Reggie Jackson, les mots magnifiques d’un joueur qui en a chié et qui a grandi

Après l’élimination des Clippers, Reggie Jackson a été aussi magnifique en conf' de presse que sur le terrain lors de ces playoffs.

Reggie Jackson, les mots magnifiques d’un joueur qui en a chié et qui a grandi
Voir Chris Paul atteindre les Finales NBA a été un superbe moment pour tous les fans de basket. Mais les playoffs de Reggie Jackson et sa magnifique conférence d’après-match ont été au moins aussi émouvants. Surtout quand on sait d’où il revient. On ne va pas se mentir, Reggie Jackson n’a jamais vraiment été le joueur le plus apprécié de la ligue. Un peu croqueur, un peu dans son monde. Souvent à part dans ses équipes. Donnant toujours l’impression de penser qu’il méritait mieux que ce qu’on lui donnait.

Un soliste longtemps à part

Malgré un vrai talent, son attitude lui a joué des tours. En 2015, après une belle troisième saison et un début d’exercice intéressant, le Thunder l’a envoyé à Detroit. Là-bas, il s’éclate statistiquement. Mais semble incapable d’aider les Pistons à décoller. En six saisons, la franchise n’accède que deux fois aux playoffs. Deux sweeps au premier tour… Sans surprise, malgré plus de 16 pts lors de ses années avec eux, les Pistons s’en séparent. Les Los Angeles Clippers lui offrent une chance. Il finit la saison avec une 20aine de minutes et 9,5 pts. Mais ses playoffs ne laissent rien présager de bon pour la suite. Sur courant très alternatif contre Dallas, il ne joue quasiment pas au second tour, où il ne marque trois malheureux points… Et pourtant… après une saison solide, Reggie Jackson est devenu un joueur essentiel des Los Angeles Clippers dans cette campagne. Devenu titulaire au 3ème match, quand les Mavs menaient 2-0, il a été le catalyseur du premier « renversement » des Clips. Son temps de jeu et son scoring ont augmenté à chaque tour. Reggie Jackson est revenu de nulle part, du coup ça sent le gros contrat cet été ? Après la blessure de Kawhi Leonard il est devenu le numéro 2 de l’équipe aux minutes, points et passes décisives. Et le numéro 1 au plus-minus. Le tout avec un usage rate en playoffs quasi identique à celui de sa saison régulière. Autant dire qu’il a été efficace.

Reggie Jackson a grandi en tant que joueur et en tant qu'homme

Ce volume de minutes accrus (facilement 10 de plus qu’en saison régulière) lui a permis de réaliser 9 matches à plus de 20 points. Contre seulement 7 en saison régulière !!! Impressionnant pour celui qui a démarré la postseason derrière le starter Pat Beverley et un Rondo en backup. Et surtout pour un joueur qui n’avait pas habitué à être meilleur en playoffs jusqu’ici. Or cette année, il a souvent été l'homme fort des fins de match. Celui qui avait la balle et a mis quelques gros tirs quand Paul George était serré de trop près. Bref, un joueur sans lequel les Clippers n'auraient sans doute pas remonté deux fois un 2-0. Sans lequel ils n'auraient pas été si loin, avec l'absence de leur star. Alors après tant d’années de galère, après l’élimination, il a fendu l’armure. Celui qui a semblé grandir en tant que joueur ces dernières semaines a aussi montré qu’il a grandi en tant qu’homme. S’il semblait parfois égoïste à OKC ou à Detroit, il a montré sa vraie nature. Et cet hyper sensible a livré une magnifique déclaration d’amour à ses équipiers. Des équipiers sans lesquels il assure qu’il ne serait rien.
« Ma 10ème année est ma meilleure. C’était l’année la plus compliquée. La plus plus marrante. Je ne savais pas quand j’allais jouer. Il y a eu des hauts et des bas. Des gars qui ont été blessés. Je cherchais à me faire ma place dans ce vestiaire. La première chose que j’ai dite aux gars, c’est ‘Merci de m’avoir sauvé’. Je suis reconnaissant. Je suis reconnaissant envers chaque gars dans ce vestiaire. Je remercie Paul de m’avoir appelé l’année dernière quand Detroit a racheté mon contrat (pour le libérer). Je suis reconnaissant pour tout, pour tout ce que j’ai vécu ici. Cette ville m’a fait me sentir chez moi. Cette organisation m’a accueilli, avec mes bizarreries, mes forces et mes faiblesses. Je ne serais pas là aujourd’hui sans cette équipe. Je ne suis plus en train de jouer s’il n’y a pas cette équipe donc… Ouais, je les remercie. Dans mon coeur, ça restera pour toujours une année spéciale. Ça craint qu’on n’ait pas gagné, mais j’irais partout avec ces gars. Ces gars ont été là pour moi toute l’année et je serais toujours là pour eux. C’est pour ça que ça rend cette défaite si dure, extrêmement dure. Ne pas être ceux qui gagnent, ceux qui n’auront pas le trophée. Ce groupe m’a relancé et ils ont trouvé des moyens de me pousser chaque jour, de me challenger et de me demander d’être meilleur, de m’encourager à devenir meilleur. Ils sont devenus une famille et c’est une belle bande de frères qu’on a créée. »
Putain de poussière dans l’œil… https://www.youtube.com/watch?v=0dgUjpca9cI Comment la NBA a éliminé l’équipe de France face à la Suisse