The Last Dance 1 et 2 : La genèse de Jordan, la vie folle de Pippen

Les premiers épisodes de The Last Dance avec Michael Jordan sont sortis ! On a dévoré ça et on vous a ressorti les moments et anecdotes les plus marquantes.

The Last Dance 1 et 2 : La genèse de Jordan, la vie folle de Pippen
Enfin ! La série documentaire "The Last Dance" sur la dernière saison de Michael Jordan aux Chicago Bulls a débuté ce lundi sur Netflix. Evidemment, on a englouti les deux premiers épisodes et l'attente valait le coup. Si vous n'avez pa eu la chance de pouvoir les visionner et que vous n'avez pas l'opportunité de le faire prochainement mais voulez quand même savoir ce que vous allez y trouver, ce qui suit est fait pour vous. Si vous vouliez éviter de vous faire spoiler, en revanche, c'est peut-être mieux de passer votre chemin. C'est parti ! --- - Sans un panier marqué avec North Carolina en 1982, il n’y aurait jamais eu de Michael Jordan. Mais pas n’importe quel panier. Finales NCAA, contre Georgetown. Les Hoyas sont menés par le colosse Patrick Ewing. James Worthy est la star des Tar Heels. Jordan, lui, est un freshman qui n’a cessé de progresser depuis qu’il a mis les pieds sur le campus universitaire. Cette finale, à l’instar de toutes celles qu’il jouera par la suite de sa carrière, il l’a marquée de son empreinte. C’est lui a planté le panier pour la gagne. Un tir en extension à mi-distance. Comme un symbole. Pour un premier titre. Un moment qui a tout changé pour lui, comme il l’explique dans le documentaire : « J’étais Mike et ce jour-là je suis devenu Michael Jordan. Ça m’a donné de la confiance pour la suite. » Et la suite, tout le monde l’a connait. https://www.youtube.com/watch?v=qklYkm2jAQ4&t=1s - Quel plaisir de voir Jojo à Bercy dès le premier épisode. Paris, la France… et bordel, on a réussi à s’afficher même dans un documentaire Netflix qui sera regardé par la planète entière. Entre le journaliste qui demande à MJ ce qu’il pense de la tour Eiffel et celui qui, au début même de l’interview, réclame un autographe… mais bon. Ça montre à quel point Jordan était une superstar. Plus que ça même. Il était une icône. Avec une foule monumentale à chacun de ses déplacements dans la capitale. Rappelons que tout ça se passe en 1997, avant les réseaux sociaux. Avant l’ADSL. Et pourtant, l’engouement autour de lui est déjà incroyable, bien au-delà des frontières US. Avec en bonus une victoire écrasante des Bulls contre le PSG. - Certaines opinions de l’époque ont trèèèèès mal vieilli. On adore Walt Frazier, autant pour ses sapes que pour son amour pour les Knicks, mais le voir dire d’un Michael Jordan rookie :

“Michael ne mesure que 1,98 m. Il doit réaliser qu’il ne peut pas porter une équipe NBA à lui seul”.

Bien vu l'aveugle. - En fait, ce n’était même pas que Frazier. Le documentaire et les interviews de l’époque permettent de réaliser à quel point personne n’osait miser sur un arrière dans les années 80. Hakeem Olajuwon, pivot très technique, premier choix de la draft 1984, ça semblait comme une évidence. Et quand Jordan, troisième pick, est présenté comme le sauveur des Bulls, de nombreuses stars de la ligue insistent alors sur sa taille. Sur le moment, la règle était simple : pas de pivot dominant, pas de titre. C’était du moins la perception générale. - Les Bulls figurent aujourd’hui parmi les franchises les plus emblématiques de la ligue. Et même du monde entier. Grâce à “His Airness.” Sacré bout de chemin quand on apprend, à travers le doc, que l’équipe était même moins populaire que l’équipe de foot en salle, les Chicago Stings, au début des années 80 ! - On vous en parlait dans une news ce matin, mais si Michael Jordan avait été un peu plus influençable, sa carrière aurait vite pu partir en vrille vu les lascars qu’il avait dans l’équipe à son arrivée en NBA… Son anecdote lors de sa saison rookie où il entre dans une chambre d’hôtel à Peoria et trouve presque tous ses coéquipiers en train de sniffer, de fumer de la weed ou de gérer des filles, mais fait marche arrière, est assez symbolique. MJ savait déjà qu’il ne voulait pas manger de ce pain-là. On notera quand même le “Je ne buvais pas… encore”. - Petit point santé : les yeux de MJ sont quand même sacrément jaunes pendant les interviews qu’il a données ces dernières années. Quelqu’un a pensé à lui recommander d’aller faire checker son foie ?  

La relation avec son frère Larry

- On ne savait finalement pas tant de choses que ça sur les frères de Mike. Notamment son énorme rivalité avec son aîné Larry et leur lutte pour gagner l’affection de leur père qui était un peu du genre marche ou crève. Le fameux “Mister Jordan” que Deloris, la mère, évoque à plusieurs reprises dans ce premier épisode. Le père avait finalement quand même bien cerné le fils :

“Dites à Michael qu’il n’est pas capable de faire quelque chose ou que quelqu’un peut le faire mieux que lui et vous verrez…”

Quelque part ça a forgé le mental de MJ, mais il dit lui même que ces bagarres pour gagner l’affection du padre l’ont traumatisé. - Autre moment marquant qui a forgé l’esprit de compétiteur du bonhomme : le jour où il a été recalé de l’équipe au lycée. Jordan est rentré chez lui en pleurant. Il voulait même arrêter le sport. La preuve qu’il ne faut jamais abandonner. Il s’est accroché et il est devenu le meilleur joueur de l’école, tout en gagnant des centimètres chaque été. - Rick Carlisle ressemblait déjà à Jim Carrey quand il était plus jeune. On le voit prendre le bouillon face à Michael Jordan lors de la série du 1er tour des playoffs contre Boston, avec cette punchline magique du commentateur de l’époque : “Oh, Rick Carlisle wanna call his mama”.  

Quand Michael Jordan a gagné le respect de ses pairs

- Assez étonnant mais les Bucks étaient perçus comme les grands rivaux des Bulls au moment où Jordan a débarqué en NBA. Gagner le derby contre Milwaukee (pas dans le même état mais à deux heures de route) était très important. C’est justement lors d’un choc contre la franchise du Wisconsin que Michael a gagné le respect de ses pairs. Dès le troisième match de sa carrière. Les Bucks menaient contre les Bulls à l’entame du quatrième quart temps quand Kevin Loughery, le coach de l’époque, a donné comme consigne de se tourner vers le prochain match. Jordan a refusé. Déchaîné dans les dernières minutes, il a mené son équipe à la victoire en marquant 37 points. “A Star is born”. - Après deux épisodes, Jerry Krause a déjà pris sacrément cher. L’architecte des Bulls a réussi à se mettre à dos Phil Jackson, Michael Jordan et Scottie Pippen en un éclair. Le fameux “complexe du mec de petite taille” qui rêve d’être aussi populaire que les beaux gosses du lycée. On a presque de la peine pour lui en voyant MJ le vanner constamment sur sa taille ou Pippen lui manquer de respect devant tout le monde.  

Scottie Pippen, l'autre star de Last Dance

- Scottie Pippen est un personnage phare de ces deux premiers épisodes. On savait évidemment à quel point il était important dans cette épopée, mais avait-on vraiment compris de quelle manière il s’était sacrifié ? Michael Jordan lui-même pointe du doigt le fait qu’il n’a jamais gagné sans Pippen. Financièrement, ça fout presque la boule au ventre de se dire que le meilleur lieutenant de l’histoire a signé pour 7 ans et 18 millions alors qu’il pouvait probablement gagner 10 fois plus. On comprend grâce au doc que c’est lié à son histoire personnelle. Pippen a grandi dans une famille pauvre en Arkansas, avec 11 frères et soeur, un père handicapé après une attaque et un frère en fauteuil roulant après un accident de sport au lycée. Il ne pouvait pas prendre le risque de tout perdre sur une blessure… - Sur Pippen toujours, la fin de l’épisode 2 est assez folle. Il faut imaginer le tremblement de terre que représentait à l’époque sa demande de trade au tout début de cette fameuse dernière saison, après avoir appris que Jerry Krause était prêt à le trader pour préparer la suite. A l’époque des réseaux sociaux, ç’aurait été complètement fou d’un point de vue médiatique. Bien plus encore que tout le buzz qu’il y avait eu autour de Kyrie Irving ou Kawhi Leonard ces dernières années… Pippen a quand même dit face à la presse qu’il ne reviendrait pas et ne porterai plus le maillot des Bulls. On a hâte de voir comment les choses se sont vraiment goupillées pour que la situation revienne à la normale.  

Michael Jordan et les blessures

- Michael Jordan vivait très mal la situation suite à sa blessure au pied lors de sa deuxième saison NBA. Privé de 64 matches, il soupçonnait les dirigeants de le laisser volontairement sur la touche pour essayer de récupérer un bon choix de draft. Alors il est retourné à l’université… bravant les conseils des médecins et en se remettant à jouer graduellement avec les joueurs de North Carolina. D’abord des 1 vs 1. Puis 2 vs 2. Puis ainsi de suite jusqu’à participer aux 5 vs 5. Quand il est revenu à Chicago, les Bulls se sont de suite rendus compte que quelque chose clochait… il leur a alors avoué qu’il n’avait pas arrêté de jouer. - Une quote mémorable est née de cette anecdote. Les docs ont insisté auprès de Jordan sur le fait qu’il avait 10% de chances de mettre fin à sa carrière dès sa deuxième saison s’il se blessait à nouveau. Lui préférait voir le verre à moitié plein. Jerry Reinsdorf, le proprio des Bulls, a tenté une métaphore pour lui faire comprendre le danger que cela représentait :

Si tu as un mal de crâne et que je te dis que 9 des 10 pilules que je vais te donner peuvent te guérir mais que l’une d’entre elles peut te tuer, tu prendrais les pilules ?” La réponse de Jojo ? “Ben ça dépend de la sévérité de ce putain de mal de crâne.

 

Un coach sous pression !

- MJ est finalement revenu à la compétition, alors que ses Bulls étaient mal en point en 1986. Il était alors limité à 7 minutes par mi-temps. Pas une seconde de plus. Il s’arrachait comme un malade pendant ses courts passages sur le terrain pour mettre son équipe en position de gagner. Et ça marchait ! Chicago n’a cessé de remonter au classement. Avec même une potentielle qualification pour les playoffs à arracher lors de l’un des derniers matches de la saison, contre Indiana. Jordan a fait un gros match. 26 points à 12 sur 19. Mais il était arrivé au bout de son temps de jeu quand les Pacers menaient encore de 1 point à 13 secondes de la fin du match. Il a supplié son coach de le laisser rentrer. Après tout, ce n’était que 13 petites secondes. Mais Jerry Krause avait prévenu le coach, Stan Albeck :

“Si Jordan joue plus que prévu, tu es viré.”

L’entraîneur a craqué sous la pression. Heureusement, John Paxson, actuel Président de la franchise de l’Illinois, a marqué le panier pour la gagne. Et Chicago s’est donc qualifié pour les playoffs. Avec cette fois-ci un Jordan sans aucune restriction de minutes. Ça a donné quelques perfs mythiques contre les Celtics monstrueux en 1986 (Bird, Parrish, Walton, McHale, Johnson, Ainge, etc.) - Imaginerait-on aujourd’hui LeBron ou Steph Curry aller faire un golf avec un mec de l’équipe adverse entre deux matches d’une série de playoffs ? Michael Jordan l’a fait avec Danny Ainge en perdant un peu de fric sur le coup, mais en prévenant celui qui est aujourd’hui le GM des Celtics :

“Dis à ton gars Dennis Johnson que j’ai quelque chose pour lui demain”.

Le quelque chose en question, c’était cette performance légendaire à 63 points contre Boston dans le game 2 du premier tour en 1986 où MJ a estomaqué la planète entière malgré la défaite. Et il n’y a pas que le regretté Dennis Johnson qui a pris le bouillon ce soir-là, Bird, Walton, McHale et les autres ont tous vécu un cauchemar qui s’est finalement bien terminé… - Après ce match, Larry Bird lâchera la fameuse punchline : “Ce n’était pas Michael Jordan. C’était Dieu déguisé en Michael Jordan.” https://twitter.com/TheHoopCentral/status/1252067815147757568 - Imagine tu es rookie comme Scottie Pippen et le vétéran charger de te mettre un peu la misère et de te bizuter c’est… Charles Oakley. Ce petit passage où Oak envoie une gifle à Pippen après l’avoir attrapé par le colback fait froid dans le dos. Bon, il faut dire que quelques jours avant Pippen avait déclaré qu’il voulait être plus fort que Jordan. En bon chien de garde, Oakley a sanctionné. - On notera que Magic Johnson est bien plus intéressant quand il parle dans ce contexte que lorsqu’il doit tweeter.

Avec Larry Bird, on savait ce que c’était de gagner des titres. On a vu ce gars arriver et on a su tout de suite qu’il venait nous chercher. Il lui fallait juste les bons chevaux avec lui…

- Les deux premiers épisodes étaient vraiment cool, mais on sent que la suite va être bien plus salée. On n’a pas encore trop vu Isiah Thomas par exemple, ou même Dennis Rodman. Et le MJ sociopathe de la gagne au point d’être horrible avec ses camarades est juste en préchauffage là…

Retrouvez chaque lundi les récaps des épisodes de "The Last Dance", le documentaire sur Michael Jordan