John Wall est bien un crack

On le pensait incapable de sauver des Wizards minés par sa rivalité avec Bradley Beal. En deux temps trois mouvements, John Wall a redressé la barre et fait taire les sceptiques.

John Wall est bien un crack
Tout va très vite en NBA. Il y a un peu plus d'un mois, on se demandait si l'avenir de John Wall ne se trouvait pas ailleurs qu'à Washington, une équipe au début de saison très décevant et gangrenée par des tensions entre le meneur et Bradley Beal. On avait même osé ne pas le retenir dans notre sélection pour le All-Star Game, la faute au classement des Wizards, que l'on n'imaginait pas redresser le barre avec autant de vigueur et en si peu de temps. Aujourd'hui, Wall est indiscutable et a ramené son équipe au 5e rang à l'Est, à cinq petites victoires des Cavs. Le 19 février, il fêtera sa quatrième participation de suite au gala de mi-saison et sa présence est désormais incontestable. Le talent de Wall n'a jamais été en cause. La fiabilité de son shoot, peut-être, à un moment. Sa capacité à tirer le meilleur parti de la situation curieuse devant laquelle il s'est retrouvé avec Beal, un numéro 1 bis auto-proclamé avec un salaire nettement supérieur au sien, certainement. Le classement n'est pas figé et il reste 35 matches aux hommes de Scott Brooks pour confirmer qu'ils seront bien de la partie mi-avril. Mais quoi qu'il en soit, John Wall a prouvé ces dernières semaines qu'il avait un mental et un caractère d'élite. L'ancien joueur de Kentucky a mis de l'eau dans son vin et appris à mieux cohabiter avec Bradley Beal, sans pour autant lui céder le statut d'alpha dog qu'il semblait réclamer. Sur le terrain, Wall est plus que jamais le patron et réussit la meilleure saison de sa carrière [(22.9 points (↑), 10.3 passes (↑), 4.5 rebonds à 46.2% (↑) et 2.2 interceptions (↑), 81.6% sur la ligne (↑)], bien que rien n'ait fonctionné comme prévu au démarrage. Le groupe aurait pu imploser après avoir subi 8 défaites lors des 10 premiers matches ou lâcher prise lorsque le top 8 était à quatre ou cinq longueurs, mais le flegme de Brooks et la confiance de Wall en son talent et en celui de ses partenaires a permis à DC de gommer son retard. En attaque, peu de meneurs ont une créativité supérieure lorsqu'il s'agit de trouver un partenaire démarqué ou une telle facilité à attaquer le cercle. Défensivement, le 1st pick 2010 n'est pas en reste et a augmenté son intensité et sa rigueur avec plus de 2 interceptions par match, quelques contres spectaculaires et une faculté accrue à "tenir" son vis à vis. Les Celtics, nouveaux ennemis jurés des Wizards, peuvent témoigner du regain de compétitivité de Wall, Jae Crowder en particulier...

Beal a compris qui était le n°1

Si Wall et Beal n'iront peut-être jamais faire de banana boat ensemble, ils ont l'air de s'être apprivoisés et d'apprécier le talent de l'autre. Les dents de l'arrière de 23 ans rayent nettement moins le parquet et il s'est probablement rendu compte de l'écart qui le sépare encore de son collègue du backcourt en termes d'expérience et de niveau de jeu. Après le match remporté à New Orleans dimanche, il déclarait même : [superquote pos="d"]Beal : "Heureux de grandir à ses côtés"[/superquote]
"Quand j'entends des gens dans le public faire des "oooh" ou des "aaah" après une action de John, je ne comprends pas. C'est la première fois que vous le voyez faire ça ? Parfois je reste bouche bée, parce que je ne sais pas comment il fait pour délivrer des passes comme ça. Il s'améliore constamment et c'est un joueur toujours altruiste. Je suis heureux de grandir à ses côtés".
Peut-être l'ex-Gator continue-t-il de rêver d'être le chef de meute, et peut-être dégoupillera-t-il un jour, mais il a désormais l'intelligence de ne plus se plaindre ouvertement et de penser collectif. Lui aussi est plus prolifique que jamais en dépit de certains "matches sans", mais lorsque rien ne semble vouloir rentrer de son côté (entre le 18 et le 23 janvier il a par exemple shooté à 18/59, soit 30.5%), il s'appuie volontiers sur son aîné, élu joueur du mois de décembre à l'Est. Les gestes de connivence et les encouragements mutuels sont plus fréquents, les combinaisons sur le terrain aussi. C'est ce qui explique, en partie, la dynamique actuelle des Wizards, qui restent sur 15 victoires en 20 matches, meilleure bilan sur cette période au sein de la Conférence. Difficile de savoir si les Wizards seront capables de faire mieux qu'en 2014 et en 2015, lorsqu'ils avaient atteint les demi-finales de Conférence avec Randy Wittman, mais le projet bat nettement moins de l'aile qu'en fin d'année dernière. Avec les retours de blessure des uns et des autres (coucou Ian Mahinmi), la confirmation du talent de certains (Otto Porter Jr, excellent et MIP under the radar) et la cohabitation apaisée du binôme sur lesquelles sont basées les ambitions, allez savoir si Washington n'est pas capable de profiter du flou hiérarchique qui règne derrière Cleveland cette saison...

Les 10 derniers matches de John Wall

Date Opp. Score Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
Jan 29 @NO W 107-94 37:05 8 19 42.1 0 3 0.0 2 4 50.0 0 1 1 19 3 2 1 2 18
Jan 27 @ATL W 112-86 30:24 7 17 41.2 1 2 50.0 4 6 66.7 1 5 6 9 4 0 0 0 19
Jan 24 BOS W 123-108 37:43 11 20 55.0 1 2 50.0 4 5 80.0 0 7 7 7 4 3 1 2 27
Jan 23 @CHA W 109-99 37:58 9 20 45.0 0 1 0.0 6 7 85.7 0 4 4 7 5 1 0 2 24
Jan 21 @DET L 112-113 38:39 6 15 40.0 0 2 0.0 7 9 77.8 2 5 7 10 4 2 0 3 19
Jan 19 @NY W 113-110 37:12 11 21 52.4 1 3 33.3 6 8 75.0 0 5 5 13 2 3 0 2 29
Jan 18 MEM W 104-101 36:59 7 18 38.9 1 5 20.0 10 10 100.0 1 1 2 13 4 2 1 2 25
Jan 16 POR W 120-101 27:59 10 17 58.8 2 3 66.7 2 2 100.0 1 3 4 7 4 2 0 0 24
Jan 14 PHI W 109-93 30:02 9 17 52.9 3 4 75.0 4 5 80.0 2 5 7 7 3 2 0 1 25
Jan 11 @BOS L 108-117 38:43 4 21 19.0 0 5 0.0 1 2 50.0 3 4 7 11 1 3 1 2 9