Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants

Kawhi Leonard et Paul George ont choqué le monde en débarquant aux Los Angeles Clippers. On a analysé ce que signifiait ce move pour tous ses acteurs.

Kawhi et PG aux Clippers : les gagnants et les perdants

Jerry West : Gagnant et roi du monde

Jerry fucking West. Si les Los Angeles Clippers avaient l'espoir de réussir à montrer une grosse team, c'est avant tout parce qu'ils comptent dans leurs rangs le mastermind ultime et le marionnettiste le plus discret de tous les temps. West, 81 ans, élabore des plans aussi intelligents que machiavéliques depuis qu'il a mis fin à sa carrière de joueur elle-même légendaire. L'arrivée de Shaquille O'Neal aux Lakers ? C'est lui. Le coup de poker pour récupérer Kobe Bryant pourtant drafté par Charlotte ? Encore lui. Les fondations de la dynastie des Golden State Warriors ? Toujours le "Logo". Tantôt dans un rôle d'architecte en chef, tantôt dans celui de "whisperer", West a impacté plusieurs transactions parmi les plus importantes des 25 dernières années. Le voilà qui réussit maintenant le cruel prodige de mettre sa franchise de coeur, les Lakers, en position latérale de sécurité avec deux moves synchronisés démentiels. Si Michael Winger, le General Manager, et Lawrence Frank, le président, vont probablement recueillir (à juste titre) les louanges (West fuira comme souvent la lumière) la patte du grand Jerry est clairement identifiable. Le fait que les médias, même ce fou furieux de Woj, n'aient pas eu vent de la rencontre Kawhi-PG ou même simplement de la demande de trade de ce dernier, est prodigieux dans une ère où rien ne reste caché bien longtemps. Les Clippers n'avaient qu'une fenêtre de tir réduite pour empêcher Kawhi d'aller aux Lakers. La condition était simple : ils récupéraient Paul George, Leonard débarquait. Comme d'habitude, l'audace et la rapidité d'esprit du camp où se trouvait Jerry West a payé. Au bout d'un moment, on n'appelle plus ça des coïncidences, mais la manifestation du génie.

Le suspense et la NBA : Gagnants

A moins d’être fan de l’équipe en question, ce n’est pas forcément marrant de débuter une saison en connaissant d’avance les deux finalistes, et parfois même le futur vainqueur. Certes, la NBA réserve toujours son lot de surprises et d’histoires. Cette année en a été l’une des meilleures preuves, puisque l’archi-favori a été décimé par les blessures au pire des moments. Mais c’est quand même plus sympa quand plusieurs équipes peuvent légitimement prétendre au titre suprême. En ce sens, le départ de Kevin Durant des Golden State Warriors était une première étape intéressante. Mais les Los Angeles Lakers pouvaient encore faire figure de grand épouvantail s’ils réussissaient à associer Kawhi Leonard à LeBron James et Anthony Davis. Même en complétant l’effectif avec deux, trois joueurs de Pro B, des mecs de D-League et le chauffeur du bus de Boulazac, ils auraient quasiment tué tout suspense. Maintenant que Kawhi et Paul George sont aux Los Angeles Clippers, une bonne dizaine d’équipes peut espérer jouer les premiers rôles. Avec les deux équipes de LA, les Warriors, les Nets, les Bucks, les Celtics, les Sixers, les Nuggets ou encore les Blazers ou le Jazz, la compétition n’a peut-être jamais paru aussi ouverte dans l’histoire de la ligue. La NBA ne peut que s’en féliciter. Surtout après une saison et des playoffs où les audiences ont été en baisse pour plusieurs raisons. La signature de LeBron James aux Los Angeles Lakers, sur la côte Ouest, là où les matches se finissent trop tard pour les fans de la côte Est, était une des explications. La domination des Golden State Warriors aussi. Désormais avec une énorme star et un intrigant duo à Brooklyn (là où les matches peuvent être vus par tout le pays à une heure décente), ainsi qu’un championnat particulièrement ouvert, Adam Silver peut espérer de belles audiences. Et des ventes accrues de produits dérivés, surtout que des joueurs majeurs changent d’uniforme. Et pour nous, fans, cette saison sera un régal à suivre.