Les statistiques incriminantes de Dillon Brooks en playoffs

Éliminé des playoffs ce vendredi, Dillon Brooks a signé une très mauvaise série sur le plan statistique.

Les statistiques incriminantes de Dillon Brooks en playoffs

On a beaucoup entendu Dillon Brooks au premier tour des playoffs, mais on l’a un peu moins vu. L’ailier des Grizzlies n’a pas vraiment assumé ses provocations envers LeBron James et a signé une très mauvaise série, au moins statistiquement. Après l’élimination de Memphis par les Lakers ce vendredi, il est temps de faire le point.

Une chute déconcertante dans les stats brutes

Auteur d’une saison régulière tout à fait décente, les chiffres de Dillon Brooks ont pris un vilain coup en playoffs. De 14,3 points par match, l’ailier est passé à 10,5 unités. Alors qu’il tirait à 39,6 % en saison régulière, signe d’une adresse approximative, il a chuté à 31,2 %. Une baisse particulièrement significative à trois points, où ses 32,6 % à trois points sont devenus un vilain 23,8 %.

Dans ce contexte, on aurait pu attendre du coéquipier de Ja Morant qu’il s’ajuste et tente moins de tirs longue distance, mais il a fait tout l’inverse. En moyenne, il a pris un tir extérieur de plus en post-season (7) qu’en saison régulière (6). Un volume très important pour un shooteur si peu fiable.

Se rapprocher du cercle pour compenser cette maladresse aurait été difficile. D’abord à cause du modèle défensif des Lakers, mais aussi de son manque de réussite au panier sur la série (43 %). Ce qui n’a pas bougé, en revanche, c’est son nombre de fautes (3,3 par match) et de ballons perdus (1,2 contre 1,4 en régulière).

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Une sous-efficacité offensive inquiétante

Avec 0,79 point par tir tenté en moyenne, Dillon Brooks a été l’un des joueurs les moins prolifiques du premier tour des playoffs. Seuls trois joueurs ont fait pire que lui : Tyus Jones (0,73), Royce O’Neale (0,69) et PJ Tucker (0,57). Et, contrairement à eux, le chatouilleur d’ours n’a pas d’excuses.

Les trois joueurs en dessous de lui prennent entre 5 et 7,3 tirs par match en moyenne. Lui en prend 12,8, un volume conséquent. Il est également le seul qui dépasse les 20 % de Usage Rate (statistique quantifiant la proportion de possessions d’une équipe qui revient à un joueur) — Jones en approche avec 19,4 % — et qui dispose de responsabilités conséquentes au scoring.

Un différentiel effrayant pour les Grizzlies

Les Grizzlies s’en sortent généralement bien mieux lorsque Dillon Brooks est sur le banc. En comparaison avec ces moments, Memphis affiche un différentiel de -15,9 (points marqués — moins encaissés pour 100 possessions). Il s’agit de l’un des pires des playoffs, tout simplement.

Son impact est négatif des deux côtés du terrain, mais surtout en attaque (-15) compte tenu de son inefficacité. Au différentiel global, LeBron James, James Harden et Nikola Jokic, entre autres, sont encore pires que lui. À la différence qu’eux ne sortent du terrain que pendant une dizaine de minutes, deux fois moins que Brooks, ce qui représente un échantillon beaucoup moins convaincant — avec, notamment, une pincée de garbage time.

Le bilan statistique de l’ailier sur ces playoffs est très mauvais, et il n’aurait pas pu rêver pire timing. Agent libre cet été, il n’est pas dans les meilleures dispositions pour signer un gros contrat. Les Grizzlies, qui ont notamment tenté d’acquérir OG Anunoby en cours de saison, y réfléchiront probablement à deux fois avant de lui offrir une importante prolongation.

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