LeBron James connaît le chemin des Finales

LeBron James a rejoint les historiques Boston Celtics dans l'histoire de la NBA avec six participations consécutives aux Finales. Le "Chosen One" y a connu des fortunes diverses.

LeBron James connaît le chemin des Finales
On ne peut pas savoir à l'avance quelle perception de LeBron James auront les fans de basket dans 20, 30 ou 40 ans. Les livres d'histoire sauront quoi qu'il advienne rappeler à tout le monde que le "Chosen One" est le seul joueur de l'ère moderne (donc post-hégémonie des Celtics de Bill Russell dans les années 60) avec son camarade James Jones à avoir participé à six finales consécutives (sept en tout avec celle de 2007). Ses détracteurs auront beau avancer que la Conférence Est est médiocre et que James n'aurait jamais réussi pareil exploit de l'autre côté du pays, la performance n'est pas anodine. Elle prouve que LeBron est un pion à part sur l'échiquier de la NBA. Aucun autre joueur n'est capable, autant en termes de notoriété que sur le strict plan sportif, de métamorphoser ainsi le destin d'une franchise par sa seule présence. Les Cavs, comme le Heat, peuvent en témoigner. Le seul risque pour l'intéressé est finalement de laisser l'image d'un grand joueur, mais pas d'une légende. La faute à un bilan pour le moins contrasté lors des six séries pour le titre auxquelles il a pris part jusqu'ici. Avant de défier à nouveau OKC (comme en 2012) ou Golden State (comme en 2015), voici un petit rappel des prestations de LeBron James lors des Finales NBA.

2007 vs San Antonio (0-4) : Trop jeune, trop vite

LeBron James n'a que 22 ans, mais tout le monde a déjà bien compris qu'il est de la trempe des plus grands. Malheureusement, le "Chosen One" n'est pas prêt pour un tel rendez-vous et son supporting cast n'est pas de taille à compenser sa relative fébrilité, avec tout le respect que l'on a pour "Boobie" Gibson et Drew Gooden... Face aux Spurs, les Cavs se font sweeper en bonne et due forme, sans avoir eu le moindre espoir de faire vaciller les Texans. LeBron ne shoote lui qu'à 35.6% et perd même son sang froid sur la ligne (69%), tout en perdant près de 20% de ses ballons d'attaque sur l'ensemble de la série. Ce sera la première et la dernière fois qu'il parviendra à mener Cleveland à ce stade de la compétition durant son premier passage dans l'Ohio. Les différentes tentatives de lui adjoindre des lieutenants un peu plus compétents s'avéreront toutes infructueuses malgré la progression constante de l'intéressé sur le plan individuel. Ses stats : 22 points, 7 rebonds et 6.8 passes de moyenne.

2011 vs Dallas (2-4) : LeBron, un "choker" ?

La première saison de LeBron après son départ dans les circonstances que l'on connaît n'est pas parfaite dans un premier temps, mais le trio qu'il forme avec Dwyane Wade et Chris Bosh développe une alchimie au bon moment. Le Heat s'avance en favori des Finales contre des Mavs que personne ou presque n'attendait là. Petit problème : James a du mal à se défaire de la pression qui l'entoure. Troisième meilleur scoreur de l'équipe seulement, extrêmement brouillon (24 turnovers) et à nouveau en difficulté sur la ligne (60%), le All-Star ne peut empêcher Dirk Nowitzki et sa bande de brandir le trophée. Une image de loser et de type incapable de prendre ses responsabilités dans le money time commence à lui coller à la peau. Très abattu après ce revers, il ne sait pas encore qu'il s'agit là de la première d'une série de 6 Finales consécutives. Ses stats : 17.8 points, 7.2 rebonds, 6.8 passes de moyenne.

2012 vs OKC (4-1) : Enfin !

Après un été passé à digérer la déception de cette défaite contre les Mavs, LeBron revient fort et se montre suffisamment concentré et sans pitié durant les playoffs. La jeune équipe du Thunder n'est pas de taille à lutter contre un Heat déterminé à satisfaire les attentes et à justifier la formation du Big Three. LeBron paraît plus mûr et encore plus complet. Adroit, altruiste et plein de sang froid, il surclasse Kevin Durant et sa troupe pour décrocher sa première bague NBA et son premier titre de MVP des Finales. Ses stats : 28.6 points, 10.2 rebonds, 7.4 passes de moyenne.

2013 vs San Antonio (4-3) : Merci "Jesus" !

Dans l'inconscient collectif, le joueur le plus déterminant de cette série de haut niveau contre les Spurs reste Ray Allen, auteur du panier à 3 points culte pour arracher la prolongation dans le game 6. Mais dans les faits, LeBron James est à nouveau l'homme-clé de cette opposition. Sa partition offensive dans le game 7, où il prouve grâce à une superbe fin de match qu'il peut se montrer clutch à l'occasion est un régal : 37 points à 52%. On croit alors Miami parti pour un Three-Peat, voir mieux, comme l'avaient annoncé James en personne le jour de sa présentation officielle en 2010 : "Pas trois, pas quatre, pas cinq..." Ses stats : 25.3 points, 10.9 rebonds et 7 passes de moyenne.

2014 vs San Antonio (1-4) : La fin des haricots

Ces Finales NBA s'avéreront être les dernières du King avant son départ de South Beach. Le Heat tombe sur un os lors du rematch contre les Spurs, avec un Kawhi Leonard énorme et un groupe qui a retenu la leçon. Un peu abandonné par ses camarades, LeBron James force un peu trop sa nature et ne parvient pas à inverser la tendance à lui seul malgré des statistiques plus qu'honorables, notamment en termes d'adresse. Persuadé qu'il ne pourra rien tirer de plus de ce groupe et habité par l'envie de rentrer à la maison, James annonce son départ dans une missive qui surprendra même Pat Riley, convaincu que l'aventure se poursuivrait.. Ses stats : 28.2 points, 7.8 rebonds et 4 passes de moyenne.

2015 vs Golden State (2-4) : Seul au monde

Paradoxalement, c'est lors de ces Finales 2015 que le "Chosen One" se montre le plus époustouflant. Les Warriors sont inarrêtables et décrochent le titre, mais personne ne pourra oublier que James a porté les Cavs sur ses épaules avec un groupe assez banal en l'absence de Kyrie Irving et Kevin Love. LeBron enchaîne les one man show et défie l'entendement en terme de productivité (35.8 points de moyenne) jusqu'à ce que Steve Kerr décide de lui envoyer Andre Iguodala comme garde du corps. Ce dernier, qui profite aussi de l'obligation de James de tout faire tout seul ou presque et de son relatif essoufflement, est élu MVP des Finales dans la foulée. Tout le monde prend conscience qu'avec un effectif au complet, les Cavs seront à nouveau au rendez-vous l'an prochain, surtout si leur #23 évolue toujours à ce niveau stratosphérique. Ses stats : 35.8 points, 13.3 rebonds et 8.8 passes de moyenne.