Houston Rockets, petits mais costauds

Le « super small ball » des Rockets a posé des difficultés aux Lakers lors du Game 1 des demi-finales de Conférence Ouest hier soir.

Houston Rockets, petits mais costauds
« Nous avons une équipe unique. Complètement différente des autres. » Mike D’Antoni sait de quoi il parle. Le coach des Houston Rockets a enfin eu carte blanche pour aller bout de ses idées. Au bout de son raisonnement et de sa philosophie : un basket rapide joué par cinq joueurs mobiles capables de courir, driver et shooter. Sa formation est parfois terriblement ennuyeuse et agaçante – parce que le collectif flamboyant de ses ex-Suns s’est transformé en concours d’isolation dans le Texas. Mais ses troupes savent faire dans l’efficacité. Et surtout la combativité. Aucun pivot, deux ailiers alignés dans la peinture… unique, ça c’est sûr.

« Au final, peu importe la taille. Si vous avez du cœur et si vous êtes un compétiteur, vous pouvez être sur le terrain », résume James Harden.

Ah, du cœur, ça on ne peut pas leur enlever ! Les Rockets savent se faire mal. Ils savent se battre. Et c’est sans doute ce coté coriace qui les rend si difficiles à bouger malgré leur écart en centimètres. Hier soir, ils ont bousculé les Los Angeles Lakers pour s’imposer 112-97 en ouverture des demi-finales de Conférence Ouest. Une victoire avant tout… défensive ! Parce que c’est ça, la grosse différence avec les anciennes équipes de D’Antoni. Ici, dans la bulle, ça se donne des deux côtés du parquet. CQFR : Miami pousse Milwaukee au bord du gouffre, Houston impressionne !

Même James Harden se met à défendre !

Houston encaisse 101 points sur 100 possessions depuis le début des playoffs. La meilleure équipe de la compétition dans ce domaine pour l’instant. Tout simplement. Primordial pour compenser la maladresse des superstars lors du premier tour remporté in-extremis (4-3) contre le Thunder.

« C’est évident que si nos tirs ne rentrent pas, nous devons pouvoir nous reposer sur autre chose. Et c’est notre défense. On l’a prouvé. Dans cette série contre OKC, nous avons manqué des tirs mais notre défense nous a fait gagné des matches », insiste Harden.

Cette nuit, le barbu a limité ses adversaires directs à 4 sur 16 aux tirs. Alors, évidemment, ce n’est pas lui qui se coltinait LeBron James. Il a commencé le match sur JaVale McGee. Mais s’il est souvent dans la lune en défense, ce qui peut créer des brèches, il est vraiment robuste pour sa taille. Difficile à dominer dos au panier. Parce que solide sur ses appuis. Harden ne se laisse pas enfoncer par les intérieurs adverses. Surtout, il semble enfin concentré sur sa tâche. Un peu à l’image de son block décisif sur Luguentz Dort à la fin du Game 7 contre le Thunder. Historiquement forts en attaque, les Rockets seraient-ils devenus efficaces en défense ? Ils n’ont pas vraiment le choix.

« Nous sommes plus petits donc nous devons jouer dur », précise Russell Westbrook.

Des Rockets plus combatifs que leurs adversaires

Malgré seulement 48 petites heures de repos après un Game 7 épique, les Texans ont joué avec beaucoup plus d’agressivité et de passion que les Californiens hier soir. Ils en voulaient. Ils ont pris autant de rebonds que leurs adversaires et les ont poussés à la faute en provoquant des balles perdues. Derrière, leur vitesse pose des problèmes en contre-attaque. LBJ a été limité à 20 points et 7 sur 15 aux tirs par un Eric Gordon capable de se muter en chien de garde quand il combat chaque écran. Houston, Get Small Or Die Trying Anthony Davis a fini avec 25 points à 10 sur 16 mais sans marquer un seul panier sur la tête de P.J. Tucker en 26 face-à-face. Le pivot titulaire de Houston dépasse à peine le double-mètre mais il sait bouger son opposant. Et A.D. préfère largement affronter des grands patauds que des petits costauds.

« Oui, je suis petit mais je suis fort. Je peux rester devant n’importe qui. Je ne vais pas abandonner. Je vais me battre sur chaque action », promet Tucker.

Une mentalité contagieuse. De Tucker à Robert Covington en passant par Gordon et même les deux MVP des Rockets. Maintenant, il leur faudra tenir toute la série à ce rythme… et ça c’est déjà beaucoup plus compliqué.