Comment reconstruire efficacement les Warriors en 5 étapes

Comment reconstruire efficacement les Warriors en 5 étapes

Equipe fantastique qui a sombré cette saison, les Golden State Warriors peuvent repartir de l’avant en suivant ces décisions.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / Analyse
BS passe en mode GM. Alors que les playoffs sont temporairement mis à l’arrêt, c’est le moment de se concentrer sur une franchise qui pourrait revenir sur le devant de la scène la saison prochaine. Les Golden State Warriors. Cette reprise du basket dans la bulle, où les performances de haut voltige se multiplient, nous ont rappelé à quel point Stephen Curry et ses partenaires nous manquer. Surtout leurs coups de chaud. Mais ils feront bientôt leur retour. Enfin, bientôt… ils feront leur retour quand la NBA décidera d’une date pour l’exercice 2020-2021. Fin décembre ou en janvier quoi. Et s’ils sont en vacances aujourd’hui, ou plutôt en train de se préparer pour leur comeback, les Californiens font déjà figure de candidats au titre l’été prochain. Mais ça nécessite tout de même quelques ajustements importants au sein de l’effectif. Présentation de cette mission reconquête en cinq étapes. Comment reconstruire efficacement les Chicago Bulls en 5 étapes

1) Rester patients

Terriblement paradoxal. Parce que même en insistant sur le fait que les Warriors veulent se hisser à nouveau au sommet de la ligue, il leur faudra comprendre qu’un retour sur le trône ne se fera pas forcément rapidement. Les cadres ont tous pris de l’âge. 32 ans pour Steph, 30 pour Klay Thompson, idem pour Draymond Green. Ça fait encore quelques années au plus haut niveau. Au moins trois. Ce n’est donc pas une urgence absolue. Un constat important parce que la franchise dispose de plusieurs assets très importants qu’il serait préférable de ne pas bazarder en prétextant un besoin immédiat. Ces atouts, ce sont le deuxième choix de la draft à venir ainsi que le pick (protégé top-3) des Minnesota Timberwolves en 2021. Deux éléments très importants pour reconstruire une organisation. Deux éléments convoités. Attention à ne pas les céder trop tôt (ni trop tard).

2) Des multitudes d’options à la Draft

Ce n’est pas tous les jours qu’une équipe finaliste en 2019 (mais aussi 2018, 2017, 2016, 2015...) hérite du deuxième choix lors de la loterie l’année suivante. Les Warriors sont en position de force. Leurs meilleurs joueurs – Kevin Durant mis à part – sont toujours là et ils peuvent associer un jeune potentiellement très prometteur à leur noyau dur. Sauf que, manque de chance, la cuvée des prochains rookies est moins chargée en talents, et surtout en superstars – que les précédentes. N’empêche que les dirigeants peuvent peaufiner plusieurs stratégies.

Première option : Piocher le plus fort

Le plus simple (ou pas…) et le plus évident revient à piocher le meilleur joueur disponible, QUEL QUE SOIT SON POSTE. Même si c’est un meneur qui se retrouvera coincé derrière Stephen Curry. Peu importe. Déjà, ça devrait être la règle de base pour n’importe quelle équipe qui pioche dans le top-cinq. Pour les Warriors, c’est important de vraiment sélectionner le prospect le plus talentueux. Déjà parce que sa valeur sera forcément plus élevée sur le moment en cas d’échange. Ensuite parce que il sera donc plus à même de s’intégrer de suite dans une très bonne équipe, quitte à sortir du banc. Et enfin parce qu’il est préférable de pouvoir compter sur une potentielle star de demain pour assurer le relais dans quelques années. D’après les différents experts, LaMelo Ball, James Wiseman et Deni Ajdiva sont les trois joueurs les plus convoités une fois Anthony Edwards choisi en première position par les Minnesota Timberwolves.

Deuxième option : Descendre à la draft

Si jamais les Warriors ont ciblé un autre joueur que les trois mentionnés ci-dessus, ils peuvent toujours essayer de descendre de quelques crans à la Draft. Prenons l’exemple d’Onyeka Okongwu, intérieur comparé à Bam Adebayo. Il est attendu en neuf. Mais son profil de grand athlétique et polyvalent peut correspondre à l’équipe de Steve Kerr. Plutôt que de le prendre en deuxième position, autant essayer de récupérer le sixième ou septième choix et de réclamer un atout supplémentaire (joueur confirmé, jeune talent ou pick supplémentaire) à l’équipe qui aura la possibilité de remonter dans le top-trois. Plus d’assets… qui peuvent ensuite former un package encore plus large pour essayer d’aller dénicher une superstar. Avec donc un jeune (Okongwu), le pick des Wolves et un nouveau choix de draft. Décision : Sans offre de trade imminente, on penche plutôt pour James Wiseman. En priant pour qu’il se rapproche plus d’Anthony Davis que d’Hassan Whiteside.

3) Tenter de faire venir un quatrième All-Star

Les « super teams » sont un peu moins à la mode en NBA. Il y en a toujours, bien sûr, mais les duos de stars ont remplacé les « Big Three » cette saison. Ça laisse la possibilité de pouvoir jouer le titre sans empiler trop d’individualités. Mais les Warriors peuvent justement reprendre la main en ajoutant un top player supplémentaire à leur groupe. Ils ont les atouts pour faire réfléchir les autres GM : le deuxième choix de la Draft (ou Wiseman une fois la Draft passée), le pick des Wolves et… Andrew Wiggins.

Andrew Wiggins intouchable... vraiment ?

Depuis qu’ils ont récupéré l’ailier canadien en l’échange de D’Angelo Russell, les Warriors n’ont cessé de répéter qu’ils comptaient vraiment sur le jeune homme de 25 ans. Rappelons qu’ils disaient la même chose au sujet de Russell (même s’il n’écartait pas un trade) pour finalement le transférer quelques mois après. Il faut comprendre qu’en NBA, c’est très important de contrôler la narration. Si toutes les équipes sont persuadées que Golden State va se séparer de Wiggins, sa valeur va instantanément chuter. Les discussions seront centrés sur son contrat (autour des 30 millions jusqu’en 2023), ses performances en dent de scie, le fait qu’il n’ait pas explosé autant qu’imaginé, son attitude parfois trop passive, etc. ça donne l’impression d’un boulet que les Dubs veulent refourguer. Mais en assurant qu’il fait partie du projet, ça créé le sentiment inverse. Le GM qui négocierait pour Wiggins aurait éventuellement l’illusion qu’il va priver les Warriors d’une de leur pièce maîtresse. Soudainement, dans sa tête, ce ne sont plus eux qui veulent le virer mais lui qui souhaite le dénicher. Une forme de manipulation. Peut-être qu’ils comptent vraiment sur lui. Et rien que pour le mettre en confiance, c’est dans leur intérêt de le répéter. Mais si une offre se présente avec la possibilité de récupérer un joueur plus confirmé ou plus régulier, ils sauteront dessus.

Quelles superstars disponibles ?

Voilà donc pour le package : Wiggins, les deux picks. Très solide. Mais pour attirer qui ? Les progrès spectaculaires des Phoenix Suns à Disney ont sans doute convaincu Devin Booker de rester dans l’Arizona un peu plus longtemps. Kevin Love se fait vieux. Gordon Hayward est souvent blessé et, vu son salaire, ça ne vaut pas le coup. Il reste éventuellement Victor Oladipo et Bradley Beal. Le premier ne mérite pas de céder tous les assets. Il peine encore à se remettre de sa blessure au genou. Le second est déjà bien plus intéressant… Mais là encore, patience. Un certain Giannis Antetokounmpo est susceptible de se retrouver libre en 2021. Autant gardez les atouts pour une vraie superstar. Même si les Milwaukee Bucks ne transféreront jamais le Grec, même s’il menace de partir à l’expiration de son deal. Ils tenteront jusqu’au bout de le convaincre de rester. Sans vrai « game changer » de disponible, autant attendre.

4) Réfléchir au cas Draymond Green

Mr. Triple-double est devenu Mr. Triple-simple. Ou Triple-cinq. 5-5-5, comme ses stats. Draymond Green n’a plus beaucoup d’impact sur le jeu. Peut-être parce qu’il n’avait pas beaucoup de raisons de se motiver. Si les Warriors redeviennent conquérant, avec un groupe solide, on peut penser que l’intérieur All-Star retrouvera de la rage de vaincre et de la justesse. Il mérite de toute façon d’avoir sa chance. Parce qu’il est l’un des piliers de l’équipe sur et en dehors du terrain.

5) Recruter intelligemment à la Free Agency

Personne ne veut recruter « bêtement ». Mais certains ont tendance à dépenser de l’argent un peu à tout va. Avec la crise du coronavirus et le boycott de la Chine en début de saison, les budgets seront revus à la baisse à la fin de l’été. Les Warriors doivent cibler les joueurs confirmés et polyvalents – ou à l’inverse très spécialisés – pour boucher leur effectif autour de Curry, Thompson, Wiggins et Green. Il faut un meneur back-up qui tient la route, des shooteurs, si possible profil « 3 and D », et un peu de viande dans la raquette. Au moins un très bon ailier polyvalent capable de jouer 3 et 4 dans un cinq « small ball ». Dans la peinture, Tristan Thompson ou Paul Millsap sont deux joueurs intéressants mais sans doute chers. Les Warriors devraient essayer de sonder Marc Gasol en lui vendant la possibilité de vivre en Californie, pour un candidat au titre. Il peut accepter un salaire plus réduit. James Johnson, Kent Bazemore (ancien de la maison), Tony Snell, E’Twaun Moore, Jae Crowder, Marco Belinelli, James Ennis, Mo Harkless, Tony Snell ou encore les frères Morris sont toutes des pistes à exploiter. Privilégier les contrats courts pour garder de la marge de manœuvre en cas de départ de Giannis en 2021. L’effectif des Golden State Warriors après la reconstruction Un cinq majeur avec Stephen Curry, Klay Thompson, Andrew Wiggins, Draymond Green et Marc Gasol. Puis Jeff Teague, Ky Bowman, Jordan Poole, Kent Bazemore, Marco Belinelli, Kevon Looney, Marquese Chriss et James Wiseman en sortie de banc. Est-ce que ça joue le titre ? Peut-être pas. Mais c’est vraiment très profond. Les Warriors sont prêts à terrifier de nombreuses équipes. Again.
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