La parole est à Steve Kerr

Steve Kerr est attendu au tournant après trois défaites contre OKC où il a été "outcoaché" par Billy Donovan.

La parole est à Steve Kerr
La carrière de coach de Steve Kerr était jusqu'ici idyllique. Arrivé à la surprise générale à l'été 2014 en remplacement de Mark Jackson, l'ancien shooteur d'élite a immédiatement décroché le titre de champion avec les Golden State Warriors. Même cloué au lit par de graves problèmes de dos, Kerr a ensuite mis sur pied le collectif le plus performant de l'histoire de la NBA en saison régulière, confiant les clés du camion à son adjoint Luke Walton lors de la première partie de saison, avant de tranquillement venir chercher son prix de coach de l'année. Un parcours d'élève parfait qui avait de quoi agacer plus d'un technicien en quête de lauriers. Mais près le beau temps, vient forcément la pluie. Jamais Steve Kerr n'avait connu de période aussi compliquée à gérer que celle qu'il vit actuellement. Pour la première fois depuis le début de son mandat, le voilà au bord de l'élimination et de la remise en cause de son héritage. Qu'on ne s'y trompe pas. Si les Warriors quittent les playoffs en finale de Conférence après avoir battu le record des Bulls, le bilan sera décevant. Les trois matches remportés par le Thunder dans cette série ont pour le moment mis en lumière un manque d'emprise de Kerr sur le scénario des parties en question et son absence d'initiative. On peut comprendre que le coach californien soit attaché au small ball, tant cette approche a été bénéfique pour son équipe depuis 2 ans, au point même de contaminer la plupart des franchises NBA. On peut aussi comprendre qu'il n'ait pas envie de tout chambouler dans sa rotation, tant ce groupe vit bien et paraît capable de faire face à n'importe quelle situation. Mais ce que proposent Billy Donovan et OKC est en train d'anéantir les fondements de ce qu'a contribué à construire Kerr du côté de la Bay Area.

Plus manager que coach ?

A aucun moment celui-ci n'est parvenu à procéder à un ajustement tactique à même de déstabiliser le profil hyper long et athlétique de ses adversaires et d'endiguer les contres meurtriers déclenchés par Kevin Durant et Russell Westbrook. Face à la presse, le sextuple champion NBA peine à trouver des explications. Beau joueur, il n'a de cesse de féliciter le Thunder et son coach pour l'obstacle inédit qu'ils lui proposent. Plutôt que de cibler des secteurs en particulier ou son équipe a besoin de progresser et d'en faire davantage, Kerr est dans une posture presque résignée face au niveau de jeu d'OKC. Il stigmatise le manque d'intelligence de jeu de ses joueurs et ne comprend pas pourquoi ils s'obstinent à "balancer des ballons par-dessus des joueurs aussi grands". Au bord du terrain, nombreux sont ceux qui ont remarqué ces moments où il a paru perdu et perplexe. Pas adepte des ajustements à coups de craie en cours de match, Steve Kerr ne peut plus se contenter aujourd'hui de petits discours mobilisateurs sur des temps morts où son équipe est à l'agonie tactiquement. Les fans et les observateurs attendent des actes, afin de prouver qu'il n'est pas qu'un manager uniquement là pour veiller à la bonne harmonie du club.  Le game 5 programmé jeudi soir sera aussi crucial pour Stephen Curry et ses camarades dans leur quête d'immortalité que pour Steve Kerr s'il veut que l'on se rappelle de lui dans 20 ans comme un stratège et un véritable coach de haut niveau. On surveillera de près les éventuelles innovations qu'il proposera sur le parquet de l'Oracle Arena pour ce qui peut très bien être le dernier match des Warriors avant 6 mois...