Free Agency NBA : Les gagnants et les perdants du premier weekend

Un bilan des premières signatures avec les gagnants et les perdants de ce début de Free Agency NBA 2023.

Free Agency NBA : Les gagnants et les perdants du premier weekend

Gagnants : Los Angeles Lakers

Quand Rob Pelinka ne suit pas les exigences de LeBron James et d’Anthony Davis, deux stars qui avaient poussé pour rameuter Russell Westbrook à Los Angeles, il fait mine de rien du très bon boulot. Les transferts effectués en cours de saison dernière ont métamorphosé les Lakers, alors au-delà de la dixième place à l’Ouest, et ont fortement contribué au parcours épique en playoffs avec une qualification jusqu’au finales de Conférence après être passé par le play-in.

Le GM continue sur sa lancée durant cette Free Agency avec plusieurs mouvement très intéressants du côté de la cité des anges. Gabe Vincent, cadre du Heat finaliste NBA, débarque pour 33 millions sur 3 ans. Un contrat vraiment honnête pour un joueur qui « fit » parfaitement avec James. Son adresse, sa capacité à jouer avec ou sans le ballon, sa défense, sa dureté et son expérience sont autant d’atouts pour L.A.

Autre recrue, Taurean Prince est un « 3 and D » susceptible de faire du bien dans la rotation. Les candidats au titre ne manquent jamais d’ailiers polyvalents capables de bien défendre et de mettre des trois-points. Cam Reddish et Jaxson Hayes sont des arrivées un peu moins pimpantes mais ils sont tous les deux jeunes et athlétiques, ce qui est toujours bon à prendre.

Les Lakers ont surtout conservé leurs principaux Free Agents, et pour des montants vraiment raisonnables ! Rui Hachimura (51 millions sur 3 ans), D’Angelo Russell sur une courte durée (37 millions sur 2 ans) et enfin Austin Reaves (54 millions sur 4 ans). C’est presque un braquage dans le cas de Reaves. Il s’est affirmé comme le troisième meilleur joueur du roster, l’une des premières options offensives en fin de match, et il est prolongé pour 44 millions de moins que ce à quoi il pouvait prétendre en signant par exemple pour le max dans une autre franchise.

Perdant : Austin Reaves, enfin surtout son agent

Le jeune arrière a pris le max de ce que les Lakers pouvaient lui offrir… mais 54 millions, ça paraît peu pour un joueur pressenti pour signer un deal autour des 100 millions. Son agent pouvait sans doute négocier un meilleur contrat ailleurs et forcer la franchise californienne à s’aligner. Ou alors peut-être que les Angelenos ont refroidi tout le monde en laissant filtrer l’information selon laquelle il conserverait Reaves quel que soit le prix.

Austin Reaves, la prolongation parfaite pour les Lakers !

Les équipes ont 72 heures pour s’aligner sur les offres faites à leurs restricted free agents. Trois jours pendant lesquels l’autre franchise se retrouve bloqué puisqu’une partie de sa masse salariale est engagée. Les Rockets, par exemple, ont manifesté un intérêt pour l’arrière non drafté mais lui proposer un contrat aurait eu pour conséquence de ralentir les emplettes de l’organisation texane, qui a signé plusieurs joueurs au cours du weekend. Néanmoins, ça reste étonnant qu’une autre formation comme les Spurs ou les Pacers n’ait pas tenté sa chance.

Quelqu’un comprend ce qui se passe ? Houston Rockets

Free Agency 2023 Fred VanVleet Free Agents

Après avoir gagné 17, 20 puis 22 matches lors des trois dernières saisons, les Rockets ont décidé de se montrer compétitifs. Ils ont d’abord embauché Ime Udoka, coach finaliste avec les Celtics en 2022, sur le banc. Puis ils ont recruté des vétérans confirmés en dépensant à tout va l’enveloppe massive dont disposait la franchise sous le Cap. Fred VanVleet débarque pour plus de 130 millions sur trois ans, Dillon Brooks choppe 80 millions sur quatre saisons et même Jock Landale bénéficie d’un nouveau contrat à 32 millions, lui aussi sur quatre ans (seule la première année est garantie). Jeff Green arrive après avoir été sacré avec les Nuggets.

Sur le papier, c’est intéressant. L’idée d’encadrer les jeunes talentueux que sont Jalen Green, Alperen Sengun, Amen Thompson et compagnie avec des pros aguerris peut avoir du sens. Mais du coup, il y a une espèce de double « timeline » assez étrange au sein de l’équipe. Avec d’un côté des joueurs suffisamment forts pour avoir de gros temps de jeu et pas seulement faire office de mentors et de l’autre des jeunes qui ont besoin de minutes pour se développer. Comment un Cam Whitmore va trouver son compte derrière Brooks, Eason et Thompson ?

En plus, les joueurs signés sont bons mais pas non plus assez pour tout changer. En fait, il existe un scénario où Houston perd moins de matches mais sans en gagner beaucoup non plus, où la valeur de certains jeunes baisse parce qu’ils ne jouent pas et où les vétérans finissent par demander leur transfert parce que la situation ne leur convient pas. Affaire à suivre.

Quelqu’un comprend ce qui se passe ? Toronto Raptors

Les Raptors ont fait le choix de ne pas se reconstruire (pour l’instant) et après tout pourquoi pas. C’est à leur honneur. Ils ont sacrifié un premier tour de draft pour faire venir Jakob Poeltl en cours de saison dernière et ils ont transformé l’essai en offrant 80 millions sur quatre ans au pivot autrichien. Mais sans vrai recrutement autour et avec le départ de Fred VanVleet – à peine compensé par l’arrivée de Dennis Schröder – cette équipe peut-elle vraiment espérer faire mieux que le play-in à l’Est ?

Gagnant : Fred VanVleet

Quitte à le mentionner sur les paragraphes précédents, autant rappeler que Fred VanVleet est un winner. C’est un champion NBA (2019) et il est maintenant l’heureux titulaire d’un contrat maximum avec un salaire supérieur à 43 millions de dollars la saison. 43 millions dans un marché texan où les taxes sont bien moins importantes qu’ailleurs. Il sera l’un des joueurs les mieux payés du championnat. En plus, en signant pour trois ans, il s’est laissé une porte de sortie au cas où ça se passe mal aux Rockets. Sacré destin pour un meneur non drafté à sa sortie de la fac.

Le grand guide de la Free Agency NBA 2023, équipe par équipe

Gagnants : Les MVP de l’Euroleague

Que ce soit le Team USA qui termine septième de la Coupe du Monde 2019, les U19 qui ne finissent même pas médaillés aux derniers championnats du monde, Victor Wembanyama drafté en première position ou encore les internationaux qui raflent cinq MVP de suite en NBA, tous les signaux indiquent que les Etats-Unis ne dominent plus complètement la planète basket. Et ça pousse les franchises à s’intéresser de plus en plus à ce qui se fait ailleurs.

De quoi donner de nouvelles ambitions aux meilleurs joueurs d’Euroleague, scrutés de plus près outre-Atlantique. Les deux derniers MVP de la compétition ont ainsi signé avec une équipe cet été. Vasilije Micic et Aleksandar Vezenkov ont tous les deux paraphé des contrats sur plusieurs années avec des millions garantis à la clé, respectivement pour le Thunder et les Kings. Et ce sont potentiellement de supers pioches pour ces deux équipes !

Perdants : Portland Trail Blazers

NBA DAMIAN LILLARD ON FIRE

Parlons de l’éléphant dans la pièce. Le dénouement n’est pas encore connu mais la principale information de ce premier weekend de Free Agency reste un deal qui n’est pas encore fait, à savoir celui concernant Damian Lillard. Le meneur All-Star a finalement demandé son transfert après 11 années passées à Portland. Un scénario qui semblait de toute façon inévitable, même si le joueur avait juré rester fidèle à la franchise qui l’a drafté en 2012. Inévitable parce qu’il réclamait du renfort et une analyse simple du marché suffisait à comprendre que les Blazers ne pourraient pas lui offrir une seconde star.

Quel que soit le package récupéré en échange, et même si celui-ci est bon, la franchise de l’Oregon restera perdante d’une certaine manière. Parce que son joueur le plus emblématique portera un autre maillot. Parce que même si elle fait mine de vouloir rester compétitive, il est possible qu’elle passe par une reconstruction ou qu’elle squatte le ventre mou du classement en attendant l’avènement de Scoot Henderson. Le futur est peut-être brillant à Portland mais d’abord, il va falloir pleurer le départ de Lillard.

Gagnants : Les stars de la classe de draft 2020

Les joueurs draftés en 2020 sont éligibles à une extension et certains d’entre eux ont donc touché le pactole. Tyrese Haliburton, LaMelo Ball et Desmond Bane ont chacun signé un contrat supérieur à 200 millions de dollars. Ça fait toujours plaisir sur le compte en banque.

Perdants : Denver Nuggets

La quête de doublé commence mal pour les Nuggets. Le recrutement des champions en titre est assez faiblard pour l’instant. Reggie Jackson et DeAndre Jordan ont prolongé mais ils occupaient des rôles anecdotiques sur le terrain. Jeff Green est parti, tout comme le très précieux Bruce Brown, signé pour plus de 40 millions par les Pacers. Justin Holiday aura du mal à le remplacer. Bref, l’effectif est plus faible alors que la concurrence s’annonce encore plus féroce à l’Ouest. Il faudra que les cadres tiennent physiquement pendant toute la saison et qu’ils évoluent encore un cran au-dessus pour que Denver finisse à nouveau sacré.

Gagnant : Bruce Brown

Fraîchement couronné, en étant d’ailleurs l’un des joueurs les plus décisifs des finales, Brown a pris le gros chèque. Celui offert par les Pacers. 45 millions sur deux ans. Une somme mirobolante pour un joueur de complément. L’arrière est fort, certes, mais pas de là à assumer un salaire digne d’une troisième option dans cette ligue. Ce n’est même pas dit qu’il soit titulaire !

Free Agency NBA : le gros bilan du premier weekend

Surtout, il faut voir si son impact sera vraiment le même dans une formation évidemment moins forte. Indiana peut nourrir des ambitions à l’Est, une qualif’ en playoffs par exemple, mais pas beaucoup plus. Dans tous les cas, Bruce Brown est un homme encore plus riche depuis ce weekend. La franchise s’est protégée avec une option équipe sur la deuxième année du contrat mais il est sûr de toucher au moins une vingtaine de millions garantis.

Gagnants : Phoenix Suns

Les Suns étaient mis au défi après avoir fait venir Bradley Beal en marge de la draft : ils devaient alors construire tout un effectif autour de leurs meilleurs joueurs sans pour autant avoir vraiment de moyens ou d’espace significatif sous le Cap. Au point où Deandre Ayton était pressenti pour être sacrifié en l’échange de joueurs de devoir.

Au final, non seulement les dirigeants ont conservé Ayton mais en plus ils ont réussi à renforcer le banc en signant Keita Bates-Diop, Chimezie Metu, Drew Eubanks, Yuta Watanabe et Eric Gordon tout en conservant Josh Okogie et Damion Lee. Les noms ne sont pas ronflants mais c’est solide et cohérent. Surtout que ces gars-là seront surtout là pour assurer toutes les tâches de l’ombre derrière un « Big 4 » ultra talentueux composé d’Ayton, Beal, Devin Booker et Kevin Durant.

Dans les coulisses, tout se passe comme prévu. Phoenix a créé un effectif monstrueux sur le papier. Réponse désormais sur le terrain dans les mois à venir.

Perdants : Philadelphia Sixers

Free Agency NBA 2023 - James Harden Philadelphia Sixers NBA

Un temps pressenti, Fred VanVleet a préféré l’appel des Rockets. En activant sa dernière année de contrat pour demander son trade, James Harden limite les possibilités des Sixers, qui ne récupéreront probablement pas un autre All-Star en échange. L’effectif va sans doute s’affaiblir alors qu’il était déjà trop juste pour aller au bout. D’ailleurs, les dirigeants n’ont signé que Patrick Beverley, qui représente finalement plus un nom qu’un vrai renfort.

Pas sûr que ça plaise à Joel Embiid. Il se peut qu’à un moment, ce soit finalement lui qui demande à partir. La seule hypothèse pour sauver Philadelphia reste une arrivée de Damian Lillard. Mais c’est très hypothétique et ça induirait un départ de Tyrese Maxey, le seul joueur d’avenir de cette équipe.

Gagnants… pour l’instant : Cleveland Cavaliers

Les Cavaliers avaient besoin de snipers extérieurs pour renforcer leur rotation. Ils ont justement enrôlé des spécialistes en faisant venir Max Strus, Georges Niang et Ty Jerome. Le groupe paraît meilleur que l’an dernier. Mais ils ont payé le prix pour ça. Strus va toucher 64 millions sur quatre ans et c’est beaucoup pour un arrière « lent » de 1,96 mètres qui ne convertissait « que » 35% de ses tentatives extérieures la saison dernière. Niang prend aussi plus de 20 millions.

Si jamais ces deux là ne se montrent pas en réussite, ils risquent vite d’être « inutiles » au sein du groupe. Avec des salaires trop conséquents pour leur rendement sur le terrain. C’est un scénario à ne pas trop vite écarter. En attendant, Cleveland a quand même adressé ses principaux besoins tout en conservant Caris LeVert.

Perdant… pour l’instant : Miami Heat

Tout changera évidemment si le Heat arrive à récupérer Damian Lillard et donc à se constituer son propre « Big 3. » Mais pour le moment, Miami perd surtout des joueurs majeurs. Gabe Vincent, Max Strus… sans forcément recruter. Kevin Love reste, Thomas Bryant débarque et Josh Richardson revient au bercail. Mais ça reste léger pour espérer une nouvelle campagne héroïque.