Les Blazers sont les Warriors 2.0

Les Portland Trail Blazers attaquent la prochaine saison avec l'ambition de s'installer dans le quatuor de tête de la Conférence Ouest.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Les Blazers sont les Warriors 2.0
Jusqu'à la reprise des débats en NBA, le 26 octobre prochain, retrouvez nos présentations de chaque équipe selon l'ordre décroissant de notre power ranking. Focus sur les Portland Trail Blazers, une franchise ambitieuse et novatrice qui a les yeux rivés sur la prochaine saison mais aussi celles à venir. 

PORTLAND TRAIL BLAZERS - 10e

Vivre avec son temps tout en gardant une longueur d’avance sur son époque. Un paradoxe. Un défi que se fixent les entrepreneurs les plus prospères de la planète. Une philosophie matérialisée par les Golden State Warriors en NBA. Ils sont la nouvelle référence à suivre au sein du championnat mais ils assurent avoir « des années lumières d’avance » selon leur propriétaire Joe Lacob. Ils ont dicté les codes en matière de construction d’équipe et de systèmes de jeu. Et ils ont fait des petits. Les Blazers sont peut-être ceux qui se rapprochent le plus du modèle de réussite des Warriors parmi les organisations influencées par leur succès. Les points communs sont nombreux, et ce sur plusieurs aspects. [superquote pos="d"]Lillard n’est pas « like Curry » mais il est « Curry-like »[/superquote]D’abord sur le parquet. Portland est officiellement l’équipe de Damian Lillard après les départs conjoints de LaMarcus Aldridge, Nicolas Batum et Wesley Matthews à l’été 2015. La superstar des Blazers n’est pas « like Curry » mais elle est « Curry-like ». Comprenez ici un profil similaire à celui du double-MVP sans connaître une réussite aussi impressionnante que ce dernier. Mais le meneur All-Star met lui aussi une pression constante sur les défense adverses en bombardant régulièrement un ou deux mètres derrière la ligne à trois-points. Et, comme Curry, il n’est pas le seul canonnier à bord du vaisseau. Il forme avec le dernier MIP C.J. McCollum le pendant des « Splash Brothers » dans l’Oregon. A eux deux, ils monopolisent plus de la moitié des possessions offensives de leur équipe. S’appuyer principalement sur un duo de pistoleros était une tactique jugée incompatible avec un titre NBA avant que Curry et Thompson décrochent leur première bague mais de plus en plus de franchises cherchent désormais à aligner le backcourt le plus prolifique possible. Les Blazers ont peut-être le tandem le plus adapté aux nouvelles tendances NBA – mais aussi le plus fort – en dehors d’Oakland. [caption id="attachment_339244" align="alignleft" width="318"] Lillard - McCollum, le meilleur duo d'arrières à l'Ouest en dehors d'Oakland.[/caption] Le coach a déjà expérimenté très brièvement du « super small ball » avec cinq extérieurs alignés simultanément à la manière des Warriors et leur « Death Lineup ». Al-Farouq Aminu, Maurice Harkless, Allen Crabbe, McCollum et Lillard ont joué onze minutes ensemble sur le parquet en saison régulière et cinq minutes en playoffs. Un désastre à chaque fois mais Stotts va sans doute retenter sa chance pendant la saison en lançant Evan Turner, capable de défendre sur plusieurs positions et de créer balle en main, à la place d’un des joueurs cités. Les derniers playoffs et les dernières finales ont démontré que les Warriors pouvaient être (uniquement ?) battus à leur propre jeu et ce n’est pas un hasard si les Blazers sont les seuls à avoir envoyé les champions 2015 au tapis pendant la saison régulière et pendant la post-saison. [superquote pos="d"]Les Blazers cherchent à anticiper les prochaines évolutions de la NBA [/superquote]Les dirigeants veulent désormais enclencher la vitesse supérieure. Ils ont calqué les ingrédients du succès de la meilleure équipe du monde et cherchent désormais à anticiper les prochaines évolutions de la ligue. Les positions sont de moins en moins marquées en NBA et ça, les Blazers l’ont bien compris. Ils ont même fait le pari de penser qu’il ne restera bientôt que deux postes, ou plutôt deux missions : les playmakers capables de créer du jeu sur pick-and-roll et les grands capables de poser des écrans et de rouler fort vers le cercle. Portland est l’une des très rares franchises à disposer de trois « vrais » meneurs de rotation et autant de « vrais » pivots. Le front office n’a pas non plus peur d’empiler les créateurs dans son effectif. Evan Turner a été débauché pour 70 millions sur quatre ans dans l’espoir qu’il file décharge de la pression des épaules de Lillard et McCollum. Son association avec Crabbe en sortie de banc permet à Stotts de bénéficier constamment de deux playmakers sur le terrain, un must dans cette ligue où les attaques reposent essentiellement sur le pick-and-roll. En prolongeant McCollum pour plus de 100 millions juste après avoir filé plus de 120 briques à Lillard, l’organisation mise son futur sur l’éclosion de ses deux stars. Le passé, les « malédictions » et autres dysfonctionnements sont désormais dans le rétroviseur et c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour une équipe capable de s’imposer dans le quatuor de tête de sa Conférence.

Le facteur X : Evan Turner

Turner est un homme du passé. Il a grandi devant les exploits de Michael Jordan, Kobe Bryant et toutes ces autres stars au profil « mi-distance », glorifiées à une époque où le tir à trois-points n’était pas encore l’arme ultime des attaques NBA. Mais l’ex-sixième homme de luxe des Boston Celtics, déniché pour 70 millions sur quatre ans cet été, est persuadé que le jeu à mi-distance incarne justement l’avenir de la ligue. C’est un pari, autant pour lui que pour les Blazers. Aligner Evan Turner avec Damian Lillard et C.J. McCollum n’est pas un gage de succès. Le deuxième choix de la draft 2011 n’excelle pas à plus de six mètres du cercle, au contraire, et son profil peut donc sembler peu en adéquation avec l’ère du « space-and-pace » chère aux Blazers. Pour Turner, le jeu à mi-distance porte ses fruits en playoffs, quand les défenses adverses cherchent essentiellement à cadenasser la peinture et la zone derrière la ligne à trois-points. Dans ces situations, un joueur efficace dos au panier et en sortie de dribble peut semer la zizanie et la panique auprès de l’équipe adverse. Un peu comme Shaun Livingston le fait aux… Golden State Warriors. Avec leur recrue phare de l’été, les Blazers tiennent désormais eux aussi leur Livingston. En peut-être encore plus complet s’il s’intègre avec brio dans l’effectif de Terry Stotts. Si c’est le cas, Portland peut prendre une nouvelle dimension.

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- Lillard-McCollum, les inséparables qui font rêver Portland  Damian Lillard et C.J. McCollum ont noué une relation très forte sur et en dehors du terrain, au point de former un backcourt que toute la NBA va craindre cette saison.

Le roster 

Postes 1/2 : Damian Lillard, C.J. McCollum, Shabazz Napier Postes 2/3 : Allen Crabbe, Evan Turner, Pat Connaughton Postes 3/4 : Maurice Harkless, Al-Farouq Aminu Postes 4/5 : Mason Plumlee, Festus Ezeli, Ed Davis, Meyers Leonard , Noah Vonleh Le cinq que l'on veut voir : Damian Lillard, C.J. McCollum, Evan Turner, Maurice Harkless, Al-Farouq Aminu.
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