Kevin Garnett et le load management : « Vous me payez pour jouer, alors fermez vos gueules »

Kevin Garnett fait partie des glorieux anciens qui conchient le load management et trouvent que les athlètes se laissent trop faire...

Kevin Garnett et le load management : « Vous me payez pour jouer, alors fermez vos gueules »
Vous avez peut-être lu ce matin la tirade de Kevin Garnett sur le bon vieux temps et cette époque où les joueurs NBA étaient "des hommes" qu'il aurait été impossible de dompter dans une bulle comme celle de Disney World. Lors de ce même passage dans le podcast de Complex, le "Big Ticket" a évoqué un autre aspect du jeu actuel qui semble le débecter au plus haut point : le load management.
"Nous sommes dans une ligue différente aujourd'hui. Vous savez quoi ? Je vais être honnête avec vous, même si on va me chier dessus pour ça. Aucun préparateur physique aujourd'hui ne viendrait me dire combien de minutes je dois jouer. Une fois que je suis sur le terrain, j'y reste. Si je suis capable de jouer, je joue. Vous me payez pour jouer, donc fermez vos gueules et laissez moi jouer au basket. Fin de la discussion, pas besoin de débattre".
Kevin Garnett n'a pas cité de noms, mais il est assez évident que le tacle vise des stars actuelles comme Kawhi Leonard, qui s'est plié sans broncher au load management proposé par les Toronto Raptors la saison dernière. De plus en plus de joueurs se sont fait à l'idée de manquer des matches et de souffler plusieurs fois par saison pour préserver leur organisme en vue de batailles plus importantes. LeBron n'a pas toujours été contre le load management Garnett n'est pas le seul glorieux ancien à vomir le procédé. Depuis qu'il est propriétaire des Charlotte Hornets, Michael Jordan fait passer la consigne à ses coaches d'éviter au maximum de céder à cette tentation dont Derrick Rose disait toutefois qu'elle aurait pu sauver sa carrière. Voilà ce qu'expliquait Steve Clifford, ex-coach de Charlotte dans le New York Daily News.
"Nos joueurs ne se reposent généralement pas lors du deuxième match d'un back to back. On ne se repose pas juste pour se reposer. Michael Jordan disait chaque saison aux joueurs : 'Vous êtes payés pour jouer 82 matches'. [...] Je fais ce métier depuis 20 ans. Avant, jouer 82 matches était une preuve de courage pour beaucoup de gars. Il y a toujours eu des joueurs qui ne voulaient pas jouer, mais ils étaient l'exception".
On peut toujours se demander si tous les anciens qui critiquent ce fonctionnement actuel auraient agi comme ils le disent. Les enjeux financiers et le système ne sont plus les mêmes. Et les basketteurs de 2020 ont grandi dans un environnement et une culture sportive différents. Si un Kevin Garnett était né au basket 20 ans plus tard, aurait-il osé se dresser contre une manoeuvre qui ne met certes pas en valeur sa "toughness", mais qui lui aurait permis d'être plus performant plus longtemps ?