« J’en ai fait un peu plus que d’habitude cet été. Si vous voulez être un grand joueur, vous devez vous entraînez en conséquence. C’est ce que j’ai fait cet été, » raconte le membre de Team USA sacré champion du monde en 2010, en Turquie.Physiquement, Rudy Gay a tout d’une superstar. Le joueur est spectaculaire, a du charisme, est un scoreur et il possède des qualités athlétiques supérieures à la moyenne. Mais pour l’instant, il s’est plutôt illustré comme un Carmelo Anthony du pauvre. Le mental ne semble pas à la hauteur de ses capacités physiques, si l’on en croit des membres de son ancienne franchise, les Memphis Grizzlies. Le leadership de Gay a été mis à rude épreuve dans le Tennessee. Avec Zach Randolph, Mike Conley ou encore Tony Allen, les Grizzlies n’avaient pas besoin d’un patron du vestiaire. A Toronto, où il a été envoyé en février dernier, le scoreur à la personnalité plutôt réservée se doit d’embrasser un nouveau rôle :
« Je dois apprendre à cette équipe à gagner », assure-t-il à SB nation.Lors du départ de Gay à Toronto, son ancien coéquipier Zach Randolph insinuait que les Grizzlies étaient meilleurs sans lui. C’est sans doute vrai, vu le parcours de Memphis sans son scoreur en 2011 (demi-finale de Conférence) puis en 2013 (finale de Conférence). Il n’empêche, avec Rudy, les Raptors ont également effectué de gros progrès, bouclant même la saison avec un bilan équilibré (en présence de Gay sur le parquet). Le « franchise player » des Raptors vise désormais l’étape supérieure avec sa nouvelle franchise : les playoffs.
[superquote pos="d"]"Si vous voulez être un grand joueur, vous devez vous entraînez en conséquence." Rudy Gay[/superquote]« On doit attendre les playoffs. Chaque fois que nous sommes à l’entraînement, à chaque étape que nous passons, on pense à atteindre ce spot (la huitième place qualificative pour les playoffs). Ce n’est pas dur d’atteindre les playoffs, c’est une question de mentalité.» « Ça fait un moment que la franchise n’a pas joué les playoffs, on a les crocs. La ville n’attend que ça. »Placé dans l’ombre des encombrants voisins des Maple Leafs (la franchise NHL), les Raptors veulent se faire une nouvelle image. Drake a investi dans le capital et, à l’instar de Jay-Z à Brooklyn, l’artiste canadien a pour mission de remettre la franchise à la mode. Avec Rudy Gay et DeMar DeRozan, Toronto tient-là deux joueurs susceptibles de rameuter du monde au Air Canada Center. Les deux amis se sont entraînés ensemble à Los Angeles et à Las Vegas cet été, dans le but commun de ramener la franchise canadienne dans la lumière, et ce malgré les nombreuses critiques et interrogations qui entourent leur duo :
« Vous n’êtes rien sans l’adversité. J’ai vécu des moments difficiles l’année dernière mais ce qui ne tue pas vous rend plus fort. Ce que les gens ne comprennent pas, c’est que nous sommes aussi des êtres humains. » [superquote pos="g"]"ce qui ne tue pas vous rend plus fort"[/superquote]« Depuis qu’il est là, tout le monde nous critique et affirme que l’on ne peut pas jouer ensemble. C’est une motivation supplémentaire pour nous, » assure DeMar DeRozan.Dans les faits, les deux « swingmen » ne se sont pas marchés sur les pieds, au contraire. Il reste à voir ce que leur association peut donner sur une saison entière.
« Moi et Rudy, nous nous ressemblons beaucoup, nous avons les mêmes attitudes. Je le vois comme un grand frère. »Même attitude en dehors et… sur le parquet. DeRozan et Gay ont le même profil. Ils sont athlétique, spectaculaire, ne shootent pas bien de loin et ils ont tendance à dribbler sur place avant de dégainer à mi-distance plutôt que d’attaquer le cercle… (La preuve ici pour DeMar et ici pour Rudy). Sans un vrai meneur organisateur pour les gaver de ballons, les deux stars risquent de poursuivre leur marathon de tirs à mi-distance. Pour l’instant, en pré-saison, ça fonctionne… Pas sûr que les Raptors puissent s’appuyer indéfiniment sur ce tandem mais DeRozan et Gay sont prêts à arroser à tout va sur le parquet pour taire les critiques.