Les Los Angeles Lakers seront-ils meilleurs que l’an passé ?

Fini le "Dwightmare", les Los Angeles Lakers s'apprêtent à vivre une saison de transition. Pourtant, la franchise pourrait faire mieux que l'an passé. Tentatives d'explications.

Les Los Angeles Lakers seront-ils meilleurs que l’an passé ?
[caption id="attachment_90747" align="alignleft" width="300"] Comme à l'ancienne, Pau Gasol et Kobe Bryant seront les rampes de lancement des Lakers.[/caption] L’an passé, à la même époque, les Los Angeles Lakers étaient encore considérés comme une armada monstrueuse amenée à dominer la ligue, voire même à « battre le record des Chicago Bulls de 96 (72 victoires) » fanfaronnait alors Metta World Peace. Avec six All-Stars – dont trois ou quatre seront un jour Hall Of Famer – dans l’effectif, les Angelenos avaient de la gueule… nettement plus que cette saison. Et pourtant, la suite, on la connait. Les Lakers ont lutté toute l’année, provoquant ainsi le licenciement de Mike Brown, avant de se faire sweeper par les Spurs au premier tour des playoffs. A l’aube d’un nouvel exercice, la franchise mythique semble avoir digéré le fiasco. Dwight Howard s’en est allé faire le beau à Houston et les recrues (Chris Kaman, Wesley Johnson, Nick Young, Jordan Farmar, Shawne Williams, etc) sont aussi charismatiques que nos deux derniers Premiers Ministres. Mais ces Lakers-là ont cependant l’occasion d’être plus performants sur le parquet. En effet, deux facteurs essentiels au succès d’une équipe sont (enfin ?) réunis à L.A. : l’alchimie et le plaisir de jouer. Il suffit de jeter un œil à une, deux, trois, dix rencontres des Angelenos l’an dernier pour s’apercevoir que les joueurs tiraient la tronche. Pau Gasol était sous-utilisé, les cadres alternaient entre l’infirmerie et le parquet… Mike D’Antoni avait même du mal à faire tirer ses troupes dans le même sens. Lorsqu’il prônait une attaque axée sur les shoots à trois-points, Kobe Bryant ordonnait à ses coéquipiers de jouer les pick&roll sur Pau et Howard. Sacrée ambiance. Si le Black Mamba n’a toujours pas de respect (sic) pour le coach moustachu, le groupe est désormais un peu plus cohérent et du coup, les Lakers jouent mieux depuis le début de la pré-saison.
« On met du rythme, la balle circule bien et les décisions se font rapidement », analyse Steve Nash au Los Angeles Times. « Je pense que l’ensemble se complète parfaitement. On a de la profondeur de banc et nous avons des jeunes joueurs athlétiques, ce qui équilibre notre groupe. On n’avait pas tout ça l’an passé. On a plein de joueurs qui veulent saisir une opportunité pour relancer leur carrière. »
[superquote pos="d"]« Vous allez voir des morts de faim sur le parquet. » Johnson[/superquote]Si les cadres des Lakers n’ont plus vingt ans et sont désormais souvent sujets aux blessures (Gasol, Nash et bien sûr Kobe), la franchise a tenté deux paris en enrôlant Wesley Johnson et Nick Young, deux « slashers » venus dans la cité des anges pour s’affirmer enfin au sein de la ligue. Outre le fait de jouer pour son équipe de cœur, Johnson doit désormais prouver qu’il n’est pas un flop (4ème choix de la draft en 2010) après trois saisons difficiles à Minnesota puis Phoenix.
« Vous allez voir des morts de faim sur le parquet », prévient le jeune joueur originaire du Texas. « Ce sera une saison excitante avec beaucoup de belles actions, de dunks, etc. »
On serait tenté de lui rappeler que le public du Staples Center est surtout avide de victoires mais c’est un bon début. Même si Nick Young et Wesley Johnson doivent avant tout relancer leur carrière, ils devraient tout de même évoluer sans pression à L.A. En effet, 1) la franchise est moins attendue, 2) les deux joueurs profiteront des espaces crées par Kobe Bryant, Pau Gasol et Steve Nash pour se mettre en valeur. Qui dit moins de pression dit aussi plus de plaisir pour les Angelenos. D’où les dunks à gogo. On devrait voir des Lakers assez offensifs cette saison, sous la houlette de Mike D’Antoni qui dispose désormais d’un effectif à sa convenance, à savoir un roster garni en shooteurs (quoique, on a du mal à trouver une pure gâchette dans le groupe, mais bon…)
« Nous avons plein de bons joueurs qui peuvent briller dans ce système », rappelle Steve Nash. « Nous pouvons trouver une identité tous ensemble. L’attitude des joueurs et l’alchimie ont été fantastiques jusqu’à présent et, comme vous le savez, cela peut jouer un rôle sur cette équipe. On sait que nous ne sommes pas favoris mais on sent que l’on peut faire quelque chose. »
Moins de talents mais plus de cohésion, telle serait la recette du succès à L.A. Après trois matches de pré-saison, les Purple & Gold affichent déjà deux victoires. L’an passé, ils n’avaient pas remporté une seule rencontre durant le mois d’octobre. Sans Kobe, D’Antoni a décidé de s’appuyer sur ses deux tours de contrôle : Pau Gasol et Chris Kaman. Le coach a enfin découvert les qualités de l’Espagnol, qu’il qualifie désormais de « meilleur pivot du monde ». Il était temps. Pour leur deuxième match ensemble, les deux intérieurs ont compilé 26 points et 15 rebonds. Une performance encourageante.
« En général, je n’aime pas faire jouer deux big men ensemble mais ils sont techniques et leur entente fonctionne à merveille », conçoit Mike D’Antoni.
Avec Jordan Farmar et surtout Steve Nash à la baguette, les deux grands des Lakers pourront briller sur pick & roll. Gasol comme Kaman sont techniques – comme l’a souligné D’Antoni – et sont donc capables de faire la différence au poste bas. Leur qualité de passe (Pau est tout simplement le meilleur de la ligue dans ce domaine au poste haut) permet de sanctionner en cas de prises à deux en ressortant la balle sur les shooteurs laissés libres. Les Lakers ont donc abandonné la « Princeton Offense » voulue par Mike Brown pour un jeu plus simple mais aussi plus adapté au roster en place. Reste désormais certaines interrogations liées principalement au retour de Kobe Bryant. Outre la date, qui sait dans quel état et surtout à quel niveau sera le Black Mamba ? A priori, on ne se fait pas de soucis pour le quintuple champion NBA. On espère simplement qu’il laissera Steve Nash gérer la mène… Autre grand chantier, qui pourrait d’ailleurs coûter aux Lakers leur place en playoffs, la défense. Les équipes coachées par Mike D’Antoni sont traditionnellement à la rue dans ce domaine et les Angelenos n’échapperont probablement pas à la règle. En revanche, on devrait retrouver un peu d’excitation en attaque et finalement, à moins d’un an d’une (très) grosse intersaison pour la franchise aux 16 titres, c’est peut-être ça l’essentiel…