Ces défis que l’on lance aux joueurs NBA, à la manière de Kobe

A l'approche du début de la saison NBA, on a enfilé la cape de mentor de Kobe Bryant pour mettre au défi certains joueurs.

Ces défis que l’on lance aux joueurs NBA, à la manière de Kobe

Peu après sa retraite, Kobe Bryant avait développé une sorte de tradition en tant que mentor de joueurs de la nouvelle génération. Kobe offrait fréquemment à ses protégés des conseils, mais aussi des challenges personnels à relever à chaque début de saison NBA. On se souvient qu'en 2017 le Black Mamba avait mis au défi Giannis Antetokounmpo de devenir MVP. Il l'avait fait deux fois de suite, en 2019 et 2020. Puis c'est Nikola Jokic que Kobe avait challengé en 2019, en lui intimant presque l'ordre de succéder à Giannis, ce qu'il avait réussi avec brio.

Si Kobe Bryant était encore là, on peut supposer qu'il essaierait encore de motiver tout ce petit monde avec des défis divers et variés. On a tenté de prendre le relais.

Ja Morant : devenir MVP

Il y a deux ans, le meneur des Grizzlies avait balancé qu'il se voyait déjà dans le top 5 des meneurs. On avait un peu pouffé. A tort. La manière dont il exerce son leadership et son talent aux Grizzlies font que l'on ne peut pas écarter l'hypothèse d'une énorme saison, avec Memphis très haut à l'Ouest et les votants qui récompenseraient leur meilleur joueur. Il n'y a pas eu de MVP américain depuis 2018 et Morant peut-être le prochain, même si les bookmakers n'accréditeront pas forcément cette thèse. Kobe aurait en tout cas adoré le tempérament et l'ambition du Ja de 2022.

Anthony Davis et Kawhi Leonard : ne pas rater plus de 15 matches cette saison

Les cas de figure sont différents. D'un côté, Anthony Davis est abonné aux petites blessures contrariantes et récurrentes, là où Kawhi Leonard est davantage sur la grosse blessure qui tâche et fait perdre une année entière. Dans les deux cas, la nature de leur contrat et le rôle crucial qu'ils occupent pour leur franchise les obligent à (re)devenir fiables physiquement. Entre un ou deux matches de load management ici et là et quelques mesures de précaution, leur employeur pourra être satisfait s'ils ne manquent qu'une dizaine de matches. Espérons qu'ils en soient capables... Maintenant que Kawhi a les cuisses de Roberto Carlos, ce devrait être jouable, non ?

Kyrie Irving : moins de complots, plus de basket

Ah comme ce serait bon que Kyrie nous révèle que toutes ses accointances avec les théoriciens du complot n'étaient que de l'acting dans le cadre d'un documentaire... Il y a malheureusement peu d'espoir, ou alors il faudra lui remettre un Oscar. Passer une saison sans le moindre drama et en se concentrant sur le fait d'être un virtuose du basket, ce serait le genre de choses que Kobe pourrait lui demander. Et bon sang que cela semble compliqué pour Kyrie...

On ne veut pas de "shut up and dribble", loin de là. Surtout qu'il a défendu de très belles causes par le passé, sans forcément chercher à se faire de la publicité dessus. Si on pouvait avoir juste un peu de moins de retweets de pourritures humaines comme Alex Jones et de postures de martyr, mais plus de présence sur le terrain, ce serait très bien. Le Kyrie virevoltant et pas trop absent manque à tout le monde.

LeBron  James : devenir meilleur scoreur all-time et quintuple MVP

Kobe ne réclamait rien d'autre que l'excellence, particulièrement pour ceux qu'ils savaient capables d'atteindre les sommets. On ne le voit pas demander autre chose à LeBron qu'une entrée dans la légende des scoreurs en NBA en s'offrant le record mythique de Kareem Abdul-Jabbar, mais aussi en surfant sur cette belle histoire possible pour ramener les Lakers sur le devant de la scène et reconquérir la couronne de MVP. Il a bientôt 38 ans et n'a plus le même corps en titane, c'est un fait, mais ce n'est pas ce qui aurait empêché son aîné au sein de la Redeem Team de lui imposer ce challenge.

Tristan Thompson : finir la saison avec plus de matches que d'articles sur TMZ

Mission compliquée, il faut le reconnaître, quand on est dans le cercle Kardashian. Thompson est en double-double de moyenne chaque année (10 annonces de tromperie, 10 révélations de paternité future), ce qui a pour le moment dissuadé une équipe de le relancer. S'il ne signe pas rapidement, le challenge deviendra vite impossible tant TMZ adore tout ce qui touche de près ou de loin aux infidélités de l'ancien champion NBA.

Ben Simmons : tirer à 65% sur la ligne

On ne demande pas à Ben Simmons de se mettre à shooter à 3 points ou même à mi-distance. Mais à l'image d'autres très bons joueurs qui étaient handicapés par leur adresse sur la ligne, le joueur des Nets se doit de ne pas être une cible à fautes constante. Pour le moment, Simmons a tiré à 56%, 60%, 62% et 61%. S'il veut dissuader les défenseurs adverses de l'envoyer dans la zone de réparation trop fréquemment, il doit sanctionner lorsque c'est le cas. Commençons step by step, avec un petit 65%, histoire de montrer qu'il a un peu bossé et qu'il est mentalement dans de bonnes dispositions.

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Luka Doncic : moins de fautes techniques, devenir MVP

Voilà deux saisons de suite que Luka est le Poulidor du classement des fautes techniques. La star des Mavs a fini deux fois de suite deuxième, avec 17 et 18 technicals, derrière Dwight Howard, puis Trae Young en 2022. Pour certains joueurs, une faute technique permet d'évacuer un peu de frustration pour mieux reprendre le jeu après. Pour Doncic, c'est très souvent synonyme de pétage de plombs et de phases de déconnexion totale pendant de longues minutes.

Le Slovène le dit lui-même, il doit progresser là-dessus et c'est clairement son talon d'Achille. S'il arrive à faire en sorte de ne plus jamais retirer son cerveau en plein match pour pourrir un ref, il se rapprochera encore un peu plus du statut d'attaquant totalement indéfendable. Et accessoirement du titre de MVP qu'il a clairement dans les pattes et dans le viseur, pour marquer la NBA de son empreinte.

James Harden : arrêter de laisser son cousin jouer à sa place en playoffs

Harden est à Philadelphie pour aider les Sixers à franchir le pas et enfin retourner en Finales NBA, 21 ans après l'escouade d'Allen Iverson. Mais est-il vraiment la personne adéquate ? Depuis son accession au statut de superstar, le "Bearded One" semble totalement différent une fois les playoffs venus. Que ce soit à Houston, lorsqu'il réalisait des tâches herculéennes pour porter l'équipe, ou en tant que deuxième/troisième option à Brooklyn et Philadelphie, on a quasiment jamais vu l'intéressé réussir une belle campagne en post-saison.

Kobe lui dirait droit dans les yeux que c'est bien mignon d'être fort en saison régulière, mais que c'est en playoffs que l'on voit les adultes. Il est temps de mettre les choses à plat et d'être une plus-value plutôt qu'un planqué. A cet effet, il est arrivé en belle forme au training camp, même s'il faut toujours se méfier des premières semaines studieuses avant le relâchement qui mène tout droit au strip-club.

Jordan Poole : s’imposer dans le 3ème meilleur 5 défensif… des Warriors

Si Jordan Poole arrive à être ne serait-ce qu'un tout petit peu moins handicapant défensivement, les Warriors pourront le laisser plus longtemps en jeu pour émuler Stephen Curry et déjà préparer les cigares et le champagne pour fêter le back to back.

Shai Gilgeous Alexander : réussir à se barrer

Il est sympathique et très pro, le Shai. Lors de sa plus récente interview, il a réaffirmé qu'il avait prolongé à OKC en connaissance de cause et qu'il sentait que cette équipe gagnerait des matches plus rapidement qu'on ne le croit. Bon, ça c'est le discours devant les médias... On ne peut pas imaginer qu'un type borderline All-Star qui a vécu les playoffs pour ses deux premières saisons en NBA puisse se résoudre à vivre encore deux ou trois années de tanking alors qu'il approche de son prime. L'objectif qu'il doit se fixer désormais : convaincre Sam Presti de le laisser partir ailleurs, sans que cela n'écorne l'excellente image qu'il véhicule depuis le début de sa carrière.

Devin Booker : la All-NBA 1st Team

Les Suns n'ont pas réussi à retourner en Finales NBA la saison dernière malgré la montée en régime de Devin Booker. Maintenant que l'on sait qu'il est le franchise player et qu'il laisse Chris Paul être le cerveau de la bande, il s'agirait de frapper plus fort. Individuellement, Booker doit se hisser à la hauteur des superstars capables tous les ans de prétendre au titre de MVP. L'arrière des Suns avait Kobe pour modèle et ce dernier lui demanderait probablement d'aller chercher une place dans la All-NBA 1st Team, tout en pointant le bout de son nez dans la course au trophée de meilleur joueur de la saison...

Dejounte Murray : se friter avec des adultes, pas des rookies

Débarqué à Atlanta, Dejounte Murray n'a pas mis longtemps à faire parler de lui pour ses prises de bec avec Paolo Banchero en ligue d'été. Murray a normalement dépassé le stade où il prend des rookies à part pour jouer à la gueguerre avec eux. L'ancien Spur est All-Star et il doit se comporter comme tel sans se soucier du menu fretin. Kobe n'aurait sans doute même pas reconnu l'existence du rookie et aurait plutôt chercher à intimider les gens de sa caste...

Paolo Banchero et Jabari Smith : Rookie of The Year

Sans Chet Holmgren, le tableau s'est dégagé pour ces deux-là. S'ils veulent effacer la concurrence et profiter de leur temps de jeu important, il faut marquer les esprits tout de suite et ne pas laisser d'autres prendre de l'avance. Cade Cunningham avait démarré trop doucement pour embêter vraiment Scottie Barnes et Evan Mobley.

Evan Mobley : All-Star et membre d'un cinq défensif

La première saison d'Evan Mobley en NBA a été phénoménale. Il fait partie de ces garçons qui apprennent et comprennent vite. S'il a l'opportunité de dominer et de déjà faire partie du club des All-Stars, qu'il la saisisse. Pour le cinq défensif, il a tous les atouts qu'il faut et s'il manque moins de matches que la saison passée, il ne sera pas loin du compte.

Cade Cunningham : prouver qu'il est le meilleur joueur de sa cuvée

Barnes et Mobley ont tellement fait mal la saison dernière, que Cunningham doit maintenant essayer de montrer que les Pistons ont quand même bien fait de le prendre avec le 1st pick. On a vu de très belles choses de sa part l'an dernier, mais il faudra en faire encore davantage, toujours dans un contexte de probable bilan W-L assez déprimant. C'est là aussi que l'on reconnaît les grands joueurs.

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Kevin Durant : désinstaller l'appli Twitter

Les légendes n'ont pas le temps de tweeter et de répondre à tous les messages plus ou moins provocateurs et idiots qu'elles reçoivent. Lâche ton smartphone, supprime tes 25 burner accounts et concentre toi sur le fait d'assassiner des gens sur le terrain grâce à ton talent.

Russell Westbrook : faire évoluer son jeu

Westbrook entend ce refrain tous les ans, mais il n'en reste pas moins fidèle à lui-même. Il préférera toujours jouer uniquement à l'instinct et dans la débauche d'efforts erratiques plutôt que de changer et d'adopter une autre approche. Le moment semble quand même venu là, non ? Si le fiasco de son aventure aux Lakers se confirme, il sera sans doute déjà trop tard pour faire sa mue et devenir un joueur moins spectaculaire, mais plus utile. Malheureusement, le MVP 2017 est du genre à vouloir mourir avec ses idées.

Rudy Gobert : décrocher une 4e couronne de DPoY

Qu'il se rassure, il sera candidat dans tous les cas vu tout ce qu'il va devoir compenser chez les Wolves, lorsque D'Angelo Russell et Karl-Anthony Towns, notamment, seront sur le terrain avec eux. Rejoindre Dikembe Mutombo et Ben Wallace, seuls athlètes avec 4 couronnes de DPoY, est dans ses cordes.

Zion Williamson : se détourner de la délicieuse nourriture cajun

On n'en veut pas à Zion d'avoir eu un peu de mal à afficher son poids de forme par le passé. Surtout pendant qu'il était blessé. Pour trouver du réconfort, la nourriture cajun que l'on trouve en Louisiane et particulièrement à New Orleans, avec un gombo exceptionnel, du bread pudding, le banana foster... Bref. La dureté mentale, c'est aussi de savoir résister à ça. S'il y arrive, Zion reprendra la belle trajectoire de son début de carrière en NBA et, surtout, touchera la totalité de son salaire. Pas négligeable quand même...

Gregg Popovich : accepter que le dernier exploit de sa carrière soit de décrocher le 1st pick

On n'a pas du tout envie de voir Gregg Popovich partir. Mais on sait quand même que le moment approche... La tentation pourrait être grande pour Pop de prolonger jusqu'à ce que les Spurs redeviennent compétitifs. Alors que pour le panache, partir avec le pire bilan collectif de sa carrière, mais aussi les meilleures chances possibles de drafter Victor Wembanyama en 2023, ç'aurait quand même de la gueule.