Gregg Popovich, ses mots sur le phénomène Victor Wembanyama

Avec le sourire, l'entraîneur des San Antonio Spurs Gregg Popovich a pris le temps de s'exprimer sur l'arrivée de Victor Wembanyama.

Gregg Popovich, ses mots sur le phénomène Victor Wembanyama

Gregg Popovich avait le sourire en conférence de presse. La nuit dernière, les San Antonio Spurs, avec le #1 pick de la Draft NBA 2023, ont mis la main sur Victor Wembanyama. Un talent présenté comme "générationnel" et qui suscite d'énormes espoirs.

Après David Robinson et Tim Duncan par le passé, le coach texan va avoir, probablement pour la dernière fois de sa carrière, l'opportunité de s'occuper du développement en NBA d'un #1 pick. Un ultime défi revigorant pour Popovich, qui devrait d'ailleurs signé un nouveau contrat de trois ans.

Face à la presse, l'entraîneur de 74 ans a semblé tout simplement impatient de pouvoir travailler avec le Français. Avec une volonté claire de construire autour d'un véritable phénomène. Basket Session vous propose de (re)découvrir les propos du coach des Spurs Gregg Popovich.

L'opportunité de récupérer Victor Wembanyama

"Il est certain qu'il s'est passé suffisamment de choses dans cette organisation pour que l'on se demande pourquoi nous avons bénéficié d'une telle sérendipité, c'est certain. Et, bien sûr, il n'y a pas de réponse à cette question."

"Nous sommes donc ravis d'avoir pu recruter Victor. Il est évident que c'est un sacré talent, un jeune homme très mature. Mais comme pour chaque choix, qu'il s'agisse du #1 pick, du #27 ou du #38, nous avons la responsabilité, envers chacun d'entre eux, de créer un environnement qui leur permette de réussir au mieux."

La pression sur le Français

"Je ne sais pas ce que je vais lui dire quand je vais avoir l'opportunité de mieux le connaître. Nous n'avons pas encore une relation personnelle. Mais de ce que j'ai vu, je ne crois pas qu'il aura besoin de grand-chose de ma part au niveau de la gestion de la pression. Ses parents ont déjà fait un énorme boulot."

"On parle des attentes autour de lui. Mais comme je le dis souvent, il ne faut pas sauter les étapes. Il faut suivre le chemin, A, B, C puis D. Avec différents niveaux à chaque fois. Il faut s'adapter aux systèmes, au jeu, aux règles qui sont un peu différentes par rapport à la FIBA.

Il doit s'habituer. A cause de toute la hype, il va avoir une cible sur le dos. Plus que les systèmes, il sera important de poser un cadre et un environnement où il sera à l'aise. Il doit être Victor. Ce n'est pas LeBron, Tim, Kobe ou qui que ce soit d'autre. Il est Victor et nous voulons qu'il soit lui-même."

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"Donc nous allons faire ce que nous avons déjà réalisé par le passé, avec tous les joueurs, nous allons observer, être présent pour le conseiller, donner des suggestions, répondre à ses questions et être disponible pendant son intégration à l'équipe, à la ville, à sa nouvelle vie.

On doit voir ce qu'il va manger, qui va préparer ses repas, toutes les facettes de son existence. Mais ce n'est pas gravé dans la pierre, il n'y a pas une seule façon de faire. Les gens demandaient avec Tim Duncan : 'Quels sont ses besoins ? Qu'allez-vous faire ?'. Et j'avais répondu : 'Je n'en sais rien. Je vais le mettre sur le terrain, le voir jouer et voir'. 

Commencer à tout gérer, ce n'est pas une bonne manière de débuter."

"Il a de bonnes dispositions. Une bonne combinaison entre son intelligence et sa gestion des émotions. Les deux en même temps. Il comprend la hype, l'attention qu'il reçoit. Mais il gère ça. Quand il est sorti à l'aéroport de New York, il avait le sourire. Il a donné quelques autographes.

Il a profité du moment. Après 15 ou 20 ans, il va probablement moins en profiter (rires). Mais actuellement, il a été accessible pour tout le monde. Et on voit qu'il aime ça. Je pense qu'il comprend comment il doit gérer ses responsabilités. Il n'a pas besoin de beaucoup de conseils."

Gregg Popovich impatient de ce défi

"Je ne compare pas les joueurs, donc cela n'arrivera pas. Comme je l'ai dit, il est Victor. Et je veux qu'il soit lui-même. Ensuite, bien évidemment, n'importe qui serait excité à l'idée d'obtenir le #1 pick de la Draft, donc je suis très excité. Vous ne voulez pas que je saute en l'air pour vous, n'est-ce pas ? Je ferais bien un saut périlleux, mais j'en aurais pour trois mois."

"Les gars, qui ont joué pour nous l'an dernier et vont continuer, ont eu un super été. Et je le pense de tout mon cœur. Un super été. Le staff a été en charge de tout ça, je n'ai absolument rien fait. Je me suis contenté d'observer. Tous les joueurs ont des qualités individuelles et comprennent comment nous voulons jouer.

 En prenant de l'âge, ils se développent. C'est top. Nous sommes impatients de les mettre avec Victor."

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Les plans de l'été

"Nous parlons de ce qu'il devrait faire dans les prochaines semaines. Il n'a jamais arrêté de jouer, il était dans les Playoffs en France, et ça vient juste de se finir. Mais il va participer à la Summer League. A quel point, nous ne le savons pas encore. 

Comme je l'ai dit, j'ai seulement parlé avec lui au téléphone, quelques fois. Donc, je dois savoir ce qu'il en pense. Je veux aussi discuter avec son entourage, ceux qui l'ont entraîné toute sa vie. Et nous prendrons des décisions tous ensemble. Mais il sera là."

"Disponible pour la Coupe du monde avec la France ? Oh, c'est une décision qui n'a pas encore été prise je pense."

L'impact des anciens

"Oui bien sûr, j'ai parlé avec Tony (Parker). Et avec beaucoup de gens, comme vous pouvez vous en douter. Tony est un grand fan."

"Si Tim (Duncan) va bosser avec lui ? Tim se trouve souvent à la salle, Manu (Ginobili) aussi. Des anciens joueurs, quand ils sont présents, viennent aussi. Mais sur le développement de Victor au quotidien, Tim ne le fera pas. Mais je veux vous garantir qu'ils vont avoir des discussions.

Victor a déjà montré son intérêt pour lui parler et passer du temps avec Tim et David (Robinson). Donc ça arrivera. Mais on ne le verra pas le faire bosser."

"Laisser Victor être Victor ? Bien évidemment, je crois que je l'ai déjà dit. Je vais le regarder. Et vous avez raison de faire le parallèle avec Manu. Oh mon dieu qu'il était chiant (rires). Je le dis car il est juste à côté dans l'autre salle.

J'ai appris tellement de Manu à ce sujet. Vous ne pouvez pas transformer les joueurs en ce que vous pensez qu'ils doivent devenir. Vous devez comprendre ce qu'ils sont et en profiter. Car aucun joueur n'est parfait."

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