saison à l'autre, un joueur peut avoir un peu perdu son "mojo" et être moins décisif à l'approche du buzzer. Mais dans l'ensemble, la constance de certains dans ces moments chauds permet d'affirmer qu'il n'y a pas vraiment de hasard et qu'être clutch, c'est presque inné. Si vous vous demandiez à qui il vaut mieux passer le ballon en fin de match en NBA, on a listé ici les 10 joueurs les plus prolifiques de la ligue dans les 4 dernières minutes du 4e quart-temps et/ou de la prolongation. Ils ne font pas toujours gagner leur équipe (il suffit de voir le bilan collectif au cas par cas ou leur différentiel), mais ces gars-là tremblent rarement lorsque l'on a besoin d'eux. Tous ceux qui ont disputé au moins 8 rencontres avec les critères évoqués plus haut sont éligibles. On notera la présence de trois All-Stars 2016 (Isaiah Thomas, Kevin Durant et Dwyane Wade) et de trois joueurs qui ont déjà connu cet honneur par le passé (Dirk Nowitzki, Deron Williams, Jrue Holiday). Damian Lillard, qui passe pour un "cold-blooded killer" d'élite, a moins eu besoin de briller dans le money time cette saison, au même titre que Stephen Curry, dont les exploits permettent généralement aux Warriors de tuer les matches avant le 4e quart-temps.  

1- Isaiah Thomas (Boston Celtics)

Bilan collectif : 16 matches -  7 victoires, 9 défaites Adresse : 20/37 (54.1%), 2/5 à 3 points (40%), 26/30 sur la ligne (86.7%) Total : 68 points, 11 passes, 9 rebonds, 0 de différentiel. Ceux qui ont suivi les Boston Celtics cette saison savent à quel point Isaiah Thomas est clutch et ne seront pas surpris de le retrouver en tête de ce classement. Si les C's sont aussi bien classés, c'est aussi parce que l'ancien meneur de Sacramento et Phoenix est terrifiant en fin de match en termes de productivité et d'adresse. Aucun autre joueur de cette liste n'atteint la barre des 50% au shoot. Thomas, lui, tourne à 54% (!), tout en étant fiable sur la ligne quand l'équipe adverse a la mauvaise idée de faire faute sur lui. Le gars n'est pas All-Star pour rien !

2- Kemba Walker (Charlotte Hornets)

Bilan collectif : 11 matches - 6 victoires, 5 défaites. Adresse : 18/47 (38.3%), 2/11 à 3 points (18.2%), 27/28 sur la ligne (96.4%) Total : 65 points, 13 rebonds et 5 passes, +12 de différentiel. Lorsque les matches sont accrochés, les Hornets savent généralement à qui s'en remettre. Tous les ballons finissent dans les mains de l'ancien champion NCAA et, même s'il a tendance à se transformer en "volume shooter" (47 shoots contre 37 pour Thomas et avec 5 matches de moins !) dans ces situations, Charlotte a plus gagné que perdu lorsqu'il a pris ses responsabilités, comme le traduit son différentiel de +12. Là où Kemba Walker fait la différence, c'est sur la ligne des lancers (27/28), où certains perdent leurs moyens lorsque le résultat d'un match est en jeu.

3- Dirk Nowitzki (Dallas Mavericks)

Bilan collectif : 13 matches - 6 victoires, 7 défaites. Adresse : 21/45 (46.7%), 8/17 à 3 points (47.1%), 11/11 sur la ligne (100%) Total : 61 points, 29 rebonds et 6 passes, +39 de différentiel. Déjà que sur un plan global on perçoit difficilement le déclin de l'Allemand, celui-ci est aussi clutch que dans sa prime jeunesse dans le money time.  Lorsque Dirk Nowitzki est sur le terrain pour une fin de match accrochée, les Mavs sont à +39 (!) et l'animal tourne à 47.1% à 3 points et à 100% sur la ligne des lancers, l'un de ses jardins depuis son arrivée dans la ligue. Le fait que le "Wunderkind" soit encore capable de donner des leçons à ses adversaires peut donner pas mal d'espoirs à Dallas en playoffs. Personne n'aura envie de se trouver sur le chemin de Dirk lorsqu'une qualification pour les demi-finales sera en jeu dans les ultimes secondes d'un game 7... https://www.youtube.com/watch?v=H3Ncdt3aRCA

4- Rodney Hood (Utah Jazz)

Bilan collectif : 13 matches - 6 victoires, 7 défaites. Adresse : 22/48 (45.8%) - 8/18 à 3 points (44.4%), 9/13 sur la ligne (69.2%) Total : 61 points, 10 rebonds, -23 de différentiel. Avec ses 23 ans, Rodney Hood est le plus jeune joueur de ce classement. C'est aussi l'une des très bonnes surprises cette saison du côté de Salt Lake City, où il n'a pas eu à déplorer de blessure majeure comme l'an dernier pour sa saison rookie. On savait que l'ancien joueur de Duke avait un QI basket élevé et de belles qualités défensives. On sait maintenant que son équipe peut lui faire confiance pour "exécuter" dans le money time. Si son différentiel (-21) ne parle pas forcément pour lui, il faut le nuancer par le fait que le Jazz a pris l'eau à trois reprises sur les 13 matches disputés au couteau par la franchise cette saison. En dehors de ces accidents, Rodney Hood a montré de l'aplomb, de l'audace, de l'adresse (45.8%) et une alternative intéressante à Gordon Hayward, que l'on retrouve un peu plus loin dans ce classement.

5- Monta Ellis (Indiana Pacers)

Bilan collectif : 18 matches - 10 victoires, 8 défaites Adresse : 21/53 (39.6%) - 3/12 à 3 points (25%) - 15/21 sur la ligne (71.4%) Total : 60 points, 13 rebonds et 13 passes, -22 de différentiel. Étonnamment, les Pacers ont plus souvent été "sauvés" par Monta Ellis que par Paul George cette saison. En tout cas, le "Mississipi Missile" s'est montré plus clutch que son camarade All-Star ces derniers mois, avec 60 points inscrits en 18 matches et un bilan positif dans ces situations tendues. Depuis ses coups de chaud chez les Warriors, Ellis a mûri et croque moins de feuilles qu'à l'époque. Cela dit, comme on ne se refait jamais complètement, on peut voir qu'il n'hésite pas à arroser copieusement lorsque l'opportunité de tuer le match lui est donnée : 39.6% en global et 25% à 3 points. On notera quand même que son activité globale en fin de match est archi-précieuse pour les Pacers, "Montay" (comme il faut le prononcer sous peine de se faire reprendre de volée par l'intéressé) étant un rebondeur et un passeur sous-coté dans le money time.

6- Deron Williams (Dallas Mavericks)

Bilan collectif : 13 matches - 8 victoires, 5 défaites. Adresse : 19/46 (41.3%) - 6/15 à 3 points (40%) - 16/18 sur la ligne (88.9%) Total : 60 points, 13 passes et 10 rebonds, +38 de différentiel. Si on peut toujours être nostalgique du D-Will qui rivalisait avec Chris Paul et Rajon Rondo au sommet de la hiérarchie des meneurs il y a quelques années, il a au moins retrouvé une certaine crédibilité en signant à Dallas. Relativement solide à la mène après quelques années d’errements à Brooklyn, Williams est incroyablement clutch dans les moments chauds. L'ancien du Jazz a presque le même différentiel que Dirk Nowitzki (+38) et n'a perdu que 5 matches décidés dans les derniers instants sur 13. Presque parfait sur la ligne, Deron Williams a aussi repris confiance en son shoot, comme l'a prouvé son game winner en double-prolongation contre Sacramento. https://www.youtube.com/watch?v=QM79gjbVeJ0

7- Kevin Durant (OKC Thunder)

Bilan collectif : 12 matches - 9 victoires, 3 défaites. Adresse : 16/33 (48.5%) - 5/11 à 3 points (45.5%) - 19/20 sur la ligne (95%) Total : 56 points, 11 rebonds, +23 de différentiel. Ça ne vous surprendra pas, "KD" aime faire naître le désespoir chez les équipes qui croient pouvoir accrocher OKC lorsque le résultat n'est pas encore décidé dans les dernières minutes. Orlando a pris le bouillon deux fois face au MVP 2014 cette saison et seules trois équipes (sur 12 qui ont poussé le Thunder dans ses retranchements), se sont sorties des griffes de la star et de son camarade Westbrook. Avec 48.5%, Durant est le deuxième joueur le plus adroit de ce classement derrière Isaiah Thomas et un métronome sur la ligne. Défendre sur "KD" en général est un cauchemar, devoir le faire dans le money time est une torture. https://www.youtube.com/watch?v=-H4fYk31eew

8- Gordon Hayward (Utah Jazz)

Bilan collectif : 14 matches - 6 victoires, 8 défaites. Adresse : 15/33 (45.5%) - 1/7 (14.3%), 23/28 sur la ligne (82.1%) Total : 54 points, 15 rebonds et 13 passes, -21 de différentiel. Gordon Hayward a porté le Jazz sur ses épaules pendant la blessure de Rudy Gobert. Durant cette période pas évidente à négocier pour Quin Snyder et ses hommes, l'ailier a été clutch à plusieurs reprises, prouvant qu'il pouvait être, à l'occasion, un véritable go-to-guy. On remarquera quand même qu'il ne vaut mieux pas le servir à 3 points, puisque Hayward n'a rentré qu'une seule de ses 7 tentatives longue distance en fin de match. Pour le reste, c'est plutôt très actif et extrêmement fiable. https://www.youtube.com/watch?v=3zaNlhc2q_w

9- Dwyane Wade (Miami Heat)

Bilan collectif :  9 matches - 8 victoires, 1 défaite Adresse : 16/35 (45.7%) - 0/1 à 3 points (0%) - 22/29 sur la ligne (75.9%) Total : 54 points, 9 rebonds et 6 passes, +32 de différentiel. Bon courage si vous espérez battre le Heat dans une fin de match serrée alors que Dwyane Wade est sur le parquet. "Flash" n'a connu la défaite qu'une seule fois en 9 matches accrochés !  L'arrière floridien ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas et n'a pris qu'un seul tir extérieur dans ces rencontres, se contentant de petits jumpers ou de drives tranchants dont il a (toujours) le secret. D-Wade a effectué une excellente préparation physique durant la dernière intersaison et il en récolte les fruits sur ces fins de matches tendues où Miami a besoin de lui.

10- Jrue Holiday (New Orleans Pelicans)

Bilan collectif : 13 matches - 6 victoires, 7 défaites. Adresse : 16/34 (47.1%) - 2/11 à 3 points (18.2%) - 17/20 sur la ligne. Total : 51 points, 15 passes et 9 rebonds, +8 de différentiel. Jrue Holiday n'a plus le niveau All-Star et n'est pas encore parvenu à aider suffisamment Anthony Davis dans sa tâche herculéenne de ramener NOLA dans la course aux playoffs. Pour autant, son physique commence à le laisser tranquille et il compense sa production globale relativement faible par rapport à ses standards de début de carrière par un sang froid très intéressant en fin de match. L'ex-meneur des Sixers devance ainsi des stars comme Paul George, "Boogie" Cousins ou James Harden dans ce classement, ce qui ne peut pas être un hasard. Les Pelicans vont avoir besoin de sa clutch attitude sur les 30 derniers matches de la saison. https://www.youtube.com/watch?v=ACHFgN_2Svk

Mention clutch honorable : Paul George (11e), DeMarcus Cousins (12e), James Harden (13e), Danilo Gallinari (14e), Nikola Vucevic (15e), Victor Oladipo (16e), Ish Smith (17e), Evan Fournier (18e).

Source : NBA.com