Rasheed Wallace, l’éternel incompris fête ses 49 ans

Il y a des joueurs qui, même sans un palmarès aussi clinquant que celui des plus grands, marquent toute une génération. Rasheed Wallace, 49 ans aujourd'hui, fait clairement partie de ceux-là.

Rasheed Wallace, l’éternel incompris fête ses 49 ans

Don’t Sweat The Technique

Sa performance en finale de l’Ouest contre les Lakers est mémorable. Rasheed Wallace est à son meilleur, et à son meilleur il est trop athlétique, trop technique et trop barge pour être contenu. Robert Horry se fait marcher dessus pendant l’essentiel de la série, le vénérable A.C. Green regrette de ne pas avoir pris sa retraite quelques semaines plus tôt et les nombreux défenseurs qui tentent de leur venir en aide n’ont pas plus de succès.

Dos au panier côté gauche, Wallace est un cauchemar ! Une feinte à gauche pour appâter l’aide, une feinte à droite pour rappeler à son défenseur qu’il pourrait partir ligne de fond, et il n’a plus qu’à choisir son angle d’attaque. Qu’il s’écarte de son joueur pour décocher son tir parallèlement au panier ou qu’il transperce la tentative de prise à deux pour prendre un tir plus facile de face en plein milieu de la raquette, le résultat est le même.

Sortez-le de sa zone de confort et il se fait un plaisir de vous rappeler que même si son quartier général est poste bas, côté gauche, son « spot » s’étire facilement jusqu’à deux mètres derrière la ligne à trois-points. Prendre son fade-away plus près des 7,23 m que de la raquette ne lui pose donc aucun problème.

Et quand ce ne sont pas ses tirs assassins qui démoralisent son adversaire, ce sont ses dunks rageurs et ses alley-oops impossibles. Interrogé en janvier dernier par le quotidien local The Oregonian sur l’identité du meilleur joueur avec qui il avait joué, son coéquipier de l’époque Damon Stoudamire répondait ceci :

« Rasheed Wallace. S’il avait été un joueur égoïste, on aurait gagné le titre en 2000… Personne ne le mentionne jamais en ces termes, les gens ne parlent pas de lui comme ça, mais dans le milieu du basket son nom surgit toujours comme l’un des meilleurs.

Il n’était pas toujours facile d’accès pour les médias et je comprends ça. Mais si on parle de basketball… c’est dommage parce qu’il ne sera jamais vu comme un des plus grands joueurs à son poste. »

Sheed n’a jamais été apprécié à sa juste valeur. Offensivement, c’est un joueur fabuleux qui peut scorer avec tellement de facilité et de diversité que son relatif manque de domination peut sembler frustrant. Défensivement, il est tout aussi remarquable, mais son génie dans ce secteur réside dans les détails, le sens du placement, le timing de ses aides, ce qu’il dissuade son adversaire de faire plutôt que ce qu’il fait pour le contrer ; il ne fait donc pas grand-chose de spectaculaire quand son équipe n’a pas le ballon, mais il est tout aussi décisif, sans que personne ne s’en aperçoive.

Il faudra attendre qu’il évolue dans une équipe ultra-défensive pour que ses contributions énormes dans le domaine soient enfin remarquées. Et cette équipe ne sera pas Portland.

Après s’être autodétruits au quatrième quart-temps du Game 7 contre les Lakers en 2000, les Blazers ne seront plus jamais les mêmes. Deux sweeps au premier tour en 2001 et 2002, tous deux des mains des Lakers, puis une défaite en sept matches contre Dallas en 2003 poussent les dirigeants à changer leur fusil d’épaule. L’équipe est notoirement indisciplinée et surnommée les Jail Blazers.

Dans un coin tranquille comme Portland, on peut tolérer ça quelques temps, mais à condition d’avoir des résultats. Symbole de cette génération bousillée, Rasheed est envoyé à Atlanta, où il ne jouera qu’un match avant de reprendre ses valises encore remplies direction Detroit.