Parce qu’on confond souvent volume et qualité, et parce que notre écosystème fabrique d’abord des athlètes… puis des tireurs « quand il reste du temps ». Tout l’Euro l’a rappelé : quand la confiance vacille et que l’alternance disparaît, on arrose. Mais derrière le 6/36 face à la Géorgie, il y a des causes plus profondes. Antoine, Shai et Théo ont analysé les problèmes de l'Equipe de France au shoot dans le CQFR du jour. Voici ce qu'on peut en retenir.
D’abord, la jeunesse. Cette équipe est la plus jeune du tournoi : dans les moments clés, on a vu la tentation du tir « qui rassure » alors que le contexte n’imposait pas encore l’urgence. Tirer, ce n’est pas seulement un geste ; c’est une décision. Les meilleurs shooteurs sont d’abord de grands lecteurs : ils savent quand refuser, attaquer un close-out, punir à mi-distance, chercher le contact. Or, sans hiérarchie offensive claire et sans go-to guy disponible, chacun a pris sa part… et la qualité des looks s’est dégradée.
Ensuite, le déséquilibre intérieur. Sans Sarr et avec un secteur réduit, on a trop rarement imposé une menace dans la raquette. Moins de post-ups crédibles, moins de points au cercle, donc des défenses qui restent plus longtemps collées aux extérieurs… ou au contraire les provoquent pour des tirs semi-contestés. C’est le cœur du cercle vertueux/vicieux : si tu domines dedans, tes 3-pts s’ouvrent ; si tu ne domines pas, tout devient plus dur. Et quand la panne dure, la mécanique se crispe.
Il y a aussi la formation et la sélection. On le répète depuis des années : notre détection a longtemps privilégié le gabarit et le potentiel athlétique. Résultat, on passe parfois à côté de joueurs moins « profil NBA » mais très en avance sur le tir, la lecture, la réactivité. Les chiffres cités cet été sur les équipes de France jeunes (adresses très basses à 3-pts, peu de joueurs au-delà de 35 % avec volume) ne tombent pas du ciel : ils racontent un biais. On sait produire des défenseurs d’élite, des finisseurs au dessus du cercle, des créateurs de rupture ; on doit institutionnaliser le tir comme compétence prioritaire, dès U16, avec de la répétition qualifiée (pied-gauche/pied-droit, catch-and-shoot sous pression, tir après dribble, sorties d’écrans, fin de possession), des objectifs chiffrés et du feedback vidéo fin.
Enfin, il y a la façon de générer ces tirs. Un 3-pts « grand ouvert » n’est pas seulement une distance de l’adversaire : c’est un timing, un angle, un rythme. Nos meilleures séquences contre la Géorgie naissaient d’une touche intérieure (short-roll, dunker spot, poste bas rapide), d’un drive qui fixait et d’une passe immédiatement déclenchée. Dès qu’on est revenu au premier tir disponible, sans mettre la défense en rotation profonde, les pourcentages ont plongé.
La bonne nouvelle ? Le vivier existe. Risacher, Francisco, d’autres encore, peuvent tirer. Demain, avec Wembanyama/Sarr en menaces verticales et un cadre d’attaque plus lisible, la qualité des looks grimpera. À condition d’acter une priorité simple : en France, le tir n’est plus un bonus. C’est la base.

Tirer à l'aveuglette sans préparation n'est pas possible... Surtout quand c'est un match sans adresse globale.
Cette fascination pour le 3 points m'agace et fait perdre énormément à la vision collective du sport. Je pense que la préparation des shooters est la même dans tous les pays. Il y a juste un manque de système et de développement dans la mise en place du jeu et du "bon tir". Et c'est ici que la bas blesse dans notre équipe de France.
Nos shooters sont bons ou en tout cas, pas moins pires que les autres joueurs des autres équipes. C'est une question de cohésion de groupe et de mentalité surtout.
En fait, si on regarde les gars du groupe en saison régulière : TLC : 39,7% à trois points , Cordinier, 41,2%, Maledon, 44%. Bon apr contre ils sont tous moins bons en euroligue. Okobo c'est l'inverse, il était à ch*er à 3pts en championnat mais à 39% en euroligue. Guerschon et Risacher, on sait aussi qu'ils sont capable d'en mettre.
Bref, le fait que quasi aucun de ces gars n'ait été capable de les mettre n'est pas un problème de shooteurs mais plus de condition dans lesquelles on shoote, et donc de fond de jeu. La faiblesse inside n'aide pas puisque réduire l'alternance intérieur/extérieur est plus diffile aussi, et globalement l'albsence d eplan de jeu quand ça compte aussi.
Et il ne faut pas non plus négliger que les absences de Strazel, Fournier, et même Wemby ne contribuent pas à améliorer le pourcentage de loin, clairement.
Tout cela étant dit, même en admettant qu'ils soient tous "à leur niveau" de loin, on reste quand même une équipe au mieux moyenne de loin. Il n'y a pas de sniper absolu (Risacher peut le devenir éventuellement avec plus de bouteille et de régularité, mais ça fair peu). Et là ou je rejoins l'article, c'est que si tu forme d'abord des athlètes et ensuite tu travaille sur le shoot sur la durée, tu vas arriver de temps en temps à sortir des gars qui peuvent shooter, mais ça reste assez rare d'avoir un gars qui n'a pas de shoot en début de carrirèe devenir un shooteur d'élite.
Je manque aussi de connaissance de la betclic élite pour avoir le recul nécessaire, mais est-ce que ces profils n'éxistent pas ? Par exemple un gars comme Causeur avant était un bon shooteur (pas super élite non plus cela dit) mais on le voyait peu en EDF parce qu'il y avait toujours un gars meilleur. Ou à plus forte raison Nicolas Lang qui n'a jamais fait autre chose que des matchs de qualif en EDF. Certes il ne faisait peut-être pas partie des 12 meilleurs joueurs français de sa génération, mais est-ce que parfois on aurait pas pu prendre ce genre de profil plutôt qu'un énième gars athlétique ?
J'ai regardé la chaine Youtube pendant la compet et hier les gars (qui sont pas dégueu niveau analyse) se demandaient si Hifi n'était pas blessé. On connait les limites de Hifi sur certains aspects, mais est-ce qu'on s'autolimite pas à voulloir absolument que les gars soient bons en tout ?
Si on regarde la Géorgie mais aussi la Slovénie, la Grèce, la Finlande, qui sont tous en quarts : est-ce qu'individuellement les joueurs sont tous des bons défenseurs ? J''ai plutôt l'impression que ces équipes ont quelques joueurs de niveau international et autour des role players dont la plupart ne seraient pas sélectionnés en EDF, mais qui sont juste là pour ouvrir le jeu, recevoir la balle après les drives de Giannis, Luka, Lauri etc, connaissent leur role et apportent du hustle. Est-ce qu'on a pas aussi certains de ces joueurs dans le réservoir français? On pourrait se poser la question aussi.
Wemby / Fournier ... les deux leaders naturels en 2025 étaient absent
Yabusele, il est très fort, mais c'est une option 3/4. Dans ces conditions, il est redoutable (et on le reverra dans ce rôle dès l'année prochaine espérons le)
Risacher / Sarr, comment pourraient on déjà attendre plus d'eux ? on verra l'année pro, et l'année d'après. J'ai vu bcp de très belle promesse dans ces joueurs
Coulibaly, je pense qu'il s'est pas mal déçu lui même sur cette compet, soit il a un gros déclic, soit il devra reconsidérer ses ambitions ... (il sera à minima un très bon défenseur et un bon slasheur mais pour le reste, si le déclic ne vient pas, il ne sera pas un joueur majeur)
Maledon / Cordinier / Francisco / Okobo / Hoard / Luwawu ... ils sont à leur place, aucun n'est un shooter à 3pts. Ils ont fait ce qu'ils savent faire avec un gros + pour Francisco et Hoard, mais pour les autres, désolé mais ce sont de très bon joueurs de compléments pour notre futur équipe. Pas des joueurs majeur qui vont nous permettre d'être dangereux
Hifi, trop faible en défense. Si il se concentre la dessus, il pourrait être l'un des shooter dont on a tant besoin ... mais là c'était juste pas possible
Jaiteh, chapeau et grand merci à lui ... surtout contre la Géorgie. Mais dans la hiérarchie il est notre 6eme pivot (Wemby / Gobert / Sarr / Lessort / Fall / Poirier)
Bref, c'est une compétition de transition. J'ai aimé et souffert à regarder cette équipe.
Et je suis impatient de la voir à l'avenir. En espérant que des shooteurs se confirment (Risacher / Hifi / Sarr) et que d'autres apparaissent (bon là j'ai pas d'exemple haha ==> Bonne question pour un CQFR !!!)
Même dans son carton de 32 pions il était à 2/8 derrière l'arc.
La France n'a jamais été vraiment une terre de shooteurs, je veux dire par là des gars que tu as peur de laisser sans pressing derrière l'arc, des noms comme Dubuisson, Rigaudeau, Foirest sont les derniers vrais shooteurs qui me viennent à l'esprit.LE soucis c'est que la défense qui nous sauve d'habitude n'a pas été à la hauteur.
Dans l'équipe actuelle le seule shooteur est pour moi Risacher, une bonne gestuelle associée à de bonnes positions prises, après ya des jours où ça peut ne pas rentrer.
Le 3 points est tellement essentiel dans le basket d'aujourd'hui qu'on ne peut plus se permettre de tourner à 25% en global sur une compétition.
Allez me chercher des Dubuisson, Jasikevicius ou des Macijauskas, des Djordjevic des Kutluay, ou encore des Kudellin comme coachs spécifiques pour le shoot, ça pourrait marcher qui sait !!
2nd point : le coaching aussi étai très jeune à ce niveau de compétition : je n'en veux pas à FAUTHOUX, il n'a pas vraiment eu le temps d'installer quoi que ce soit en prépa, et en plus a dû modifier des choses tous les 3 jours à coup de défections... Et il n'a pas su résister à la pression quand il s'est agi de (ne pas) prendre HIFI, du coup on a joué a 11 puis10 avec la blessure de SARR
Les meneurs passent leur temps à dribbler en attendant un bloc post haut. On fait toujours la même chose
Le ballon ne circule pas donc les situations de shoot sont moins ouvertes.
Nous avons depuis toujours de bons shooteurs, capable de scorer/punir à 3 pts.
Et on peut le voir toute la saison dans leur clubs/franchises.
Par contre, depuis toujours, on a jamais su les mettre en bonne situation en EdF.
Le choix fédéral de "prôner" les qualités athlétiques des joueurs en sélection, le manque de compétences des entraineurs français en terme de coaching, d'animation offensive.
Il faut pas tout jeter, on est partie avec un seul joueur avec plus de 2 campagnes en Edf, l'inexpérience s'est vu tout le long de la compétition. De cette campagne, on peut déjà se dire pour certains qu'on les reverra - malgré tout les absents.