JJ Redick va donc passer un entretien avec les Charlotte Hornets pour succéder à Steve Clifford comme head coach. C'est la deuxième fois en moins d'un an que l'ancien joueur NBA devenu consultant et podcasteur est approché par une franchise NBA, puisque les Raptors avaient songé à lui avant de porter leur choix sur Darko Rajakovic.
De prime abord, je suis toujours assez réticent à l'idée de voir d'anciens joueurs, forts ou pas, se voir offrir un poste de head coach sans avoir dû faire leurs gammes dans des staffs ou des front offices. Jason Kidd, à peine retraité, avait été propulsé coach des Brooklyn Nets en 2013. Idem pour Derek Fisher, qui avait raccroché en 2014 pour se voir proposer quelques semaines plus tard le job chez les Knicks. Steve Nash avait au moins servi de consultant plus ou moins proche du terrain pour les Warriors et été à la tête du programme de l'équipe nationale canadienne, avant d'être nommé head coach des Nets - tiens, encore eux - en 2020.
A chaque fois, l'expérience a été soit très courte (un an pour Jason Kidd), soit peu concluante (pour les deux autres, virés faute de résultats). Même Chauncey Billups, dont l'aventure avec Portland n'est pas particulièrement probante, a passé une saison comme assistant aux Clippers avant d'être choisi par les Blazers.
Alors pourquoi JJ Redick inspirerait-il plus confiance que les exemples précédents ?
Depuis qu'il a pris sa retraite en 2021 sous le maillot des Mavs, l'ancien sniper du Magic, des Clippers et des Sixers a fait le choix de coacher dans les catégories de jeunes, en prenant notamment l'équipe de son fils aîné Knox. A côté, il a fait le choix intéressant de rester très près de la NBA et de son actualité, en tenant un podcast hebdomadaire et en étant fréquemment sur les plateaux d'ESPN. Dans "The Old Man and the Three", sur "First Take" ou dans le podcast "Mind the Game" avec LeBron Jams, Redick ne se contente pas de parler de basket. Il le décortique, le vénère par le prisme de la tactique, tout en ayant réussi à créer des liens avec les joueurs actuels de la ligue. L'ex-superstar de Duke pourrait donc avoir à la fois le côté "players' coach", capable de dialoguer et d'inspirer ses joueurs, mais aussi de stratège, avec un regard plus neuf que beaucoup d'anciens joueurs qui suivent les saisons d'un peu plus loin.
Débuter à Charlotte ne serait en plus pas inintéressant pour JJ Redick. Il connaît les lieux, ou en tout cas l'état de Caroline du Nord, où il a excellé pendant 4 ans, et la pression serait minime, avec un groupe jeune et assez talentueux, en tout cas en ce qui concerne le tandem LaMelo Ball-Brandon Miller. Il aura de la marge de manoeuvre et, a priori, du temps pour mettre des choses en place.
Si ce n'est pas ce poste-là, autre chose se matérialisera à un moment. L'envie est là et les compétences aussi. Quelque chose me dit que JJ Redick fera un excellent coach. Et si ce n'est pas le cas, il restera au moins un formidable analyste.