Kawhi Leonard, franchise player en cours de développement

Kawhi Leonard continue de franchir les étapes à toute allure. La prochaine ? Devenir le visage des San Antonio Spurs, rien que ça.

Kawhi Leonard, franchise player en cours de développement
LeBron James. 2,03 m et 113 kilos (selon les mesures de NBA.COM), du toucher, du Q.I basket, un shoot en progression constante, du talent, beaucoup de talent, une capacité à jouer à tous les postes et une puissance physique incroyable. Bref, le basketteur ultime. Sûrement pas le plus élégant à voir jouer mais les distinctions individuelles et les records du King s'enchaînent à la même vitesse que Leo Messi compile les buts. Normal, dans ces conditions, que très peu d'observateurs et de fans imaginent un joueur capable de freiner le quadruple MVP de la ligue. Finalement, il y en a bien un qui a le profil idéal. Kawhi Leonard, quinzième choix de Draft (en 2011), débarqué dans le Texas sans faire de bruit. Role player dans le système de Gregg Popovich lors de saison rookie, l'ailier bondissant est devenu un lieutenant de luxe, "le futur visage des Spurs", selon coach Pop, pourtant pas habitué à balancer de telles louanges. Comme nous vous l'expliquions avant les finales, le natif de Californie a les arguments pour répondre à la puissance de LBJ et freiner quelque peu le seigneur de South Beach. En fait, le numéro 2 des San Antonio Spurs fait même mieux ça. N'en déplaise à Danny Green, Kawhi Leonard est la raison principale des performances en demi-teinte du natif d'Akron. Pour le troisième match consécutif, ce dernier a inscrit moins de 20 points, à moins de 50% de réussite aux tirs. Ce n'était bien sûr encore jamais arrivé cette saison. A ce rythme-là, Leonard pourrait même prétendre au titre de MVP des finales. Vous imaginez, un role player, MVP des finales ? Pourtant, il continue de se montrer discret en dehors des parquets, humble et prêt à faire le job sans rechigner à la tâche.
"Il y a des gars qui sont attirés par la lumière et d'autres non", résume coach Popovich à ESPN. "On n'a rien fait pour le transformer, il était déjà comme ça. Il est calme, humble et il veut être un grand joueur. Il travaille dur avant et après l'entraînement."
Kawhi Leonard, role player... plus tellement, en fait. Son éthique de travail, ses progrès vertigineux depuis son arrivée dans la ligue et sa marge de progression font de lui un joueur majeur des San Antonio Spurs, la meilleure franchise de la NBA depuis maintenant 15 ans. Qu'il s'agisse de sa défense sur LeBron James ou de son statut, le sophomore préfère la jouer modeste :
"Je suis un role player et je joue dans une équipe qui joue le titre. Le présent est le plus important."   "Je n'ai pas l'impression de défendre si bien que ça sur lui (LeBron). Il continue d'enchaîner les paniers lorsqu'il est agressif, j'essaye juste de contester ses tirs, de lui rendre la vie difficile. Je me donne pour l'équipe."
Une réponse typique d'un joueur des Spurs. Comme si, finalement, Kawhi Leonard était fait pour jouer au sein du collectif texan. Dans les faits, LeBron manque effectivement beaucoup de shoots ouverts sans que Leonard y soit pour grand chose au moment de l'action. Mais on peut presque se demander si, comme face aux Bulls en demi-finale de conférence lorsque Jimmy Butler se chargeait du King (43% de réussite pour lui dans la série), James ne perd pas un peu confiance face à ce type de défense. En le privant de l'accès au cercle, Leonard retire l'essence même du jeu du meilleur joueur de la ligue. Il n'y a pas de doute, Pop a vu juste, son protégé de 21 ans a les capacités pour reprendre la franchise en main au départ du Big Three. Si on mettait de côté tout le folklore, on pourrait même lui décerner la troisième place dans ce fameux Big Three, avec Tony Parker et Tim Duncan. Il n'y a pas qu'en défense que le jeune joueur a fait ses preuves. D'abord comparé à Bruce Bowen, Kawhi Leonard a bien plus d'une flèche dans son arc. Il peut artiller à trois-points (39% de réussite de loin pendant les playoffs), prendre des rebonds, monter au dunk depuis la ligne de fond, etc. Il se rapproche finalement plus d'un joueur comme Luol Deng que d'un pur chien de garde défensif. Seul point noir qui l'empêche de postuler pleinement à un rôle de franchise player : peut-il créer son propre shoot et, surtout, créer pour les autres ? C'est peut être sur ce point que Leonard se distingue des autres stars de l'effectif des Spurs :
"Je suis un role player, il n'y pas d'action appelée pour moi, je n'ai pas d'isolation, donc je suis un role player. Je joue pour Tim, Manu et Tony, les gars qui jouent en iso."
Pour cette raison, Kawhi Leonard n'est pas encore prêt à mener une franchise vers les sommets, mais il ne manque pas d'ambition pour autant :
"Je veux devenir un grand joueur. C'est pour ça que je joue. Je m'entraîne dur tous les jours pour être meilleur."
Les Spurs ne sont pas encore l'équipe de Kawhi Leonard mais cela ne saurait tarder...