L’eau ça mouille et Rudy Gobert est le seul joueur indispensable du Jazz

Le Jazz prend l'eau sans Rudy Gobert. Si le doute existait chez certains, la question est réglée : le franchise player de cette équipe, c'est lui, pas Donovan Mitchell.

L’eau ça mouille et Rudy Gobert est le seul joueur indispensable du Jazz

Il n'y a pas si longtemps, le débat existait chez les fans du Jazz et chez les simples observateurs. Surtout lorsque les deux joueurs n'avaient pas encore signé leurs (gros) contrats respectifs et étaient en froid. Qui de Rudy Gobert ou de Donovan Mitchell est le plus indispensable à la réussite de la franchise ? Les rapports entre eux se sont apaisés et les deux All-Stars jouissent aujourd'hui de deals lucratifs. La réponse à la question est toutefois en train de se matérialiser.

Voilà trois matches que Rudy Gobert est absent après être entré en protocole Covid. On pouvait se dire qu'avec l'expérience collective acquise par ce groupe, ça ne tournerait pas à la catastrophe. Et bien, comment dire... Non seulement le Jazz a perdu les trois matches en question contre des équipes bien plus faibles en théorie, à savoir Toronto, Indiana et Detroit la nuit dernière, mais la manière a été particulièrement alarmante. Donovan Mitchell a beau avoir inscrit 36 points contre les Pacers et 31 face aux Pistons, les hommes de Quin Snyder ont été littéralement dramatiques en défense.

Ce n'est pas uniquement dû aux errements d'Hassan Whiteside, le back-up de Gobert. Disons que l'ancien pivot du Heat et des Blazers n'a pas brillé par son goût de l'effort ou son sens du jeu dans sa moitié de terrain, mais le souci est collectif. Sur les quatre rencontres que le Jazz a jouées sans Rudy, le bilan est sans appel : 4 défaites, dont 3 face à des équipes ayant un offensive rating en-dessous de la moyenne, donc pas des habitués des orgies offensives.

En l'absence de l'intérieur des Bleus, Utah a concédé en moyenne 120.5 points par match contre 106 lorsqu'il était en tenue. Houston, l'équipe avec la défense la plus perméable de toute la NBA cette saison, ne prend "que" 116.5 points par match... L'échantillon est faible, certes, mais le constat est clair. Sans la "Stiffle Tower", le Jazz n'est plus une superpuissance défensive - duh - mais est même totalement incapable de tenir son rang quel que soit l'adversaire.

Coup d'arrêt pour Rudy Gobert, testé positif au Covid-19

Considéré à juste titre comme l'un des meilleures coaches de la ligue, Quin Snyder a du mal à trouver une formule qui évite à son équipe de prendre l'eau. Et c'est là que l'on comprend, si besoin était, à quel point Rudy Gobert est bien plus qu'un simple protecteur de cercle sur le plan défensif. Whiteside n'est pas avare en contres (3 face aux Pistons la nuit dernière), mais Rudy est un véritable général défensif dont la présence, les décisions et les prises de parole en situation créent une différence abyssale. Lorsqu'il est là, tout le monde autour est meilleur et défend mieux.

Alors oui, le jeu de Donovan Mitchell est plus sexy et son scoring est très important, particulièrement en post-saison. Oui, les Mitchell et Gobert peuvent et doivent cohabiter. Mais à la minute où des gens commenceront à se demander si le Jazz ne devrait pas trader l'une de ses deux stars pour passer un cap, il faudra leur rappeler qu'une seule des deux stars en question est absolument intouchable.

Utah ne retrouvera pas un joueur comme Rudy Gobert. Donovan Mitchell est un superbe basketteur et et un All-Star, mais sa panoplie n'est pas unique et son envie de rester sur un "petit" marché est nettement moins claire. Il y a quelques jours, Tim MacMahon expliquait que toute la ligue ou presque était au courant qu'il saisirait la prochaine opportunité de rejoindre une destination plus propice au business que Salt Lake City. Si les choses ne se passent pas aussi bien que prévu sportivement - ce que l'on ne souhaite évidemment pas au Jazz, qui reste l'une des équipes les plus agréables à voir jouer dans sa configuration optimale - il faudra prendre ça en compte...

Utah doit être prudent : Donovan Mitchell est attiré par les gros marchés