The Last Dance 5 et 6 : L’addiction de Jordan, Dream Team et rivalités

Voici notre récap des épisodes 5 et 6 de "The Last Dance", avec un Michael Jordan face à ses démons, la Dream Team et les rivaux qui ont tenté de faire chuter le GOAT.

The Last Dance 5 et 6 : L’addiction de Jordan, Dream Team et rivalités
Comme chaque lundi, retrouvez nos impression sur les deux épisodes de la semaine de "The Last Dance", la série documentaire de Netflix sur la dernière saison de Michael Jordan aux Chicago Bulls. Cette semaine, les épisodes 4 et 5.  - Les images de Kobe Bryant donnent des frissons. On ne sait pas vous, mais même plus de trois mois après, on ne réalise pas qu'il est parti et on n’a pas l’impression que ce sentiment passera un jour. - Kobe, 19 ans, était au centre des conversations des All-Stars alors qu'il n'était encore qu’un remplaçant aux Los Angeles Lakers. Il faut comprendre qu’il n’y avait quasiment pas de joueurs de son âge en NBA à l’époque. Bryant était un OVNI. Et les plus grands de la ligue pouvaient déjà déceler le potentiel… mais aussi l’attitude un tantinet égoïste du gamin. Les images de Michael Jordan qui annonce avant le match à toutes les stars de l’Est que “le petit Laker-boy” va vouloir le jouer en un-contre-un toute la partie, c'est du régal. MJ avait détecté que le garçon n’était pas comme les autres et lui a proposé, après ça, de le conseiller quand il en aurait besoin.

Le fail d'Adidas et l'enfer de la célébrité

- Michael Jordan voulait signer avec Adidas en 1984. Il n’aimait pas Nike. Mais la marque allemande n’a pas voulu lui offrir le contrat recherché parce qu'elle n'était pas en mesure de lui faire une chaussure illico. La suite appartient à l’histoire… mais est-ce qu’une marque a déjà raté un coup aussi énorme ? Peut-être Nike avec Stephen Curry - parti chez Under Armour - et le représentant de la marque qui l'avait appelé Stephon et ne semblait pas connaître grand chose de lui alors qu'il était déjà sous contrat avec eux ? - Grâce aux images de ces épisodes 4 et 5, on comprend mieux le quotidien infernal des superstars comme Michael Jordan. L’attention médiatique tous les 3 mètres, celle du public avec des milliers de personnes qui n'attendent que d'avoir leur 10 secondes avec l'idole, le moindre ‘faux pas’ qui prend des proportions démentielles… Quand Dennis Rodman disait qu’il aurait joué gratuitement pour l’amour du jeu, mais que c’était tous ces à-côtés pour lesquels les joueurs sont payés des millions, ça prend tout son sens. - On peut d’ailleurs se poser la question en voyant les épisodes : le train de vie horrible lié à sa célébrité l’a-t-il poussé à prendre sa première retraite en 1993 ? Difficile de penser que ça n’a pas contribué au moins un petit peu. On en apprendra plus la semaine prochaine avec, vraisemblablement, l’évocation de la mort de son père en juillet 93 peu après les Finales... - Vous aussi vous trouvez qu’on dirait que Michael Jordan et sa mère ont le même âge aujourd’hui ? Rappel : MJ a fêté ses 57 ans en février, alors que Deloris Jordan en aura bientôt 79. Allez MJ, on ralentit sur le cognac et on retourne à la salle ! - C'était intéressant de le voir revenir sur sa célèbre citation : "Les Républicains aussi achètent des sneakers". On imagine aisément l'ampleur que prendrait aujourd'hui une situation similaire avec LeBron James, s'il ne soutenait pas un candidat démocrate afro-américain face à un conservateur connu pour son racisme. Mais l'explication de MJ est plutôt pertinente et difficile à contrer. Il ne s'est jamais vu comme un activiste et a décidé, très tôt, de concentrer toute son énergie sur le basket au sens strict. A côté de ça, il a contribué financièrement à la campagne du candidat en question, mais en demandant à ce que cela reste discret. - On ne va pas se mentir, chaque passage à l'écran de Barack Obama, c'est à la fois un petit moment de bonheur parce que le gars pue la classe, mais aussi un rappel terrible que le mec qui lui a succédé à la Maison Blanche est un immense trou du cul.

Krause, le catalyseur

- Jerry Krause aimait Kukoc ? Jordan a voulu défoncer Kukoc. Jerry Krause trouvait que Dan Majerle (big up à “Thunder Dan”) était un bon défenseur ? Jordan a voulu défoncer Majerle. Si Jerry Krause avait aimé les pizzas quatre fromages, il aurait ruiné le concept et l'aurait fait effacer de tous les menus de pizzerias dans le monde entier. - Au passage, respect à Jerry Krause pour avoir trouvé Toni Kukoc. OK, le gars était une superstar en Europe. Mais la NBA n’était clairement pas très ouverte à tout ce qui se faisait de l’autre côté de l’Atlantique à l’époque. La preuve, le Croate a été pioché au second tour alors qu’il serait sans doute le premier choix de n’importe quelle Draft ou presque aujourd’hui. Krause était littéralement dans le futur et c’est à la fois ce qui faisait sa force et ce qui a entraîné sa chute, tout du moins en termes de popularité. - Clyde Drexler a aussi fait les frais de l'orgueil de Michael Jordan. En 92, le joueur des Blazers était considéré par certains comme l’un des plus grands rivaux de Jordan. Alors MJ a tout fait pour le mettre à l’amende lors des finales entre Chicago et Portland. Le plus beau ? Il avait prévenu Magic Johnson qu’il allait détruire Drexler lors d’une énième partie de cartes la veille du Game 1. - On peut voir Jojo torse nu à plusieurs reprises dans les deux épisodes du jour. Et il était tanké comme un boeuf ! Logique pour un athlète pro nous direz vous… et bien MJ était tout de même l’un des athlètes les plus dingues de tous les temps, tous sports confondus. On comprend mieux comment il faisait pour résister à des contacts aussi brutaux et à un rythme de vie aussi infernal. Un vrai monstre physique. - L’impact de Jordan, c’était de la folie. Les gens devenaient fous. Pour preuve ce match disputé dans le Georgia Dome à Atlanta avec 62 000 personnes en 1998 ! Des gens étaient assis à cent bornes du terrain juste pour dire q'ils ont assisté à un match du meilleur joueur de tous temps.

L'aventure Dream Team

- Le jour où MJ a pris le contrôle de la Dream Team à l'entraînement. On en a déjà parlé un paquet de fois de ce match sans public à Monte Carlo, mais quel kif de revoir ces bribes d’images et le trashtalking entre MJ et Magic Johnson ! Magic le dit lui-même et il n’est pas le seul : ce sont les meilleures séquences de basket auxquelles tous les joueurs de cette Dream Team ont participé dans leur carrière. On parle quand même de mecs qui ont gagné des titres et disputé des rencontres de très, très haut niveau… - Michael Jordan n'était pas le seul à détester Isaiah Thomas parmi les membres de la Dream Team, certes. Mais lorsqu'il dit ne pas avoir spécifiquement demandé à ce que le meneur des Pistons n'aille pas à Barcelone, ça diffère un peu de ce que décrit Jack McCallum dans son bouquin Dream Team, où Jordan aurait clairement indiqué qu'il n'irait pas aux JO si "Zeke" était dans l'équipe. On notera quand même qu'il considère encore aujourd'hui que Isaiah Thomas est le deuxième meilleur meneur de l'histoire de la NBA derrière Magic Johnson. Belle marque de respect quand on sait à quel point il le hait. - Les Knicks de Patrick Ewing, Charles Oakley, Anthony Mason ou John Starks, coachés par Pat Riley… ah la belle époque ! L’une des dernières vraies équipes brillantes de New York. Un groupe de guerriers, prêts à faire couler du sang et à se battre jusqu’au bout. Y’a pas à dire, ça a changé le basket dans la grosse pomme. - Charles Barkley était un joueur fantastique. Mais c’est drôle qu’il ait eu besoin de perdre en Finales contre Michael Jordan pour réaliser qu’il était meilleur que lui. “C’est la première fois que j’ai compris qu’il y avait un meilleur joueur que moi dans le monde”, lâche Chuck. - Gros coeur avec les doigts pour cette équipe des Suns. Il y avait tout : du style, du basket rapide, un Charles Barkley énorme et MVP en 93, un Kevin Johnson flamboyant, Dan Majerle pour balancer des bombes de loin, Danny Ainge et sa touffe, l’étoile filante Richard Dumas et des superbes maillots. Ils ont offert l’une des plus belles finales de l’ère Jordan.

Michael Jordan était clairement accro aux paris

- Jordan passait sa vie à faire des paris en fait. Au casino. Au golf. En jouant aux cartes à l’arrière de l’avion avec Pippen et Harper. Même en cherchant à balancer une pièce le plus près possible d’un mur en misant des dollars avec les agents de sécurité du United Center. Mais il l’assure : “non, il n’a pas un problème avec les paris.” - Il ne reste plus que deux semaines de The Last Dance et on peut commencer à faire un petit bilan. Un compliment majeur : la production et la mise en valeur des images et du récit sont fantastiques et tous ceux qui ont grandi et vécu dans ces années-là ne peuvent pas rester insensibles à tout ça. Un reproche majeur : on nous avait vendu un documentaire centré sur la saison 97-98 avec des dizaines d’heures d’images exclusives, or chaque épisode passe au moins 30 des 50 minutes à faire des flashbacks sur la carrière de Michael Jordan. C’est génial, surtout pour le grand public qui découvre certains pans de son histoire, mais on s’écarte quand même pas mal de la promesse initiale. Ça ne nous empêchera jamais de re-re-re-garder ce documentaire jusqu’à la fin de nos vies, mais il fallait quand même noter cette petite déception. - On voit nettement moins Dennis Rodman que la semaine dernière, on s’y attendait. Mais les 5 secondes au cours desquelles on a vu The Worm sont de qualité, avec une phrase à la Rodman. “Je vais chez Hooters, j’ai envie de voir des seins et des culs”. - En voyant les Bulls parler tour à tour de la taupe qui a balancé des infos à Sam Smith pour le bouquin “Jordan Rules” qui a un peu foutu le bazar à l’époque, on a presque cru que Patrice Evra allait débarquer comme intervenant pour s’exprimer en tant qu’expert de la recherche de taupe chez les Bleus en 2010 à Knysna. - 100 dollars que c’est Horace Grant la taupe. Oula, on commence à être influencés par MJ… A LIRE AUSSI - The Last Dance, épisodes 1 et 2 : La genèse de MJ, la vie folle de Pippen - The Last Dance, épisode 3 et 4 : Les échec de Jordan, la folie de Rodman