Pourquoi le retour de Derrick Rose à New York était un coup de génie

Après un premier passage raté à New York et des galères, Derrick Rose est fantastique avec les Knicks. Et ce n'est peut-être pas fini...

Pourquoi le retour de Derrick Rose à New York était un coup de génie
Derrick Rose est indispensable aux New York Knicks et l'une des raisons pour lesquelles ils vont retrouver les playoffs. Cette phrase, on aurait éventuellement pu imaginer la prononcer en 2016, lorsque le MVP 2011 avait rejoint le projet de Phil Jackson en même temps que son ami Joakim Noah. Pas en 2021, après avoir douté de la pertinence de son retour et, il n'y a pas si longtemps, de sa capacité à éviter une fin de carrière en dehors de la NBA. Rose porte à nouveau le maillot des Knicks depuis février dernier et un trade en provenance de Detroit. Sauf que cette fois, la donne est très différente. Ce qui ressemblait à un petit move d'ajustement pour faire plaisir à l'intéressé et à Tom Thibodeau, s'est transformé en home run. Ce que fait Derrick Rose depuis 32 matches, après s'être vu signifier par Dwane Casey qu'il avait autant de chances de jouer les playoffs à Detroit qu'à New York, est du genre prodigieux, inespéré et franchement enthousiasmant. Une preuve de l'impact de Rose, devenu l'un des meilleurs 6e hommes de la ligue ? Sans lui, le bilan des Knicks est de 16 victoires pour 20 défaites. Insuffisant pour jouer une place qualificative directe en post-saison. Avec lui, New York est à 22 victoires pour 10 défaites. Et dans chacune d'entre elles ou presque, l'ancien All-Star a joué un rôle déterminant avec une efficacité déroutante. S'il avait débuté la saison avec New York, il aurait sans doute été l'un des favoris pour le titre de 6e homme de l'année, tant son apport n'a rien à envier à celui d'un Jordan Clarkson, favori des médias pour succéder à Montrezl Harrell. Touché par le COVID-19, Derrick Rose raconte une expérience inquiétante

Pas loin du 50-40-90 !

Après son superbe match contre les Los Angeles Clippers dimanche (25 points, 8 passes et 6 rebonds à 11/17), Derrick Rose peut se targuer d'être l'un des joueurs les plus proches d'une saison en 50-40-90, un club que peu de joueurs ont su intégrer un jour.  En arrondissant, le meneur de Gotham affiche un 49-42-87 qu'on n'aurait pas osé envisager à ce stade de sa carrière. Pour ne rien gâcher, en plus d'être l'un des rares membres du groupe à avoir déjà connu les playoffs et y avoir passé un tour, Rose est un coéquipier et un leader de vestiaire apprécié. Voir D-Rose réussir aussi bien à New York,  bien parti pour finir la régulière avec l'avantage du terrain à l'Est, est fort symboliquement. On avait bien senti qu'il avait encore du basket dans les mains lors de ses passages à Minnesota et Detroit. Mais pas à ce point, après avoir traversé autant de choses et été contraint de se réinventer. Rose a toujours été un excellent slasher, mais c'est son explosivité, fortement réduite par ses graves blessures consécutives, qui lui permettaient de faire la différence. Désormais, il s'appuie sur un shoot à mi et longue distance bien plus fiable que par le passé, même à sa grande époque avec les Bulls. Le numéro 4 des Knicks ne précipite rien et dicte le tempo comme le vétéran qu'il est devenu. Il sait que Tom Thibodeau n'attend plus de lui les mêmes miracles que dans les premières années de leur aventure à Chicago. Sa mission sur 25 minutes : distribuer le jeu sur un secteur où les Knicks sont faiblards et exploiter à la finition toutes les ouvertures laissées par l'adversaire. Le voilà à plus de 14 points et 4 passes de moyenne, sur les pourcentages effarants évoqués plus haut. Derrick Rose très ému en apprenant la blessure de son coéquipier en direct

De retour sur les lieux du fiasco

Le premier passage de Derrick Rose à Big Apple avait été du genre rock and roll. Il  avait d'abord dû gérer un passage devant le juge pour des accusations de viol (dont il a été disculpé), avant d'être l'un des visages les plus identifiables de la saison loupée de la franchise. Médiatiquement, ce jour où il a disparu du paysage sans prévenir personne à quelques heures d'un match pour aller retrouver son fils à Chicago a été assez dévastateur. Les habitués du Madison Square Garden l'identifiaient déjà comme l'emblème de l'un des plus féroces rivaux des Knicks dans les années 90. Il n'a pas fallu plus que cela pour que la plupart des fans souhaitent rapidement ne plus voir Rose sous leurs couleurs. Aujourd'hui, alors que la ferveur est revenue du côté de Penn Station et dans tout Manhattan, c'est le sentiment inverse qui règne. On se frotte les mains d'avoir vu Leon Rose, le nouveau boss de l'équipe, envoyer Dennis Smith Jr et un 2e tour de Draft aux Pistons pour récupérer un joueur d'un tel calibre. C'est peut-être ce move qui fera la différence au 1er tour entre une élimination et le début d'une épopée.
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