Les moments les plus forts de la décennie

Voici les 25 moments qui ont marqué la décennie en NBA, que ce soit en bien, en mal, ou parce qu'ils ont symbolisé leur époque.

Les moments les plus forts de la décennie

Le transfert avorté de Chris Paul

L’un des « What If » les plus intrigants de la décennie. Que ce serait-il passé en NBA si Chris Paul avait finalement rejoint les Los Angeles Lakers en décembre 2011 ? En plein lockout, les New Orleans Hornets avaient trouvé un accord avec la franchise californienne. Pau Gasol devait rejoindre les Houston Rockets tandis que Lamar Odom, Kevin Martin, Goran Dragic et Luis Scola s’envolaient pour la Louisiane en compagnie d’un premier tour de draft. CP3 devait lui s’engager avec les Lakers. Mais la NBA, propriétaire des Hornets depuis plus d’un an, a préféré casser le deal. Du jamais vu ! La ligue a cédé parce que de nombreux propriétaires voyaient du mauvais œil une telle arrivée aux Lakers, déjà sacrés champions en 2009 et 2010. On ne saura donc jamais ce qu’aurait donné une association entre Kobe Bryant et Chris Paul. 

La boulette de J.R. Smith lors du Game 1 des finales 2018

Sacré J.R. Smith. Il nous aura bien fait rire lors de cette décennie (même si son discours émouvant après le sacre de 2016 nous a aussi mis la larme à l’œil). En 2018, l’un des Gaston Lagaffe de la NBA a frappé très fort en ouverture du Game 1 des finales. Il est tout simplement revenu vers son camp après avoir capté le rebond offensif le plus important du match. Il était pourtant proche du panier, bien placé pour marquer… mais Smith pensait que ses Cavaliers étaient déjà en tête. En réalité le score était de 107-107. En revenant vers sa moitié de terrain, il a laissé filer le chrono devant le regard médusé et dépité de LeBron James. Cleveland a fini par s’incliner en prolongation avant de perdre la série 4-0… https://www.youtube.com/watch?v=1inxvYwAvnY

Le titre de Cleveland en 2016

Il y a des finales plus marquantes que d’autres. Et celles de 2016 resteront probablement très longtemps dans les mémoires. Tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit l’une des plus incroyables de l’Histoire de la NBA. Déjà parce qu’elles opposaient les Golden State Warriors, vainqueurs de 73 matches, un record évidemment, pendant la saison régulière aux Cleveland Cavaliers d’un LeBron James au sommet de son art. Ensuite parce que les Californiens, champions en titre, menaient 3 manches à 1 après quatre matches. Aucune équipe n’a jamais remonté un tel déficit. Aucune équipe avant les Cavaliers. Dos au mur, au bord d’un nouvel échec, le King s’est surpassé pour réussir le comeback le plus héroïque de tous les temps. Il a d’abord marqué 41 points lors du Game 5 pour maintenir les siens en vie. Puis encore 41 points – tout comme son coéquipier Kyrie Irving – pour arracher un Game 7 épique.  Et que dire de cette ultime bataille. Il y a des moments cultes à la pelle. Le block de LeBron James sur Andre Iguodala. « The Block ». L’action la plus décisive de sa carrière. La défense de Kevin Love sur Stephen Curry. Ou encore, bien sûr, le tir assassin d’Irving pour conclure la série et décrocher le titre. Le premier depuis plus d’un demi-siècle pour Cleveland. Avec un James, auteur d’un triple-double sur ce Game 7, en larmes dans les bras de Love. Il a évidemment été élu MVP en devenant le premier joueur à mener les cinq catégories statistiques majeures d’une finale. Comme il l’a dit lui-même, « Cleveland, this is for you ».

La Linsanity

L’histoire d’amour aussi éphémère qu’intense entre Jeremy Lin et les New York Knicks est de celles que l’on ne reverra sans doute plus jamais en NBA. On en aurait pu en faire un film tant les éléments étaient réunis. Tout commence le 27 décembre 2011, lorsque les Knicks, à la peine et décevants (pléonasme), signent un inconnu du nom de Jeremy Lin, non-drafté à sa sortie d’Harvard et non retenu par les Warriors ensuite. S’il est là, c’est pour servir de back-up à Toney Douglas et Mike Bibby. Pendant cette période, le jeune meneur pense être coupé à tout moment et dort sur le canapé de son coéquipier Landry Fields. Le tournant survient le 4 février 2012. Alors que Mike D’Antoni est sur le point d’être viré, il décide de la jouer desperado contre New Jersey et offre un vrai temps de jeu à Lin, méritant à l’entraînement. Il ne le regrettera pas. Avec 25 points, 7 passes et un rôle prépondérant dans la victoire, enflamme le Madison Square Garden. Les fans, au bord de la dépression, décident alors de faire de cet inconnu, premier Américain d’origine hong-kongaise à jouer en NBA, leur chouchou. En dépit de la blessure de Carmelo Anthony, les victoires s’enchaînent pour les Knicks, 7 de rang, avec un Jeremy Lin en mode superstar. Le Californien de naissance marche sur l’eau et sort des performances iconiques tous les soirs. Un buzzer beater pour la gagne à 3 points contre Toronto. 38 points et un duel intense avec Kobe Bryant face aux Lakers. Cinq double-doubles points/passes et des paniers clutch sur la suite du mois. Et surtout, une ferveur invraisemblable dans les rues de New York et les travées du Garden. Les panneaux à sa gloire se multiplient et son maillot floqué au numéro 17 est rapidement en rupture de stock. Le peuple réclame sa présence au All-Star Game et les fans rêvent de voir les Knicks lui proposer un contrat longue durée.  Malgré les prises à deux et les défenses rugueuses, Lin continue de porter l’équipe avec une réussite insolente et la met en bonne position pour une qualification en playoffs jusque-là incertaine. Malheureusement, le 24 mars, peu avant le début de la post-saison, il décide de passer sur le billard et de mettre un terme à son run fantastique de… 26 matches pour soigner une déchirure au ménisque. Tout le monde pense alors que ce n’est que partie remise et que les Knicks lui préparent une offre juteuse pour surfer sur la dynamique qu’il a lancée. C’était sans compter une offre démentielle - pour l’époque - des Houston Rockets et la volonté de l’agence CAA, qui représente notamment Carmelo Anthony, que personne n’éclipse son poulain en termes de notoriété à Big Apple. Melo n’est pas directement responsable et a toujours soutenu Lin, comme ce dernier l’a indiqué. Mais la puissance de ses représentants et le manque de confiance des dirigeants new-yorkais dans la capacité de Jeremy Lin à reproduire ces performances, conduit à un départ.  On ne saura jamais si la Linsanity se serait poursuivie si les Knicks avaient décidé de miser sur lui. La suite de la carrière du phénomène n’a pas été du même acabit, même s’il a parfois été un 6e homme très estimable. Toutefois, il suffit parfois du bon spot et du bon contexte pour qu’un joueur devienne une superstar. Ce qu’ont fait les Knicks depuis son départ ne donne pas franchement l’impression que la situation aurait été pire. 

Kyrie Irving pense que la Terre est plate

Avant ce mois de février 2017, Kyrie Irving passait pour un garçon plutôt équilibré et cultivé. Puis est arrivé cette participation à un podcast où il n’a pas hésité à déclarer, sans trembler, qu’il n’était absolument pas certain que la Terre soit ronde et qu’il faisait partie des théoriciens de la Terre plate. S’en sont suivies des interviews d’enseignants dépités que certains de leurs élèves se mettent à penser comme l’une de leurs idoles. On pensait alors que “Uncle Drew” ferait amende honorable et reviendrait sur ses propos. Que nenni. Kyrie a revendiqué son droit au scepticisme et à la remise en cause de faits scientifiquement établis depuis des siècles. C’est là que l’on a compris que le meneur All-Star était un original et un garçon un poil torturé, comme l’a confirmé son passage à Boston notamment. Pendant quelques mois, on a aussi eu droit à l’exposition de tout un tas de thèses farfelues sorties de l’esprit de joueurs NBA revendiquant eux aussi le droit de douter : voyage sur la Lune factice, dinosaures et humains qui vivaient à la même époque, dissimulation d’une Matrice comme dans les films avec Keanu Reeves… Que du lourd.